23. Ethan

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Le lendemain...

Je remercie ceux qui ont eu l'idée d'aller au restaurant parce qu'après la journée que l'on vient d'avoir, je n'ai clairement pas envie d'aller faire les courses et je pense que Lana est du même avis que moi. Finir à 16 heures un mercredi, c'est la chose la plus horrible qui existe. Normalement, je devrais être habitué puisque ça fait trois ans que je finis à cette heure-là le mercredi mais non. Pour moi, ça devrait être une demi-journée comme tout le monde.

Actuellement, nous sommes en voiture pour rentrer à la fraternité afin de se doucher et se changer. Et peut-être se reposer un peu pour certains. Par exemple, pour Lana qui dort à l'arrière de ma voiture et Charline qui somnole légèrement. À ma surprise, je ne pensais pas que finir tard un mercredi pouvait les fatiguer à ce point-là. Lana somnolait déjà à la dernière heure de cours et quand on marchait pour aller vers la voiture, elle n'allait pas vraiment droit. Par sécurité, pour qu'elle ne tombe pas, j'ai passé un bras autour d'elle et à ma surprise, elle a posé sa tête sur mon épaule. C'était... agréable, sincère.

Si vous aviez vu ça, on aurait dit un couple !

Les mecs se sont bien foutus de moi alors que je ne voyais pas ce qu'il y avait de drôle dans mon geste. Le petit chemin que l'on prend à pied pour aller au parking est remplie de trous, je ne voulais pas qu'elle se casse la figure et que tout le monde rigole d'elle. Je crois qu'elle a assez honte d'elle pour qu'en plus, tout le monde ici se foute d'elle également. D'ailleurs, il faut que je trouve quelque chose pour qu'elle ait plus confiance en elle. Sérieusement, je l'ai déjà vu en sous-vêtements et je ne vois pas pourquoi elle a honte de son corps.

Avoir lu dans ce petit journal m'a permis de la comprendre mieux. Bon, c'est sûr que j'ai lu sans son consentement mais j'ai été piqué de curiosité. Et lorsque les mots sont entrés dans mon crâne, j'ai percuté. Toutes les crises qu'elle peut faire, toutes ces choses qu'elle évite de faire devant nous ; j'ai compris d'où cela venait. Elle se sous-estime, elle a honte d'elle et ce soir, je vais changer tout ça mais avant, il faut que j'appelle ma sœur aînée pour savoir si je fais le bon choix. Pourvu que je fasse ça bien, vraiment !

Arrivés à la fraternité, les filles partent vite se changer tandis que je sors fumer une cigarette. Une fois dehors, je l'allume et la porte à mes lèvres, la nicotine emplit mes poumons après la première bouffée et c'est un soulagement qui s'installe en moi. Après plusieurs bouffées et un nombre incalculable de tours de téléphone dans ma main, je me décide à appeler ma sœur. Je n'ai pas vraiment envie de lui parler parce qu'elle savait pour mon frère mais j'ai besoin de savoir que je ne me trompe pas. À la première sonnerie, Sabrina décroche en récitant sa phrase habituelle pour présenter son cabinet et la personne qui est au bout du téléphone.

- Salut, grande sœur, dis-je en regardant l'horizon et en faisant abstraction de l'amertume que je ressens.

- Oh, salut !

Elle me répond prudemment, ma mère a dû lui expliquer que j'avais très mal pris la nouvelle. En même temps, il y a de quoi mal le prendre. Mais bon, là n'est pas la question. Je demande des conseils à ma sœur et je raccroche, c'est aussi simple que bonjour.

- Si une personne a honte d'elle, il faut lui prouver le contraire, c'est ça ?

- Euh... Tu parles de quoi ?

Je souffle d'impatience avant de prendre une bouffée d'air et d'expliquer plus en détails.

- Si une fille a peu d'estime d'elle et qu'en plus de ça, elle a honte de son corps. La solution, ce serait de lui changer les idées et de lui prouver qu'elle n'a pas à avoir honte d'elle ?

An endless fightWhere stories live. Discover now