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14 décembre.
Il fait froid.
Ça martèle à la porte. Leïla cherche la force de se lever. Bien que depuis deux jours, elle évite au maximum de devoir le faire, elle se lève assez vite, agacée par le bruit.
Si elle pensait que Presnel avait décidé de passer par là en rentrant de l'entraînement, elle avait raison. Sauf qu'il n'est pas seul.
-Leïla, ça fait super longtemps ! s'exclame Kylian en entrant, suivi de Ander, Thilo, Julian, et enfin, Presnel.
-Mais il fait super froid ici ! dit ce dernier en fermant la porte.
-Qu'est-ce que vous faites tous là ? demande Leïla en les regardant, et soudainement, elle a les larmes aux yeux. Elle est capable de savoir si elle est en colère ou reconnaissante. Elle est presque certaine qu'à part à Presnel, elle ne leur a adressé la parole qu'une seule fois. Alec n'était pas souvent en équipe première ; elle ne les a pas beaucoup côtoyé.
-On t'a apporté des livres ! s'exclame Julian avec un sourire.
Ander hoche la tête avant d'ouvrir le grand sac qu'il a dans les mains depuis le début.
-Que des livres qui ne parlent pas d'amour, précise Thilo. On a fait une petite sélection.
-Et on les a achetés. Chez monsieur Serrin, ajoute Kylian. Tu vas avoir plein de lecture.
-Mais à une condition.
Leïla regarde Presnel en fronçant les sourcils, attendant la suite.
-Tu dois sortir d'ici. Tu ne peux pas continuer à rester enfermée.
-Je…
-Je veux rien savoir, Leïla. Je sais que tu te laisses périr dans ton lit depuis deux jours. Je sais que c'est difficile. Mais il faut que tu sortes de ta tête un instant et que tu retiennes ce que je vais te dire : tu dois vivre pour toi. Pas pour lui. Et on va t'aider. Tu me connais, je lis jamais. Mais Ander, Ju et Thilo ont choisit les livres avec amour, et il y en a au moins un à chaque fois qui l'a lu.
-On fera des clubs de lecture, déclare fièrement Julian, et cette fois, Leïla se met à pleurer. La colère est toujours un petit peu là, mais c'est la reconnaissance qui prime. La reconnaissance d'être aussi bien entouré. Même au plus mal, même après ses mensonges, même auprès de personnes qu'elle connaît à peine.
