Lost Hollow

Chapitre 46

Je marchais depuis maintenant depuis plusieurs heures, dans la forêt, sans savoir vraiment où j'allais. Mes pensées se bousculaient violemment dans ma tête, m'empêchant de me rendre compte, jusqu'à un certain temps, que j'étais totalement perdue.

Je m'arrête, pose mon sac, et m'assois au pied d'un arbre, fatiguée d'être restée debout pendant longtemps. Je regarde autour de moi. La forêt est peuplée densément d'arbre gigantesque. Aucune présence à l'horizon, aucune cabane...Je ne sais pas où je vais passer la prochaine nuit.

Est-ce que j'avais bien fait de partir?

Je ne voulais pas rester dans un lieu où tout le monde me croyait coupable, mais je savais qu'en me retrouvant seule, j'étais immensément vulnérable.

Que devaient penser de moi Max, Nala et Élia?

Que je les avais abandonnés? Que je les avaient trahis? Que je n'étais pas celle que je prétendais être?

Comment réagira Max quand il apprendra ma disparition?

Il sera en colère? Triste? Soulagé? Indifférent?

Je n'arrivais définitivement plus à le cerner...

Viendra-t-il à ma recherche?

Et, Élia?

M'en voudra-t-il d'être partie sans lui dire au revoir?

Ils avaient été, pendant un certain temps, ce que je pensais être ma famille. J'avais eu l'impression d'être acceptée pendant un moment. Mais avais-je été trop naïve? Avais-je accordé ma confiance inutilement?

J'étais profondément triste d'en être arrivé là. Je pensais que je pourrais vivre heureuse avec Max, mais peut-être que j'avais tord.

Et puis, tout à coup, je pense à Félix.

Félix...

Il doit se ronger de peur depuis que je suis partie de chez moi. Et puis...est-ce qu'il a survécu au massacre du Bal de l'Automne?

Je frissonne.

Si il avait été tué, je ne m'en remettrais pas.

Mais je savais éperdument que j'avais gâché notre relation d'amitié. Je n'avais pas été présente pour lui, je l'avais délaissé à profit des vampires...

Je n'aimais pas faire du mal aux autres et ça me rendait malheureuse de savoir que Félix avait été blessé par mon comportement peut-être égoïste.

Alors que je m'occupe à déchirer une feuille morte entre ses vaisseaux, un craquement de branche me fait sursauter.

Je me retourne, les yeux aux aguets.

Personne.

Je commence à frissonner, mais me reconcentre sur ma feuille, en accusant le vent d'être la cause du bruit.

Un deuxième craquement brise le silence déjà angoissant.

Je sursaute à nouveau mais rebaisse les yeux sur ma feuille, très mal à l'aise.

Puis, soudain j'ai l'impression d'avoir vu une ombre défiler à toute vitesse à travers les arbres.

Là, je commence vraiment à avoir peur.