𝕋ℍℝ𝔼𝔼 | 𝕡𝕣𝕖𝕤𝕖𝕟𝕥

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III. Présent

Allongé sur le lit de Daishou, Oikawa soupira. Face à lui, la série qu'ils avaient mis un peu plus tôt dans la soirée entamait un nouvel épisode.

Daishou lui passa une part de pizza. Assis sur la moquette de son appartement, il lui lançait de temps à autre de petits coups d'œil. Il faisait cela depuis plus de cinq minutes, alors finalement Oikawa prit sa part et fronça les sourcils.

— Bon, dit-il. Déballe ce que t'as à dire, qu'on en finisse.

— Quoi ? Tu peux pas m'en vouloir d'être étonné.

— Non, par contre je peux t'en vouloir d'en faire tout un fromage.

Il faisait ce qu'il pouvait pour se concentrer sur l'écran au milieu de l'obscurité de l'appartement, mais depuis qu'il avait vidé son sac en débarquant après les cours, Daishou semblait attendre quelque chose. Ou plutôt, il semblait le fixer jusqu'à ce qu'une réponse apparaisse sur son front.

Oikawa le fusilla du regard, et Daishou accepta enfin de regarder à nouveau la TV.

— Alors du coup....

— Du coup, quoi ?

— T'as un rendez-vous...

— Tu m'écoutes, d'après ce que je vois. Incroyable.

Suguru retourna complètement, et l'attrapa par les épaules.

— Avec un mec, termina-t-il. T'as un rencard avec un mec.

— Oui, Daishou. Effectivement.

Oikawa savait très bien ce qu'il voulait dire : il n'était ni bête ni innocent. Mais Daishou Suguru était ce qui se rapprochait le plus d'un meilleur ami, alors il dit les mots qui flottaient dans l'espace :

— Tu n'es pas gay.

— Non, je ne le suis pas.

Daishou hocha lentement la tête.

— Je suis gay, pas toi. Toi, tu sors avec des filles, tellement de filles que tu fais rougir les joueurs de l'équipe de foot de la fac.

Oikawa haussa les épaules. .

— Je suis mignon.

— C'est pas ce que je voulais dire. Je ne te lançais pas de fleurs. Je soulignais simplement que tu étais hétéro. Très hétéro.

Daishou semblait un peu effrayé, ce qui n'était pas logique. C'était un rencard, un rencard qu'Iwaizumi avait proposé par dessus le marché, alors cela devait forcément être bien. Daishou aurait du être content, non ?

— Tu ne penses pas que tu... confonds ? Tu sais, peut-être que t'as pas vraiment envie de sortir avec lui, peut-être que tu as... eu un coup de foudre amical ? Merde, je sais pas. Je cherche juste une explication, parce que j'aurais jamais cru...

Oh, alors c'était ça. Aussi simple que ça : Oikawa sourit légèrement, et lui donna un petit coup.

— Je ne suis pas un crétin, Daishou. J'aime bien les filles, ça n'a rien à voir. Iwaizumi est...

Il chercha ses mots. Il n'y en avait qu'un pour expliquer cela.

— Tu crois aux âmes-sœurs ?

Le regard que Daishou lui renvoya fut suffisamment éloquent.

— Quoi, c'est ça ton explication ? Vingt-trois ans à fricoter avec des donzelles, et maintenant ton âme-sœur est un mec ? Pitié, y'a que toi pour croire encore à ces trucs là. Je veux juste t'éviter de souffrir, sortir avec une fille et avec un mec c'est pas la même chose.

— Je sais. Je me doute.

Et il s'en fichait. Ce n'était pas une insulte envers Daishou qui s'était longtemps fait emmerder et qui ne parlait plus à ses parents, ce n'était pas qu'il était suffisant au point de croire que pour lui ça serait juste différent ; non, c'était simplement qu'il aimait l'amour, et que l'amour l'aimait.

Puis il décida que cette conversation pouvait s'arrêter là, alors il laissa un rictus étirer ses lèvres.

— Et puis au lieu de parler de moi, tu veux pas plutôt qu'on parle du message que Kuroo t'a envoyé ? Je trouve que c'est une conversation bien plus intéressante.

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Pendulum Swing || IwaOiWhere stories live. Discover now