𝐞𝐜𝐥𝐢𝐩𝐬𝐞, y.seok

Tears, 36

Yoongi sentait le vent glisser contre son torse et sécher ses cheveux mouillés. Il était assis sur le rebord de sa fenêtre, ayant presque l'envie de se jeter de cette-dernière. Si ce n'était pas pour lui, et s'il ne lui avait pas promis qu'il prendrait soin de lui, il aurait sûrement déjà sauté. Il avait le regard hagard, vide, comme pouvaient souvent l'être les yeux d'un rêveur triste, qui ne renvoyaient aucune galaxie.

Il avait sa cigarette entre les dents, offrant quelques minutes de sa vie à la faucheuse, qui voyait son horloge tourner à l'envers, et un peu plus vite. Il venait de prendre une douche, pour se détendre et éviter la crise de nerfs, alors il se séchait comme le ferait n'importe quel Yoongi, sur le rebord de la fenêtre, tel un individu normal ; en caleçon, sa serviette sur les épaules.

Il regardait en bas par moment : s'il sautait tête la première, il avait plus de chance de mourir. C'était ce qu'il pensait. Et puis il avait entendu les clés et avait tout caché. C'était la cigarette qui avait sauté finalement, et lui s'était dépêché de fermer la fenêtre et de s'habiller, parce qu'il savait qu'en caleçon ou non, si son père voulait lui mettre la misère, il le ferait.

-Min ! Yoongi ! Entra-t-il, suivi de sa femme qui pensait avoir l'air crédible derrière lui, les poings sur les hanches. Tu descends immédiatement au salon, on doit parler. Yoongi baissa les yeux, il n'y avait que son père qui pouvait l'intimider de la sorte, il descendit après eux. Le plus terrifiant n'était pas lorsqu'il criait, mais plutôt quand il ne le faisait pas, et qu'il regardait juste son fils comme s'il ne s'agissait pas du sien. À partir d'aujourd'hui, les cours que tu lui donnes sont annulés, " " Lui donnes " Tu ne peux même plus prononcer son nom...? " et je ne veux plus vous voir ensemble, je t'interdis de lui reparler.

-...Mais tu peux pas faire ça quand même...? S'offusqua-t-il.

-Si je peux. Et si je vois que tu ne m'obéis pas, tu vas passer un mauvais quart d'heure, je te le garantis.

-Tu peux pas m'empêcher de le voir papa, t'as pas le droit de faire ça !

-Ton téléphone. Yoongi resta immobile, la bouche ouverte, réalisant qu'il aurait dû se taire.

-Tu peux pas faire ça.

-Donne-moi ton téléphone avant que je ne te l'arrache. Yoongi tendit son téléphone, le regard noir. Il le vit disparaître dans la poche de la veste de son père. Tu vas dans ta chambre, et tu y restes, tu es privé de sortie.

-Je te déteste. Yoongi avait claqué la porte une fois en haut, ne revenant pas en arrière malgré les cris de son père, dont il avait attisé la colère avec ces quelques mots.

-Min Yoongi ! Tu redescends ! Il entendit seulement la clé de la porte de la chambre de son fils tourner dans la serrure : il s'était enfermé.

-Yoongi, est-ce que ça va ? J'ai croisé tes parents au lycée... Hoseok restait immobile, attendant une réponse du blond mais rien.

-Peut-être juste qu'il n'a pas envie de me parler... Se dit-il, loin d'imaginer les vraies raison de l'absence en ligne de son aîné.

Yoongi était adossé contre son lit, une carte rouge dans les mains. " Yoongi, je t'aime à la folie. " Il détestait lorsque ses yeux se mettaient à briller et que ses joues se mouillaient. Ses larmes s'échouaient sur le papier, il voyait flou maintenant.

Il se dépêcha de passer ses mains sur son visage pour essuyer le liquide lacrymal sur ce-dernier. Lui-même ne savait pas bien pourquoi exactement est-ce qu'il pleurait, si c'était de ne pas pouvoir avoir le réconfort de Hoseok, ou de savoir que maintenant son père allait le séparer de sa source de bonheur. Mais dans tous les cas, son cœur lui faisait mal.

Yoongi ne comprenait pas ce qu'il faisait de mal, et pourquoi être amoureux, ne se passait pas aussi bien qu'il l'aurait envisagé. Il était juste fatigué de ces gens sans argument.

Le temps était lent, et jusqu'à maintenant, il n'avait jamais cru au fait qu'être loin de son bien-aimé pouvait donner le sentiment d'être blessé de manière physique à quelqu'un.

Il ne demandait pas la lune, il demandait le soleil : il voulait juste qu'on le laisse l'aimer et l'avoir auprès de lui.