『 XLVIII ➳ Car tout s'écroule à un moment 』

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SLC ! 🌵

𝔹𝕠𝕟𝕟𝕖 𝕝𝕖𝕔𝕥𝕦𝕣𝕖

musique à écouter avec le chapitre !

PDV HOPE

   Pour être honnête, je ne m'attendais pas à ce que tout cela arrive aussi vite.

   Dans la forêt déserte et éteinte, je suis les pas de Mather un mètre derrière lui. Contrairement à moi, il ne semble pas gêné par l'obscurité et la forte densité des feuilles, nous empêchant de bénéficier de la lumière lunaire. Il se contente de marcher en silence d'une allure s'adaptant malgré tout à la mienne. En effet, sans le dire, mon colocataire observe mes moindres gestes et même si je suis derrière, je semble tenir le rythme de notre avancée.

Lorsque nous passons mi-chemin, une étrange sensation maintenant presque devenue familière me gagne.

   Instinctivement, j'accélère un peu le rythme pour me rapprocher de Mather. Ce dernier se retourne pour regarder autour de nous, il a aussi compris.

   — Continue d'accélérer et regarde droit devant toi.

   L'écoutant, je ne laisse pas paraître ma peur pourtant évidente et me retrouve aux côtés du garçon. Me prenant la main d'un geste sûr de lui, nous avançons sans bruit, sachant parfaitement que quelqu'un nous observe dans l'ombre.

   Sa main est chaude, beaucoup plus que la mienne glacée en tout cas. Ses doigts calleux entremêlés aux miens semblent à cet instant, être la chose la plus rassurante au monde.

La cœur battant rapidement, nos pas de synchronisent et la peur de retrouver mes parents s'apaise un instant. Étrangement, personne ne nous tombe dessus lorsque la maison se dessine en face. Comme si Mather et moi étions simplement paranos ; ce qui n'est pas le cas.

Enfin arrivés, je prends le temps de m'arrêter sur le perron un instant. Fermant les yeux pour faire le point, mon esprit carbure en se préparant d'avance à toutes les phrases prochainement dites. Je sais ce que ça fait d'être traitée comme si je ne compte pour personne, comme si mon existence est embêtante et en trop.

À mes côtés, Mather se montre extrêmement patient en attendant que je sois parfaitement prête dans le silence. Nos mains toujours entremêlés me donnent une force inconnue. Son visage est tourné vers moi et même si mes yeux sont plongés dans le vide, je sais qu'il me regarde.

— Prête ? souffle le garçon en guettant discrètement les alentours.

Je prends une grande inspiration et expire aussi fort que possible, comme si l'armure devant protéger mon cœur à besoin d'oxygène afin de tenir parfaitement en place. Et ça fonctionne, mon visage perd son apaisement et sa peur, il ne garde qu'une face parfaitement neutre. Me revoilà à la case départ, lors de mon arrivée ici.

   Une petite pression sur ma main m'avertie qu'il est temps. Enfin, j'enroule la poignée des doigts et appuie sur celle-ci afin d'ouvrir la porte.

   Cette dernière s'ouvre dans un grincement ne se produisant jamais. Directement, le salon est accessible à mes yeux. Mon sang se glace en voyant deux de mes démons assis sur notre canapé. Je ne laisse rien paraître et entre dans la maison d'une démarche sûre d'elle.

   Il est trop tard pour reculer maintenant.

   Tous les regards se tournent vers moi, je croise rapidement celui de Earl, semblant presque soulagé de me voir arriver. Mais il y a autre chose aussi, une forme d'inquiétude et peut-être... d'appréhension. Je ne détourne pas la tête ni ne baisse les yeux. Par contre, je fais attention à ne pas croiser ceux de mes parents.

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