An endless fight

35. Ethan

Bon, je suis dans la merde ! Dans la merde totale, je vous le dis. Dimanche, c'est la fête de fiançailles de mon frère - je ne sais même pas pourquoi ils font la fête si tard alors que mon frère se marie dans un mois - et je n'ai toujours pas de costume pour l'occasion. D'autant plus que je ne sais pas si Lana vient avec moi ou non. Depuis que ma mère lui a proposé, elle n'a pas donné son mot sur ça.

Sortant à peine de l'université que je me dépêche d'aller à ma voiture. Avec un peu de chance, j'arriverais au centre commercial et j'aurais largement le temps de choisir un costume. Sauf qu'à peine j'entame ma marche qu'une main se glisse dans la mienne, ses doigts serrant les miens. Pas besoin de deviner pour savoir qui fait ça. Me retournant, je souris à Lana et approche mes lèvres vers les siennes dans un doux baiser qui ne dure que quelques petites secondes.

- Où est-ce que tu vas ?

- Je vais au centre commercial, je n'ai pas de costume pour la fête de fiançailles. Et...

Bon, c'est le moment, il faut que je lui demande si elle veut venir.

- ... est-ce que tu viens ? Tu n'es pas obligé, mais ça me ferait plaisir.

- Je... je ne sais pas. Je ne connais personne de ta famille, et encore moi le fiancé.

- Je te rassure, je ne connais personne de la famille de la fiancée de mon frère. Ne t'inquiète pas, je serais là. Et puis, je n'ai pas vraiment envie d'y être avec le coup foireux qu'ils m'ont fait donc, je ne resterais pas longtemps. Alors ?

- D'accord, mais promets-moi que tu resteras avec moi, me demande-t-elle en ancrant ses yeux dans les miens.

De la détresse se lit dans son regard, elle veut être sûre de ce que je lui demande.

- Je te le promets ! Allez, viens, il faut aller chercher un costume et une robe pour toi.

Ses yeux s'écarquillent, elle ne semblait pas avoir pensé à ça. D'ailleurs, je me demande même si elle a pensé à la proposition d'y venir ou non.

- Je n'ai pas suffisamment de sous sur moi, Ethan.

- Je m'en fous, c'est moi qui paie.

- Non, je refuse.

- Tu vas à un endroit où tu ne veux pas y être, bien sûr que c'est moi qui paie ta robe.

Elle ne dit plus rien et finit par acquiescer en marmonnant entre ses dents qu'elle me remboursera plus tard. Sauf que je refuserais son argent. Ça me fait plaisir de lui payer des choses. Tant qu'elle est heureuse, je suis heureux. C'est niais, je sais mais qu'est-ce que vous voulez, je me sens bien avec elle. Du coup, d'une marche rapide, nous allons à ma voiture et j'intime à Dean et Charline de rentrer avec les autres parce que nous avons une course à faire. Dean râle tandis que Charline fait un grand sourire à ma... colocataire ? Non, ma copine ?

Quel con !

Le trajet se fait dans une bonne ambiance, nous parlons des cours que nous avons eus - même si nous suivons les mêmes branches - et je lui propose mon aide pour la matière History of the Book, la seule matière qu'elle ne comprend pas jusqu'à maintenant. Comme ça fait trois ans que je suis cette matière, bien que les programmes changent chaque année, je lui donnerais mes notes de mes deux autres années ainsi que celle de cette année. C'est vrai, ce n'est pas une matière facile, il faut s'accrocher pour comprendre diverses choses mais une fois qu'on a trouvé la bonne méthode, on maîtrise la matière les deux doigts dans le nez.

Lorsque nous arrivons au centre commercial, je mets quelques minutes à trouver de la place. En ce vendredi soir, pas mal de gens veulent décompresser et veulent se faire des petits plaisirs en achetant des objets, des vêtements ou en allant au restaurant en amoureux. Cette idée me fait bien sourire, je dois l'avouer. Quand je suis garé, Lana sort de la voiture - mettant son sac sur le siège arrière - et m'attend au coin de ma voiture. Une fois sorti, je contourne la voiture et attrape machinalement la main de Lana. Ses doigts s'enlacent aux miens, ma paume chaude recouvre et réchauffe la sienne. Les gens nous regardent, souriant - surtout les personnes âgées. C'est peut-être notre différence de taille qui attire leur regard, la tête de Lana n'arrivant qu'à mon épaule. Et encore.