𝔽𝕀𝕍𝔼 | 𝕡𝕣𝕖𝕤𝕖𝕟𝕥

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V. Présent

Oikawa sentit l'eau traverser son col, mais s'en ficha pas mal.

Il remonta les marches de la station de métro, et jura en plissant les yeux. Il était parti en laissant son téléphone chez lui, chose qu'il ne faisait jamais. Que lui avait-il pris ? Comment quelques petits mots avaient suffi à l'électrifier tellement fort qu'il était parti dans la seconde, sautant de sa chaise de bureau pour courir récupérer ses clés.

Il avait claqué la porte, et avait couru pour monter dans le premier wagon qui le mènerait là où il voulait.

À présent, il suivait bêtement ses souvenirs. Il était déjà allé chez Hajime, c'était simple, mais sous l'épais rideau de pluie se repérer était un peu moins simple. Surtout que dans sa poitrine, ça cognait très fort.

Il suivit chaque ruelle jusqu'à l'appartement minuscule d'Iwaizumi Hajime. Le bâtiment était assez vieux, mais ses parents ne l'aidaient plus depuis longtemps alors il avait du se contenter des aides et de son salaire en tant que serveur ; pour ses études de sport, cela faisait l'affaire.

Il arriva devant le bâtiment complètement essoufflé. Son appartement était au premier étage en passant par l'extérieur, alors il grimpa les escaliers jusqu'à finalement arriver devant la porte.

Il fixa le bois, la respiration sifflante et les cheveux dégoulinants, mais n'hésita pas longtemps avant de presser son doigt sur la sonnette.

Le son s'étira trois secondes, jusqu'à ce qu'il lâche. Oikawa attendit sagement, entendit des pas, puis la porte s'ouvrit et il écarquilla les yeux, prit de panique.

Ce ne fut rien face à l'expression médusée d'Iwaizumi. Ce dernier l'observa avec des yeux ronds, et son regard coula le long de ses habits humides.

— Oikawa ? Qu'est-ce que tu fais, il est tard et... merde t'as même pas de parapluie ? Il s'est passé quelque chose ?

Il était toujours à bout de souffle, pourtant ses lèvres réussirent à articuler :

— Ton message...

Un frisson lui remonta l'échine. Son cœur battait si fort et si vite.

— Mon message ? Sérieux, t'as pas traversé la ville simplement parce que j'ai dit...

Je pense que je te t'apprécie beaucoup. Un peu plus que ça, même.

— Est-ce que tu crois aux âmes-sœurs ?

— Quoi ? Oikawa, rentre au moins à l'intérieur, tu vas...

— Moi j'y crois. Beaucoup. J'y ai toujours cru. Et je m'en fiche, parce que tu as dit que tu m'aimais bien et moi aussi et il fallait juste que je...

Il n'hésita pas, et prit la main qu'Iwaizumi tendait pour l'attirer vers lui : là, sur le pas de la porte, il posa ses lèvres contre les siennes et ce fut tout. Il y eut du blanc, du rose, du noir et des couleurs et Oikawa sut plus que tout que c'était ça qu'il devait faire.

Des mains lui attrapèrent la nuque, la porte se referma, et tout à coup son corps refroidit par la pluie se colla à de la peau brûlante.

— Iwa-chan, dit-il.

Et un nouveau baiser, sourire contre sourire.

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Pendulum Swing || IwaOiWhere stories live. Discover now