Golden Galaxy

『 XXXVII ➳ Bulle isolée et parfum de nouveauté 』

SLC ! 💖

VOILÀ LE FAMEUX CHAPITRE
je vous aime 💓

ʙᴏɴɴᴇ ʟᴇᴄᴛᴜʀᴇ

PDV MATHER

   En passant derrière elle pour atteindre le lavabo, je n'avais pas prévu de m'arrêter quelques instants pour la regarder, ni pour me prendre un sachet de farine en pleine gueule d'ailleurs.

   Dans la maison, le silence est tombé. Personne ne sait vraiment comment réagir face à la situation pourtant comique. Ma colocataire elle, reste figée, les yeux écarquillés en louchant sur l'ingrédient ayant coloré mon t-shirt préalablement noir.

   Dans ce moment de confusion collectif, les souffles se coupent lorsque soudainement, un rire cristallin éclate dans la pièce. Cette fois-ci, c'est au tour de l'intégralité de la maisonnette dont moi de rester estomaquée devant ce spectacle. Brusquement, mon cœur se réchauffe en la voyant ainsi.

   Ses épaules se secouent au rythme de ses gloussements et rapidement, de véritables éclats de rires franchissent la barrière de ses lèvres. Son visage habituellement douloureux ou neutre se tord sous la joie. Je m'aperçois à ce moment précis que je n'ai jamais vu la fille aux yeux galaxies rire. Enfaite, même l'esquisse d'un sourire n'est pas commune.

   Durant deux bonnes minutes, la voix de la fille résonne dans la maison. Sans le vouloir, des frissons parcours l'intégralité de mon corps à l'entente de ce nouveau son. Mes yeux fixés sur la jeune fille semblent à ce moment ne voir qu'elle. Devant le silence des garçons, je comprends ne pas être le seul totalement choqué.

   Quelques secondes plus tard, les rires se tarissent tandis que la rouquine essuie une petite larme de joie au coin de son œil. Elle sourit franchement en posant le sachet de farine sur le plan de travail derrière elle. Ne remarquant visiblement pas le choque de ses colocataires et à quel point le temps vient d'être mis en pause pour elle, la fille s'empresse de prendre un petit chiffon en gloussant encore par moment.

   Darec m'avait rapidement expliqué que ma colocataire n'était pas muette par choix. Mais uniquement car elle ne parvenait plus à laisser sortir le moindre son. Pourtant à cet instant, elle semble en paix avec elle même et n'y penser à aucun problème.

— Je suis le seul sous le charme là ? surgit Garett avec les yeux encore exorbités.

— Mais ferme la, chuchote son partenaire de choque d'une manière exaspérée.

Ne s'apercevant de rien, la rouquine pose brusquement un chiffon humide sur ma joue. Ne m'attendant pas à ce contact, je me crispe légèrement et recule par surprise. La fille se rembrunit aussitôt mais voyant les plis de mon visage se décontracter, s'approche à nouveau de moi et commence lentement à essuyer la farine de mon visage.

— Bon eh bien... on vous laisse ! s'exclame Earl derrière.

— Quoi ? Mais je voulais voir la suite et—

— On terminera tout à l'heure !

Concentrée sur sa tâche, les yeux de la jeune fille ne quittent pas le bas de mon faciès, sans jamais les lever vers les miens. Dos aux garçons, je les entends discrètement disparaître pour nous laisser seuls. Je me rends alors compte de la proximité de nos corps. Nous ne nous touchons pas et pourtant, je sens le souffle frais de ma colocataire s'abattre au niveau de mon cou. Je la laisse faire, appréciant pour je ne sais quelle raison ce moment privé que nous partageons.

   Pendant quelques petites minutes, nous restons là, face à face. Mon torse lui faisant barrage et l'empêchant de voir ce qui se trouve derrière. Une bulle semble se créer. Personne ne parle et pourtant, une étrange et douce atmosphère règne entre nous.