Pilotes d'expérience / Formule 1 (Terminé)

Chapitre 10 : Le calme après la tempête... ?

Le Grand Prix de France approchait. Moins d'une semaine. Pourtant,Claudie n'avait toujours pas quitté le Canada. Elle allait bien.L'accident ne lui causa qu'un petit choc sur la tête, responsable de quelques malaises par la suite mais rien de grave. Son frère en revanche...

Sur les sept pilotes accidentés, il restait le seul n'ayant toujours pas rouvert les yeux.

Coma.

Pourquoi lui ?! Elle se le demandait sans arrêt. Elle aurait pris sa place sans hésiter une seule seconde. Maintenant que ses parents les avaient rejoints, elle voyait sans cesse leurs mines inquiètes. Elle ne le supportait pas. Il était de plus en plus difficile de rentrer dans la chambre où les médecins s'occupaient de son jumeau. Elle n'arrivait pas à le voir ainsi. Pale. Eteint.Ailleurs. Toutes les personnes liées au monde de la F1 finirent par déserter. Il ne restait plus que sa famille et elle dans cet hôpital. Elle ne pouvait s'empêcher de leur en vouloir. Si Claude souffrait, son monde s'arrêtait. Elle aurait voulu que le monde de chacun s'arrête. Même les autres membres de sa famille n'était pas là. Les oncles, les tantes, les cousins, la grand mère restante.Tous appelaient régulièrement mais personne n'eut l'idée de prendre l'avion depuis la Belgique...Elle en voulait à tout le monde. À commencer par elle même. Elle fut infecte avec lui depuis le début de la saison. S'il ne se réveillait jamais, ils resteraient sur des disputes. Tellement ridicule. Elle n'imaginait pas que la vie d'un jeune homme de vingt trois ans pouvait ne tenir qu'à un fil. La F1 resterait toujours un monde dangereux, mais quand on avait l'habitude de piloter ces engins de morts toutes les semaines, on finissait par l'oublier.

Ses parents quittèrent la chambre pour la retrouver devant la porte. Son père lui passa une main dans le dos tant dis que sa mère lui embrassait la joue. Pas un mot échangé. Parler était désormais inutile. Inutile et...douloureux.

Elle les laissa rapidement pour trouver des toilettes au sein de l'hôpital.

Ici, elle pourrait pleurer sans être vue.

*

- Tu veux manger quoi ?

Régis ne quitta pas la fenêtre des yeux. Il n'avait jamais autant profité de la vue de son appartement à Monaco que depuis son« repos » forcé. Sa petite-amie se glissa derrière lui.Elle posa ses mains sur les poignées du fauteuil roulant. Rappelant au pilote par ce geste son état actuel.

- Alors ?

Il mit longtemps à répondre à la jeune femme mais finit enfin parse décider.

- Peu importe. Si tu pouvais mettre un peu d'arsenic dedans ça m'arrangerait.

Il n'eut pas besoin de voir Camille dans le reflet pour savoir qu'elle lui ferait les gros yeux après une telle remarque.

- Ne plaisante pas avec ça.

- Je ne plaisante qu'à moitié. Je sers à quoi maintenant hein ?

Pour la première fois depuis plusieurs minutes, l'homme lui lança un regard. Une oeillade amère. La jeune femme en perdit son répondant.

Les médecins disaient qu'il ne remarcherait peut-être jamais alors re piloter...impossible. Sa carrière en F1 était déjà finie. Alpha Tauri annonça dans la matinée que Chiara Valentini, la pilote de la filière Red Bull le remplacerait à partir du Grand Prix de France.Une bien belle manière d'être expédié par la petite porte.Seulement le pilotage, il n'avait que ça. C'était la seule chose pour laquelle il était doué. Qu'allait-il faire ? Travailler dans un fast food ? Dans le garage de son père ? En banque comme sa sœur ? Et puis quoi encore ? Il fallait qu'il se rende à l'évidence, sans ça, il était fini. Ouais. Sans la F1,plus rien ne le retenait sur cette foutue terre.