Chapitre 17 :

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Trois heures après l'arrestation de Cheryl je reçois un appel de sa part. Elle me demande de venir la récupérer au commissariat très vite. Elle a lourdement insisté sur ce point alors je ne traîne pas. N'ayant qu'une moto, je décide de la prendre pour arriver plus rapidement à destination.
Une fois sur place, j'entre dans le bâtiment, je me présente et donne la raison de ma présence. Je ne patiente que quelques instants avant de pouvoir voir la chevelure rousse de ma copine. Je me lève puis lui souris chaleureusement.

Cheryl : On y va. Je ne veux pas rester ici une seconde de plus.

Je hoche de la tête par l'affirmatif. Nous sortons et je lui tends l'un des deux casques de moto.

Cheryl : Tu rigoles ?
Toni, soupirant : Tu m'as demandé de faire vite !
Cheryl : Certes mais je ne pensais pas à ça !
Toni : Tu aurais préféré le bus et le métro ? Là où tout le monde aurait pu te reconnaître et te dévisager sans même évoquer le fait que je serais toujours en train d'attendre le bus et toi en cellule à l'heure qu'il est.
Cheryl : je viens de passer des heures épouvantables et tu en rajoutes une couche. Merci.
Toni : Tout ne tourne pas autour de toi.

Elle me dévisage pendant de longues secondes.

Toni : Mets ton casque s'il te plaît et rentrons. Cet endroit ne me plaît pas.

Cheryl s'exécute et se place derrière moi.
Nous arrivons au studio une vingtaine de minute plus tard.
Je pars me doucher pendant que la jeune femme passe plusieurs appels. Je l'entends pester à travers le bruit de l'eau. L'intonation de sa voix s'augmente au fur et à mesure que la conversation se poursuit jusqu'à ce qu'elle devienne menaçante.

Je sors une fois que la tempête est passé. Je me sèche et mets mon pyjama dans un silence de plomb.
Je me dirige dans la cuisine puis le salon et constate que Cheryl est toute recroquevillée sur elle-même.

Toni, doucement : Quelque chose ne va pas ?

Elle tend tous ses muscles en m'entendant.

Toni : Je suis là pour toi tu sais...

Ne voyant aucun mouvement ni aucune réponse, je me décide à préparer le repas.

Cheryl : Ce n'était pas une blague.
Toni : De quoi dont ?
Cheryl : Jason...
Toni : Je ne comprends pas. Explique-moi...
Cheryl : Son corps a été retrouvé dans SweetWater River avec une balle dans la tête.
Toni : Je te demande pardon ? Qui a fait ça ?!
Cheryl : Je n'en sais rien ! Personne ne sait et la police pense que c'est moi, pour une raison que j'ignore.
Toni : On était ensemble tout le temps !
Cheryl : Non pas tout le temps Toni. Pas quand tu étais au bureau et que je restais seule ici.
Toni, ayant un mouvement de recule : Tu n'as rien à voir avec cette histoire ?
Cheryl : Bien sur que non ! C'est mon frère ! Mon jumeau ! Jamais je n'aurais pu faire quoi que ce soit à mon JayJay...

Après l'énervement voici les larmes. Une armada de petites goutes salées orne son visage de poupée. Je ne supporte pas la voir comme ça. Mon cœur se brise à chaque larme versée, à chaque tremblement. Évidemment quelle n'aurait pas pu faire une chose si affreuse. Elle parait si dure alors qu'elle ressemble encore à une enfant.
Cheryl profite de mon étreinte pour se détendre. Elle semble si fragile et fatiguée. Je lui carresse les cheveux doucement tout en appuyant ma tête contre la sienne.

Et maintenant ? Qu'est ce qu'on fait maintenant ? Qu'est ce que JE fais maintenant ?
Nous nous sommes séparés au bout d'une heure. Je réfléchis pendant que je prépare le repas. Cheryl est figée devant la grande fenêtre principale. Je la regarde de temps en temps, elle ne bouge pas.
En moins de temps qu'il faut pour le dire, des centaines d'articles sortent sur la mort de Jason. Aussi bien à la télé que sur internet. Nous sommes envahis pour cette atroce « nouvelle » et le téléphone de Cheryl ne cesse de sonner.

[CHONI] CHOOSE ME Où les histoires vivent. Découvrez maintenant