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11 décembre.
-Leïla ? Ouvre, c'est Presnel.
Elle ouvre les yeux et les referme immédiatement : il y a trop de lumière.
-S'il te plaît, Leïla. Je m'inquiète vraiment.
Elle ouvre un œil. Il y a trop de lumière. Il fait complètement jour, mais elle ignore l'heure qu'il est.
-Tu réponds pas à mes messages ni à mes appels. C'est vraiment pas dans tes habitudes.
Elle ouvre l'autre œil. Beaucoup trop de lumière.
Elle se redresse et traîne ses pieds jusqu'à la porte ; avoir une chambre de bonne n'a jamais été aussi pratique qu'aujourd'hui, la porte étant à deux pas de son lit.
-Qu'est-ce qui s'est passé ? demande immédiatement Presnel en refermant la porte derrière lui.
Leïla suppose que son état physique fait écho à son état mental, sauf si Presnel est devin. Elle passe sa main dans ses cheveux et n'arrive pas vraiment à trouver le bon sens pour les coiffer. Elle abandonne et retourne dans son lit.
-Qu'est-ce qui se passe ?
Pratiquement les mêmes mots ; mais cette fois, ils sont prononcés au présent.
-J'ai terminé le livre.
-Alice au Pays des Merveilles ? dit Presnel, les sourcils froncés. Elle ne voit pas son visage, sa tête dans l'oreiller, mais elle se doute qu'il essaie de trouver un sens logique à tout ça.
-Il reviendra pas, hein ?
Presnel se mord la lèvre.
-Je sais pas Leïla.
-Comment je vais faire ? Comment je fais sans lui ? J'ai terminé le livre. Alice s'est réveillée et elle a réalisé que tout cela n'était que son imagination. Comment je fais sans lui ?
-Hey, tu mélanges tout, là. T'es pas Alice, le livre est fini, mais tu n'es pas Alice. Toi, t'es encore là. Tu vois ? T'es encore là.
-J'ai plus envie.
-Ferme-là, Leïla. T'as pas le droit de dire ça.
-Tu sais hier je t'ai vu au loin avec Denis, vos bonnets du PSG sur la tête, de dos, et tu sais quoi ? J'ai espéré jusqu'à ce que j'arrive devant vous que ce soit lui. Qu'il soit revenu. Pour moi. Que tu étais dans la confidence.
Elle fait une pause.
-Mais c'était pas lui. Et pourtant l'amour de ma vie, c'est lui.
