Chapitre 2

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- Soyeon ? Ça va ? Tu prends rarement du café...

- J'en ai besoin.

- Ils sont toujours en bas et des journalistes veulent te parler. Même si on leur dit que tu n'es pas elle, ils insistent.

L'ancienne actrice soupira, avant de se diriger vers une fenêtre pour voir la foule entassée en bas, sous le regard de sa collègue.

- C'est fou, n'est-ce pas ? fit une voix à côté d'elle. Seize ans d'inactivité, et pourtant, eux, sont toujours là.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Ah, oui, madame la directrice Hwang, voici les rendez-vous de la journée.

La jeune directrice de département récupéra la feuille des mains de son assistant avant de froncer les sourcils.

- Depuis quand j'ai rendez-vous avec l'agence E.entertainement ?

- Ils ont appelé hier pour prendre rendez-vous au plus vite. Je les décale ?

- Non, ça devrait le faire. Il n'y avait pas une réunion avec les autres départements ?

- Le chef du département télévisé a demandé à ce qu'on la reporte, puisqu'il est malade.

- Il allait bien hier pourtant.

- Tout le monde sait que sa fille est à l'hôpital. On pense qu'elle a fait une rechute.

- N'oublie pas de lui envoyer de quoi l'amuser. Elle a dû se lasser de ses jeux.

- Mais vous lui en avait envoyé il y a moins de quinze jours !

- Tu t'ennuies vite à l'hôpital. Trouve lui des coloriages, des mandalas, une activité manuelle divertissante. Ah, et les fleurs doivent-être fanées.

- Je pense qu'elle en a déjà beaucoup.

- Il n'y a jamais trop de couleur dans une salle blanche.

- Mais alors elle n'est plus blanche.

L'assistant tourna la tête avant de voir que sa supérieure était déjà à la porte de son bureau. En soupirant, il pianota sur son téléphone afin de faire livrer ce qu'elle lui avait dit.

Une fois de retour sur sa chaise, la directrice du département des affiches se prit la tête entre les mains, accoudée à son bureau.

- Ma tête, ma tête... C'est déjà une journée de chiotte. Entrez !

Rapidement, pendant que la porte s'ouvrait, la jeune femme rajusta sa coiffure, son tailleur, et observa son client s'installer face à elle. Elle écouta attentivement ses attentes, une fois le contrat vu et signé, avant d'appeler quelques-uns de ses employés qui répondraient à ses attentes. Une fois qu'il sortit de son bureau, elle appuya sur l'interphone la reliant à son secrétaire.

- Assistant Choi...

- Secrétaire Choi, madame la directrice ! Combien de fois dois-je vous le répéter ?

- Assistant Choi, le dossier est à venir récupérer. Et trouve moi un aspirine ou un doliprane au passage.

De l'autre côté de l'interphone, la directrice entendit, amusée, le soupir de son secrétaire, qu'elle s'amusait volontiers à traiter d'assistant, avant de l'éteindre. Quelques temps plus tard, le secrétaire entra dans son bureau, apportant un verre d'eau et un sac de médicaments, qu'il posa sur le bureau, avant de prendre le dossier que lui tendait la jeune femme.

- Tu m'as trouvé le dossier Big Hit ?

- Vous ne me l'avez pas demandé.

Soyeon releva la tête de ses papiers pour regarder, blasée, son secrétaire.

- Quoi ?

- Le dossier Arhena ?

Monsieur Choi réfléchit avant de secouer négativement la tête. Geste qu'il répéta plusieurs fois par la suite.

- Le contrat Sempler ? Le dossier Carmen ? Le dossier « aux bonnes baguettes » ? Non plus ? Dis-moi, tu t'es renseigné sur la raison pour laquelle E.Entertainement voulait discuter ?

- Un contrat d'affiche ? Ou alors ils veulent un panneau qui nous appartient ? Ils n'ont rien dit.

- Mais à quoi tu me sers ? Dépêche-toi de me trouver tout ce qui est correspondant à mes rendez-vous de la journée. Fissa.

Le secrétaire se pressa alors de sortir de la pièce afin de ramener tous les dossiers demandés. Une dizaine de minutes plus tard, Soyeon releva de nouveau la tête de son travail et retira ses lunettes avant d'appuyer sur l'interphone.

- Tu as trouvé les dossiers ?

- Non, madame la directrice, j'ai simplement le contrat Sempler.

- Retourne toi, regarde sous le bureau. Pas le carton, mais dans l'amoncellement de papier.

- Il n'y a rien.

- Tu es sûr ? Ne cherche pas une chemise, mais plutôt des feuilles libres.

- Trouvé !

- Ensuite, va voir dans la pièce des graphistes, près de l'imprimante.

- A côté du hachoir ? s'alarma le secrétaire. Au bon sang ! Vous n'auriez pas pu me le dire plus tôt ?

Soyeon n'attendit que quelques minutes avant d'entendre la respiration essoufflée de son subalterne.

- J'ai !

- La dernière fois, l'équipe qui s'occupe des affiches d'événement nous avait demandé pas mal de dossiers. Tu les as récupérés ? Avec un peu de chance ils ont fait les photocopies que tu n'as pas faites. Mais plus près de toi, regarde à ta droite, dans la planche de ton bureau.

La jeune femme entendit le coulissement de la planche, et le frottement d'une matière cartonnée contre le bureau.

Plus tard, la porte du bureau s'ouvrit de nouveau pour le laisser passer, les cheveux en désordre, portant les dossiers à bout de bras. Dossiers qu'il lâcha presque sur le bureau.

- Tu les as mis dans l'ordre des priorités ?

- Hein ? Oh non... Attendez.

- Ce n'est pas grave. Tu n'es pas non plus dans ton assiette aujourd'hui.

- Toute la nuit, soupira le secrétaire. Toute la nuit ça n'a pas cessé. Le reste du département a subi la même chose. Pourquoi fallait-il que tu t'appelles Hwang Soyeon ?

- Il y a eu des appels ?

- Il y en a encore.

- Pourquoi je n'ai rien eu ? Logiquement, mon numéro de service est facile à trouver.

- Je bloque tout. Avec la cheffe d'équipe Seo et le chef d'équipe Min.

- Désolée. Je vous payerais un restau à tous les trois. Quand ce sera finit.

- Vraiment ?

- Retourne travailler et ne remets pas ma parole en doute.

- Justement, cela ne peut plus durer.

Les deux collègues sursautèrent et se tournèrent vers le directeur général qui venait d'entrer. Rapidement ils s'inclinèrent, et Soyeon se leva aussi.

- Secrétaire Choi, votre bureau est dans un état, allez le ranger avant qu'un client ne prenne peur.

- O-Oui monsieur le directeur général, tout de suite.

- Directrice de département des affiches, votre présence ralentit le travail des employés, sature tous nos numéros, je vous laisse rédiger une lettre au nom de l'entreprise si cette situation perdure encore dans trois jours. Puisque ce sont vos fans, vous saurez comment les gérer. Sur ce.

Et aussi rapidement qu'il était venu, il reparti.

- Argh, soupira la jeune femme, je savais que ça ne pouvait qu'être une journée de chiotte !

Bon retour, Hwang Soyeon !Where stories live. Discover now