Pilotes d'expérience / Formule 1 (Terminé)

Chapitre 13 : Trêve estivale

Leo Kersenti arracha sa cagoule d'un geste de rage. Encore un abandon. Le brésilien vivait une sale période. De ces trois saisons en F1, ce devait être la pire et de loin. Personne ne commenta son retour au garage parmi le staff de Renault. Ils avaient sûrement compris que vu les ondes de haine que le latin dégageait, il valait mieux éviter de s'adresser à lui.

L'an passé, il s'imposait ici. Sa seule et unique victoire. Dans un miracle comme seul le championnat de Formule 1 savait proposer mais qu'importe, il avait connu le doux parfum de la victoire. Aujourd'hui, il goûtait àcelui de la dévastation. C'était pourtant la même voiture. Et il était portant le même homme. En apparence du moins. Entaillé. Oui.C'était ça. Carolina Velasquez avait dessiné une plaie froide à travers le cœur du jeune homme. Cette rupture dénuée de sens après des mois d'éloignements. Il n'avait rien pu faire. Un matin. Un appel. End game. Elle le laissait. Pour un autre ? Elle ne lui dit pas directement mais les rumeurs du paddock parlaient pour elle. Justin Krunic ? Cet espoir raté ? La saison du type était encore plus pitoyable que celle du pilote brésilien. Mis à part qu'il travaillait au quotidien avec elle, Leo ne comprenait pas ce que ce tchèque avait de plus que lui.

Et puis la méthode laissait à désirer. Un appel ? Vraiment ? Après des mois de relation. En sachant qu'elle pouvait le croiser à n'importe quel moment sur chacun des circuits. Manque de classe. Un vrai manque de classe Carolina.

Leo prit ses affaires et quitta l'enceinte du GP de Hongrie prématurément. Au diable le briefing post-race. C'était l'heure de la pause estivale.Lui plus que quiconque méritait bien de l'avancer de quelques heures.

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Les deux pilotes Mercedes décidèrent de s'allier dans cette guerre du Champagne.L'australien en prit pour son grade. Il rit de bon cœur avec eux.Jiro et Sebastian pourraient lui verser des tonneaux entier sur le crane, cela ne changerait rien. Il avait gagné. Sa troisième victoire de la saison. Après le Vietnam et le Canada qui eurent toutes deux un goût mitigé, il pouvait célébrer librement. Cette Red Bull filait comme le vent. Et aujourd'hui, juste avant la trêve d'été, Shannon Martin rappelait à tout le monde qu'il restait un candidat sérieux pour le titre.

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Dur de ne pas se faire remarquer au marché d'Alger quand on s'appelait Charlotte Mohkti et qu'on arborait une crinière rousse et des yeux verts. Elle tenta bien de se cacher derrière un foulard et des lunettes de soleil mais la présence de ses deux gardes du corps ne fit pas vraiment illusion. Être la fille d'Ahmed suffisait déjà à faired'elle une célébrité en ville mais maintenant qu'elle vivait la grande vie en tant que pilote de Formule 1, elle ne croiserait pasune seule personne ignorant son identité. Le clin d'oeil du vendeur d'épices vint renforcer ses certitudes. Elle aurait du mal à passer inaperçue.

Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi son père l'avait poussée à rentrer au pays.Après tout, elle aurait pu profiter de ses vacances pour faire le tour du monde en visitant les complexes hôteliers les plus prestigieux par la même occasion. Mais non. Il fallait que le patriarche continue de lui dicter sa conduite. Même une fois adulte.Voilà ce que c'était d'être la seule descendante de cet homme. Il ne manquait d'ailleurs pas d'air puisque même si elle avait regagnée la demeure familiale depuis deux jours, lui ne se pointait toujours pas. Des rendez-vous d'affaire soit disant. La question la plus appropriée aurait été de se demander quand est-ce que son père n'était pas en rendez-vous business.

Bref l'ennui la poussa à s'occuper comme elle pouvait. Et il y'avait une affaire qu'elle tentait d'élucider depuis un moment. En rentrant de ses emplettes, elle découvrit justement que le détective de son père l'attendait dans le salon. Hakim, un ami de la famille avait son propre jet de clé, de ce fait elle ne s'étonna pas outre mesure.Elle en vint directement aux faits.