Chapitre 7 :

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La nuit se passe tranquillement malgré nos aveux respectifs. J'espère au plus profond de mon être que cela ne changera rien entre nous. Je n'ai pas beaucoup dormi, il faut dire aussi que ce n'est pas tous les jours que nous avons notre patronne dans notre lit. Elle me semble bien ainsi, apaisée, même si elle n'a pas montré beaucoup de faiblesse. Je sais que Cheryl est terrifiée pour son frère mais en bon cœur de glace, elle ne démontre aucun signe.

Il est 7h30 lorsque je décide de sortir du lit. La pluie est toujours aussi présente qu'hier, l'orage semble s'être éloigné. Je bois mon café devant la baie vitrée. Je ne sais pas pourquoi mais la pluie me fait tout oublier. Tellement tout oublier que je sursaute de peur en entendant la jolie rousse s'adresser à moi.

Cheryl : Toujours cette foutue pluie...
Toni, se retournant : Malheureusement oui.
Cheryl : Je ne voulais pas te faire peur. Aurais-tu du café pour moi ?
Toni : Oui, dans la cuisine, je te laisse te servir.

Elle me remercie d'un signe de tête. Le plaid l'enroule toujours, elle ne l'a pas quitté depuis la sortie de sa douche. Cheryl vient se positionner à mes côtés, le regard vide.

Cheryl : Je n'ai toujours pas de nouvelles de Jason. Il est certainement mort.
Toni : Ça ne veut rien dire. L'hôpital a peut-être contacté vos parents.
Cheryl, froidement : C'est une possibilité, oui.
Toni, riant doucement : L'amabilité est très rare chez toi.
Cheryl, me faisant face : Je ne suis pas parfaite. Je ne suis pas comme toi.
Toni, buvant une gorgée : Je suis loin de l'être mais je suis polie au moins.
Cheryl : C'est un fait.
Toni : Je vais aller sous la douche. Fais comme chez toi.

Je suis recouverte de savon quand la sonnerie de mon téléphone se fait entendre. Cheryl me l'apporte presque immédiatement en pensant bien faire.
Son regard se pose sur moi lorsqu'elle me le tend.

Cheryl, se mordant la lèvre inférieure : Parfaite est le bon mot.
Toni, gênée : Mes yeux sont plus hauts et merci pour mon téléphone. Si ça ne te dérange pas, pourrais-tu sortir s'il te plaît ?
Cheryl, me défiant : Et si malencontreusement je refuse ?
Toni, jouant : Soit tu sors soit tu me rejoins mais tu ne restes pas planter là à me regarder comme si j'étais un beignet.
Cheryl, souriant : Bonne comparaison. Proposition intéressante mais je vais devoir décliner. Pour cette fois...
Toni, sur une intonation salace : Qui te dit qu'il y aura une prochaine fois ?
Cheryl, sortant de la pièce : Il y a toujours une seconde fois.

Cheryl étant sortie, je regarde mon téléphone et constate que j'ai manqué l'appel. C'est malin, c'était l'agence qui achète mes photos. Un message vocal est laissé, je l'écoute sans tarder. Après l'entente de ces mots, mon engouement prend le dessus sur la luxure. Je me rince puis sors rapidement de la douche. Comme à mon habitude, je me sèche puis enroule une serviette autour de moi afin de chercher des vêtements. J'en oublie, encore une fois, la présence de la jeune femme dans mon appartement. La luxure reprend le dessus finalement...

Cheryl : Je t'avais dis qu'il y aurait une prochaine fois.
Toni, souriant : Sauf que je ne suis plus sous la douche.
Cheryl : Certes, mais tu es toujours nue...
Toni, testant les limites : Je trouve que tu parles beaucoup trop pour une personne de ton genre. Je pensais que tu étais plutôt une femme d'action. C'est vrai, tu diriges l'une des plus grande entreprise du pays, tu as du pouvoir, des objectifs, de l'ambition mais pourtant tu restes là, à parler au lieu d'agir. S'en est presque triste Cheryl...

Pourquoi est-ce que je la provoque ainsi ? Ce n'est pas dans mes habitudes. Je vais finir par me brûler, c'est certain.
Elle se rapproche de moi lentement, elle ne me quitte pas des yeux une seule seconde. Une fois à ma hauteur, son regard ancré dans le mien, elle retire subtilement la serviette. Je suis comme hypnotisé par ses iris, je la laisse faire, possédé par son geste. Son corps se rapproche du mien à la même allure que ses lèvres effleurent les miennes. Cheryl dépose délicatement sa main sur mon visage, son pousse caresse ma joue. Son autre main se positionne sur ma hanche nue, le contacte de sa peau me fait frissonner. Je sens mon pouls dans le bas de mon ventre. Cette sensation si étrange que seul un être aimé peut nous faire ressentir.

Cheryl : Peux-tu répéter ce que tu viens de me dire ?
Toni, manquant de souffle : Agis.
Cheryl, désireuse : Ne me tentes pas, je ne suis pas quelqu'un pour toi.
Toni : Depuis quand tu te préoccupes des autres pour ne pas arriver à avoir ce que tu veux ?
Cheryl, dans un rire : Depuis quand est-ce que tu me tiens tête ?
Toni, baissant les yeux vers sa bouche : Mon appartement, mes règles.
Cheryl, souriant de satisfaction : Tu es plutôt convaincante en petit chef...
Toni, la serrant contre elle : Je peux te montrer à quel point je peux l'être.

L'écart entre nos deux corps s'efface peu à peu. Je suis soit sur le point d'avoir ce que je pense vouloir, soit regretter infiniment mes paroles et mes actes. Nos lèvres s'effleurent une seconde fois, mes abdos se contractent. Nous sommes sur le point de franchir le cap. Ses yeux quittent les miens afin de scruter ma bouche mais reviennent rapidement à leurs objectifs de départ. Le supplice est fort, la tension est palpable. Je crois que je la désire comme je n'ai jamais désiré personne. Est-ce elle qui me fait cet effet-là ou simplement l'idée que je me fais d'elle ?

Cheryl : Comment comptes-tu t'y prendre ?
Toni : Ce genre de choses ne s'explique pas, elles se font, se montrent...
Cheryl : Alors qu'est-ce que tu attends ?
Toni : Peut-être toi...
Cheryl, remplie de luxure : Je suis là Toni, je suis là...

Les secondes paraissent des minutes et les minutes des heures. Je n'en peux plus, il faut que j'aille au bout. Je sens que c'est le moment, nous fermons les yeux et la sonnette de mon studio sonne. Sauvé par le gong ! Mais la déception reste tout de même présente. Nos deux corps se détachent, j'enroule une seconde fois la serviette autour de moi.

Cheryl, me charmant : Ce n'est que partie remise...

[CHONI] CHOOSE ME Where stories live. Discover now