❝lorsque l'hiver tombe sur Ilvermorny, les ténèbres prennent possession des couloirs. et lorsque le chant du blizzard résonne dans le château tout entier, les spectres répondent à l'appel.❞
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FREDERICA GREENHILL était un peu comme un v...
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✩｡:*•. chapitre huit | matin d'hiver
MALGRÉ L'ABONDANCE DE METS disposés sur la table, Frederica avait préféré se contenter d'un maigre petit déjeuner ce matin-là. Et pourtant, elle avait l'embarras du choix. Les elfes qui travaillaient aux cuisines du château semblaient surestimer les capacités d'un estomac humain — celui d'Isaac Kowalski des Oiseaux-Tonnerres mis à part — tant les repas servis, matin, midi et soir, étaient copieux. La jeune femme osait espérer que toute cette nourriture n'était pas gâchée, ce serait déplorable lorsqu'on savait que certains dans ce monde tueraient pour une bouchée de pain.
Mais Frederica n'avait jamais réussi à se forcer à manger plus que le strict minimum pour être rassasiée. Bien qu'elle n'ait jamais manqué de rien, son père lui avait mainte et mainte fois répété qu'il fallait se contenter de peu afin d'être prêt à affronter des situations extrêmes. Son métier de soldat se ressentait dans les moindres paroles qu'il prononçait et gestes qu'il faisait. Si certaines femmes de son quartier trouvait ça ennuyeux et considéraient Dwight Greenhill comme un patriote bien trop zélé, Rica l'aimait tel quel, car c'était son entière dévotion à sa profession qui faisait de lui ce qu'il était.
Entière dévotion qui l'avait bien évidemment conduit à s'engager dans cette guerre qui déchirait actuellement le monde Non-Maj. Même le journal local réservé aux sorciers avait accordé quelques lignes à ce tragique événement qui faisait rage, quelque part entre les dernières réformes prises par le MACUSA et les derniers résultats du championnat américain de Quidditch. Cette dernière rubrique était d'ailleurs celle sur laquelle se précipitait toujours Edan O'Maera afin de consulter la progression de ses équipes préférées. Parfois, Rica se demandait s'il ne vivait pas que pour le Quidditch celui-ci.
Elle-même ignorait ce que cela pouvait faire d'avoir une véritable passion. Certains sujets l'intéressaient plus que d'autres, comme tout le monde à vrai dire, mais elle n'avait jamais su se donner corps et âme à un domaine qu'elle pouvait affirmer maîtriser parfaitement. Au fond d'elle, cela l'attristait, surtout lorsqu'elle voyait les étoiles dans les yeux de Julian lorsqu'il déblatérait sur les dernières études liées aux créatures magiques qu'il avait lu, et toute la conviction que mettait Numerian dans la préparation de potions.
Cette absence de réel centre d'intérêt renforçait chez elle cette idée de n'être qu'une fille lambda. Non pas que ça la dérangeait. Si il y avait bien une chose qu'elle n'envierait jamais à Lorenzo, c'était sa popularité. C'était quelque chose qui allait très bien au jeune italien, mais pas à elle, parce que malgré les points communs qui les avaient rapproché, une grosse différence persistait, la sociabilité. Frederica n'aimait pas spécialement engager la conversation, et hormis quelques camardes de classe — le « quelques » désignant en fait seulement son équipe de Quidditch plus Numerian — et Julian, elle n'avait pas beaucoup d'ami. Lorenzo quant à lui s'entendait avec presque tout le monde.
