Chapitre 65 - C - L'impossible

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SOF - étage - 2 - Salle de réunion - Lundi 05 octobre 2071 - 09h30 - Matin

Lexa ouvrit la porte de ses appartements personnels. Elle avait grand besoin de repos et de temps un peu seule pour décompresser. La porte se referma automatiquement et sans un bruit derrière elle alors qu'elle progressa dans l'appartement. La brune déposa sa veste et son attachée caisse sur le bord du canapé avant de s'asseoir juste à côté, rejetant la tête en arrière lentement. Woods ferma les yeux, savourant le silence de la pièce autour d'elle. Cela faisait un moment qu'elle ne s'était pas retrouvée seule à seule avec elle-même en toute tranquillité et sans devoir courir à gauche et à droite à la dernière minute.

L'avocate avait délaissé le Woods&Co ces derniers temps pour pouvoir se concentrer sur le S.O.F. et surtout sur la mission de sauvetage de Clarke et Raven. Pour autant, son côté femme d'affaire au service du peuple commençait à lui manquer. Elle avait ce besoin d'aider l'autre et de se battre constamment pour ce qui lui tenait à cœur. Et le cabinet lui permettait de le faire en toute légalité et au regard de tous. Sans avoir besoin de se cacher et de mentir au monde entier.

Plus que défendre des hommes et des femmes, Lexa s'attachait à défendre des causes et des principes. Même si dans un tel système la justice était devenue de plus en plus rare, la brune s'évertuait à la chercher et à la faire appliquer. Le monde sombrait peu à peu dans le vice et l'immoralité la plus basse et le Woods&Co se donnait pour mission d'être le phare en pleine tempête. La bouée au milieu de l'océan, le frein empêchant le système de s'écraser à pleine vitesse droit dans le mur.

A la fois guerrière et femme de lettre et réflexion, Lexa donnait sur tous les tableaux dans un seul et même but : préserver et protéger le peu de bon qui pouvait encore exister. Mais malheureusement, malgré tous les efforts déployés, on ne pouvait pas empêcher l'inévitable. La seule chose possible était de le retarder.

La dirigeante du centre finit par se relever et passa devant son bureau, ouvrant du bout des doigts ses carnets de notes en cuir. Relisant ses annotations sur les différents cas qu'elle avait défendus ou qu'elle allait devoir défendre dans le futur. Elle resta de longues minutes debout à faire défiler les pages lentement, avant de les refermer et de continuer vers la salle de bain.

Elle se déshabilla avant de rentrer dans la grande baignoire, mettant l'eau à couler. Le liquide brûlant se déversa alors, montant peu à peu, soulageant au fur et à mesure les tensions du corps de Lexa. Une fonction massante se déclencha automatiquement, finissant d'accomplir ce que l'eau avait déjà commencé. Woods en profita pour se détendre enfin, poussant un long soupire.

Mais son repos fut de courte durée. Quelques minutes à peine après être sortie de l'eau, s'être séchée et rhabillée, son système de communication sonna, lui indiquant l'entrée d'un appel d'un des membres du centre. Accepté, dit alors Lexa à voix haute, faisant passer celui-ci sur le système de haut-parleur central de l'appartement.

- Heda yu naïd kom caom wroait nau kom -8 (Heda, tu dois venir tout de suite au -8), lui indiqua une voix dans laquelle on pouvait entendre et sentir l'urgence.

- Wahi ? Chit appandaï ? (Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?), questionna alors Woods en attrapant ses affaires rapidement ainsi que ses armes qu'elle installa sur elle au cas où quelque chose de grave était en train de se passer.

- Em ste Costia (c'est Costia), lui répondit alors la voix du mercenaire sur le même ton urgent et paniqué.

- Costia ? S'interrogea mentalement Lexa. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas entendu son prénom, même si son ancienne compagne ne quittait jamais réellement son cœur. Il lui arrivait souvent de repenser à elle, même si elle était passée à autre chose et qu'elle avait fait son deuil. Elle l'avait aimé et même encore actuellement son amour transcendait la mort, mais l'amour qu'on porte à sa femme, elle ne l'avait qu'envers Clarke. Celui qui restait pour Costia était l'amour d'un être aimé, d'un proche.

The worst of usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant