Aloys (Tome 3): Lie and The End

Chapitre 18 (2/2)

J'ignorai si c'était la surprise ou la joie qui se répercuta sur mon visage, mais lorsque je bondis sur mes pieds pour me jeter sur eux, un cri hystérique m'échappa. Tous les deux vêtus d'une armure étincelante aux couleurs des Noeries, Don et Hadriel me regardaient avec un sourire en coin, amusé par leur petit effet. Ils le perdirent aussitôt lorsque mon corps lancé à pleine vitesse les percuta de plein fouet. Hadriel fut le premier à réagir pour me rendre mon étreinte, mais Don se contenta de grommeler un « foutu clone » en réajustant son armure. Faussement vexée, je lui répondis par une tape énergétique dans l'épaule.

— La prochaine je te la rends, prévint-il d'un ton grognon qui m'arracha un rire.

— Oh allez, arrêtes, je suis sûre que je t'ai manqué !

— Tu rigoles ? Même quand tu n'es pas là on entend parler que de toi ! Tu es comme un furoncle, invisible mais toujours plus gros et douloureux chaque jour.

— Tu exagères, je me suis faite plutôt discrète... rétorquai-je alors qu'Alice se relevait à son tour pour toiser avec méfiance les deux nouveaux venus.

— C'est ça oui, aussi discrète et délicate qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine, ricana-t-il. Comme d'habitude !

J'ouvris la bouche pour me défendre, certaine qu'une fois encore Don exagérait les choses, mais le regard navré d'Hadriel me fit ravaler mes paroles. Je n'avais pourtant pas fait grand-chose depuis ma capture...

— Premièrement, tu as la malchance de te faire prendre par l'ANH. Celle-ci on peut éventuellement considérer que ce n'est pas ta faute d'accord, n'empêche que ça a pas mal bouleversé toute cette fichue Alliance. Tu aurais vu la tête de la reine ! Je n'ai toujours pas réussi à définir si elle était ravie ou au contraire profondément contrariée.

— Un peu des deux, admit Hadriel avec un sourire amusé.

— Et puis voilà qu'on apprend que non seulement tu es un clone de l'une des têtes pensantes de l'ANH. Imagine un peu ce que cette nouvelle a fait aux chefs des rebelles, ajouta-t-il en éclatant de rire. Nils est devenu écarlate, j'ai cru qu'il allait exploser ! Mais en plus d'être un clone, te voilà hybride ! Là je dois dire que tu as bien faillis perdre à la fois le soutien des Noeries, et celui des rebelles.

Je vis Alice se tendre à mes côtés, comme si la nouvelle venait subitement de lui griller l'ensemble de ses terminaisons nerveuses, son petit animal de compagnie toujours vissé sur la tête.

— Heureusement pour toi, ni Azel, ni son grand frère adoré ici présent ne t'a abandonné ! Ce gamin peut être vraiment convainquant quand il sort enfin son nez des cuisines ! Si on ajoute à ça le petit mot épinglé aux portes du palais qui a littéralement fait flamber tous les petits projets que notre chère Alliance essayait tant bien que mal de mettre en place depuis ton départ.

— Je voulais seulement aider, grimaçai-je. Je ne pouvais pas savoir que ça remettrait en question tout ce que vous aviez prévu. Les Noeries voulaient se débarrasser de ce dôme depuis des années, je n'ai fait qu'accélérer un peu les choses.

Alice s'étrangla un instant avant de me foudroyer du regard.

— Alors c'était vrai ? s'exclama-t-elle. C'est toi qui as fait ça ! Bon sang ! Bien sûr, c'est pour ça que cet imbécile de Reed à essayer de te tuer !

Je hochai lentement la tête et elle leva les yeux au ciel, excédée. Le petit élémentaire, l'imita en poussant un petit couinement amusé et tendit son museau vers le ciel.

— Mais dans quoi je me suis embarquée ? couina-t-elle en se plaquant une main sur le visage d'un geste rageur.

— C'est ce que je me demande tous les matins, intervint Don d'un ton moqueur. Oh ! Et tu sais ce que je me demande aussi ? grinça-t-il en braquant son regard dans le mien. Pourquoi est-ce qu'il a fallu que tu retournes batifoler avec Melchior ? Tu ne trouves pas la situation suffisamment compliquée comme ça ?