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10 décembre.
Il fait froid.
Leïla frotte ses mains entre elles. Même si les gants lui évitent d'avoir les mains glacées, elle arrive encore très bien à ressentir le froid sur ses dix doigts.
Quand ce matin, Presnel lui a envoyé un message pour lui dire d'être prête à 14 h, elle ne s'attendait pas à ce qu'une troisième personne soit là. Presnel lui a présenté Denis Franchi, le petit nouveau du club, et depuis, ils marchent dans Paris.
-Bon, faut que je pose la question... on va où ? demande enfin Leïla, et Denis hoche la tête, indiquant probablement qu'il se pose la même question.
-Manger des crêpes. Mais comme les restos sont fermés, on va au marchand ambulant que j'aime bien.
-Si c'est à Orléans, t'aurais pu le dire, on y serait pas allé à pied.
-Mais t'es hilarante Leïla !
-C'est un des effets secondaires, dit-elle, mais elle s'arrête avant d'aller plus loin. Elle n'a pas envie de parler de tout ça devant Denis.
Ils arrivent à l'endroit tant attendu environ cinq minutes plus tard, ce qui, avec le froid, correspond presque à une heure. Ils commandent tous les trois une crêpe différente, avant d'aller s'installer dans un petit parc vide pour pouvoir enlever leurs masques sans prendre de risques.
Bien qu'ils ne se connaissent pas vraiment tous, la conversation s'installe, et sans que Leïla ne sache vraiment comment, le sujet des livres est mis sur le tapis.
-Ça avance, alors, Alice au pays des merveilles ? l'interroge Presnel.
-J'ai presque fini.
C'est tout ce que Leïla répond : quatre mots. Une phrase. Pas de détail. Pourtant, elle n'en pense pas moins. Elle a dévoré cette histoire, elle la dévore encore même si bientôt, elle l'aura terminé. Elle a immédiatement senti une connexion avec le personnage d'Alice. Une jeune fille curieuse, qui a beaucoup d'imagination et qui se met à rêver pour échapper à la réalité. Leïla vit la même chose ; et ses livres sont son échappatoire.
