↳ 𝒄𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒔𝒆𝒑𝒕

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✩。:*•. chapitre sept | le bon camp




COMME LA PLUME MANQUAIT D'ENCRE, il en replongea la pointe dans le liquide noirâtre qui emplissait l'encrier improvisé qu'il s'était créé à partir d'un récipient de bois. Numerian Regilis poussa un long soupir. Bien qu'aider l'infirmière Blackfire lui plaisait dans l'ensemble, faire l'inventaire des fournitures était toujours un calvaire, d'autant plus qu'il ferait mieux d'aller réviser ses interrogations  à venir. Mais la vieille dame lui accordait toujours un sourire empli d'une reconnaissance sincère lorsqu'elle revenait pour découvrir le dur travail accompli par le jeune garçon. Et cela suffisait à le motiver dans cette tâche ingrate.

Se retournant alors vers l'étagère pleine d'ingrédients en tout genre, feuille de parchemin fermement plaquée contre la couverture de son manuel de sortilège, et plume tout juste réapprovisionnée en encre, il se remit au boulot. Toutes les deux semaines, réaliser un inventaire complet de la réserve permettait à l'infirmière de savoir quels produits commander afin que son placard ne soit jamais vide.

Au milieu des plantes locales comme exotiques, on trouvait également des potions aux propriétés basiques toutes prêtes en cas d'urgence, et autres liquides aux couleurs farfelues qui ne donnaient pas envie à Numerian de les ingurgiter. Honnêtement, il se demandait parfois si l'infirmière jetait les produits inutilisables ou si elle les laissait pourrir ici jusqu'à ce qu'ils disparaissent d'eux même. Le blondinet penchait plutôt pour la deuxième option étant donné l'espèce de crâne couvert de chaire séchée et dégageant une odeur immonde qu'il avait trouvé une fois en cherchant de quoi aromatiser son remède contre les furoncles.

Pas facile de s'y retrouver au milieu de ce capharnaüm, même pour lui qui y passait beaucoup de temps. Il grommela lorsqu'il se rendit compte qu'il avait déjà inscrit sur sa liste les trois flacons de copeaux d'ongle d'ogre, dont il s'empressa de rayer le doublon d'un geste brusque sur sa feuille.

Sa nervosité et son agacement pouvait se lire dans la forme bien maladroite que d'habitude de ses lettres déposées sur le papier. Agacement qui n'était pas lié à la tâche qu'il entreprenait actuellement, comme on pourrait le croire, non. Numerian s'en voulait à lui-même de ne pas être capable de mettre le doigt sur ce qu'il avait pu arriver à Lorenzo di Alfieri.

Non pas qu'il entretenait une relation de profonde amitié avec ce dernier, à vrai dire, il le classait plutôt au rang de simple connaissance pour laquelle il éprouvait un minimum de sympathie — il s'étonnait d'ailleurs de réaliser que l'italien s'imaginait un lien amical entre eux deux, ce qui l'attendrissait d'une certaine manière. Mais à partir du moment où le brun avait passé les portes de l'infirmerie, il était devenu l'un de ses patients. Enfin, l'un des patients de madame Blackfire, mais vu qu'il aimait bien se considérer comme son assistant, cela revenait au même.

WINTER'S SONG ━━ ʷᶤᶻᵃʳᵈᶤᶰᵍ ʷᵒʳˡᵈWhere stories live. Discover now