❝lorsque l'hiver tombe sur Ilvermorny, les ténèbres prennent possession des couloirs. et lorsque le chant du blizzard résonne dans le château tout entier, les spectres répondent à l'appel.❞
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FREDERICA GREENHILL était un peu comme un v...
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✩｡:*•. chapitre six | un étrange mal
LE SON DE PAS RAPIDES, réguliers et affolés résonnaient dans la cage d'escalier principale. Montant les marches deux par deux, malgré ses petites jambes, Bianca di Alfieri n'écoutait que le rythme soutenu des battements de son cœur, emballé, s'adaptant à l'effort physique qu'elle accomplissait. Ses yeux turquoise posés droit devant elle, elle continuait cette ascension, semblant sans fin, à travers les étages du château, ignorant les regards interrogateurs des élèves qu'elle croisait.
Sans doute se demandaient-ils ce qui pouvait bien lui prendre pour courir ainsi, telle une pauvre âme poursuivie par une quelconque créature sanguinaire. Pourtant, après seulement trois ans passés à suivre son cursus à Ilvermorny, la petite italienne s'était forgée une réputation à part, celle d'une jeune fille assez atypique et bien loin des stéréotypes que l'on pourrait se faire d'une descendante de bonne famille.
Bianca était une tornade. Et une fois élancée, rien ne pouvait l'arrêter, pas même le sang de son sang qui perdait de son précieux temps à essayer d'enfoncer dans sa petite tête des conventions qu'elle n'adopterait jamais. Comme si elle était née avec un pesait de contradiction déjà bien formé qui refusait de se plier aux attentes des plus vieux.
Encore une marche, puis trois, et ses pieds, chaussés des petits souliers complétant l'uniforme bleu et bordeaux de l'école, s'arrêtèrent enfin, après cinq étages gravis. Ses cheveux bruns, gras et emmêlés, collaient à son crâne humide de sueur. Si son esprit lui criait de reprendre sa course, en ligne droite cette fois-ci, la voix de son corps couvrait cet appel, l'incitant à reprendre son souffle. Bianca s'affaissa quelques instants, posant ses mains sur ses genoux, inspirant, expirant. Elle ne serait pas contre un verre d'eau, mais ce n'était pas les élèves, qui la regardaient comme une forcenée, qui risquaient de lui en apporter.
L'oxygène nécessaire absorbée, elle fit un premier pas pour repartir à toute vitesse, mais une voix, coupée par de nombreuses respirations bruyantes, l'arrêta :
— Bianca... Par pitié... Ralentis...
La susnommée pivota et porta son regard vers le bas. S'aidant tant bien que mal de la rampe, le blondinet qui gravissait les escaliers à sa suite, paraissait être au bout de toutes les forces qui l'habitaient. Bianca l'aurait presque vu tomber à genoux lorsqu'il atteint le sommet de sa montée, mais il n'en fit rien. Posant la main sur son cœur, comme au bord de l'arrêt, le jeune garçon ne nota pas le regard mauvais lancé par la brunette. Cette dernière, tout en croisant les bras, s'exclama :
— Bouge toi un peu les fesses, Giuliano ! Tu es aussi rapide qu'un troll obèse !
