Moriarty x Sherlock

Mission

Moriarty reprit ses esprits et tenta d'oublier la chaleur de la paume du détective, bien qu'il n'y parvienne pas tout à fait, il sentait la rougeur fugace de ses joues s'effacer ; la seule chose qu'il espérait, c'est qu'il ne l'ait pas remarqué.

Malheureusement (ou heureusement), Sherlock l'avait vu, et ne put retenir un autre sourire.

Ils patientèrent dans le salon encore quelques minutes, jusqu'à ce qu'un homme ventripotent à la démarche lourde les recoivent dans son bureau.

Il commença par s'excuser pour son retard, puis leur expliqua en quoi consistait leur mission :

-Bien, je tiens à vous informer que cette mission, bien que ce ne soit qu'une affaire d'espionnage est on ne peut plus sérieuse et dangereuse. Croyez-moi, si ce n'avait pas été aussi urgent, je n'aurai pas fait appel à vous.

Les deux hommes assis en face de lui acquiescèrent. Ils étaient tous deux conscients des dangers qu'ils encouraient. Ils étaient prêts à accepter leur mission, quelle qu'elle soit. L'homme assis en face d'eux arborait un air des plus sérieux.

-Le noble dont vous devrez surveiller les agissements, n'est autre que mademoiselle la comtesse Sunnyweather.

L'expression qui se lut sur les deux visages était si marqués par la nouvelle, qu'une personne extérieure aurait pu penser qu'on leur avait dit qu'on avait marché sur la lune.

En effet, la jeune comtesse était une beauté qui rencontrait un énorme succès auprès des hommes. Dans la vingtaine, elle avait accédé à ce rang grâce à une immense fortune bâtie à partir de presque rien. Elle semblait irréprochable en tout point, l'incarnation de l'innocence.

-Vous devrez donc vous infiltrer dans son entourage proche, reprit l'amiral, débrouillez-vous comme vous voulez, mais il me faut un rapport détaillé de ses activités.

Sur ce, les deux lords prirent congé du haut gradé d'une poignée de main sur un remerciement.

On leur fournit deux tickets de train pour une bourgade de campagne où elle résidait pour quelques mois, entourée de sa cour.

Ils devaient partir l'après-midi même à bord du Puffing Tom, le nouveau vapeur en partance de Londres. Ils y dormiraient dans une cabine de première classe.

Les deux jeunes hommes se mirent d'accord pour se retrouver vers trois heures à la gare, bagages en main.

Pour ce rôle, ils seraient deux frères : Moriarty incarnerait un certain Lord Georges Havendish et Sherlock serait son aîné, Lord Philip Havendish tout deux originaires du Maine. Ce scénario monté de toute pièce, leur avait été fournit par le généralqui les avait reçu.

A l'idée de devoir passer quelques jours en compagnie de son ami, Moriarty sentait son cur faire des bonds dans sa poitrine. Il rassembla ses effets, tout en veillant à penser prendre un revolver pour le cas où. Il jeta un dernier regard sur sa chambre pour sassurer qu'il navait rien oublié et en ferma la porte à clef. Une fois dehors, il monta dans la calèche qu'il avait fait atteler et prit la direction de la gare.

Lorsqu'en pénétrant dans le hall bondé, il croisât le regard de Sherlock, il ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement. Le jeune homme se dirigea donc vers son acolyte qui entama la discussion :

-Bien remis, à ce que je vois !

-Oui, je tenais à te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi, je t'en suis très reconnaissant.

Comme à chaque fois qu'il le voyait, ses joues rosirent légèrement. Il ne pouvait s'empêcher de le trouver de plus en plus charmant

-C'était la moindre des choses, répondit l'homme un peu gêné, tout en se passant une main dans ses cheveux déjà passablement ébouriffés. Je n'allais pas te laisser étouffer dans les décombres, nous sommes amis, après tout !!

Sans savoir pourquoi, à cette évocation, le cur de William se serra. Amis. Oui, maintenant ils l'étaient, mais pour combien de temps encore ?

Il chassa ses pensées sombres dans un coin de son esprit.

C'est à ce moment que le train entra en gare ; c'était une belle locomotive noire, dont la cheminée rejetait une épaisse vapeur blanche. Six wagons y étaient attachés.