CHAPITRE CINQ

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TW: violence

24 SEPTEMBRE 2021, 13H — NABIL

Je sonne chez les Yılmaz et c'est sans surprise que ce n'est pas Melek qui vient m'ouvrir. C'est la femme de ménage. Elle me laisse gentiment entrer et me dit d'attendre. Quelques minutes plus tard, Emre me rejoint dans le hall.

- Je savais pas que tu devais passer.
- C'était pas prévu mais je suis venu voir Melek pour lui parler d'un truc. Elle est là?
- Dis-moi et je lui transmettrai.
- J'ai besoin de son avis.
- Je te dirai ensuite ce qu'elle a répondu.
- Je peux pas la voir?!
- Non, tu croyais quoi? Pas de ça avant le mariage.

Je soupire. Je commence à en avoir assez de ne pas pouvoir la voir seul à seul. On dirait une princesse enfermée dans son donjon. On est fiancés quand même.

Je lui fais un signe de main pour lui dire de laisser tomber et je pars.

Ma belle-mère m'a demandé de lui acheter quelque chose pour qu'elle puisse cuisiner ce soir alors je dois passer chez Carrefour.

Je prends donc ma voiture et je vais jusqu'au Carrefour le plus proche. Je me gare et j'entre dans le magasin, à la recherche de cornichons et de poivrons.

Le magasin est presque vide, je n'ai croisé aucun employé et je ne trouve pas ce que je cherche.

Je vadrouille un peu dans le magasin quand je suis alerté par des cris. Il y a une voix féminine et une voix masculine. Je ne calcule généralement pas les disputes des gens mais mon instinct me dit d'aller voir. Je vais juste contrôler que tout se passe bien.

Je suis le bruit et je me retrouve dans les rayons du fond du magasin. Entre deux rayons, je repère une femme recroquevillée sur elle-même, par terre, et un homme qui lui hurle dessus et la touche de manière inappropriée. Ni une, ni deux, je décide d'aller vers eux et sans qu'il s'y attende, je mets mon poing dans la gueule du type.

La femme, apeurée, reste par terre et pleure pendant que je m'occupe de ce moins que rien. Il se retourne vers moi et je reconnais cet enfoiré de Hakan. Il avait l'air énervé mais finalement, il se calme.

- À quoi tu joues fils de pute? C'est ça que tu fais? Agresser des femmes dans des magasins?
- Laisse-moi régler ça Nabil. C'est ma meuf.
- J'ai pas l'impression qu'elle ait envie de rester avec toi. Laisse-la tranquille bouffon. L'approche plus jamais, c'est compris?
- OK...

Il se tire tel un lâche. J'en ai pas fini avec lui, dès que je le croise je lui pete la gueule. Je ne supporte pas qu'on s'en prenne aux gens plus faibles que soi.

Je me retourne donc vers la femme qui est toujours par terre, la tête baissée. Je lui tends mes mains et elle les attrape avec ses mains tremblantes. Je l'aide à se remettre debout et elle relève enfin la tête vers moi. Son regard est la première chose que je remarque chez elle: il est magnifique. Il raconte quelque chose sans qu'elle n'ait besoin de parler, il raconte une histoire triste. Le reste de son visage n'est pas déplaisant non plus. Elle a un visage d'ange mais je peux deviner qu'elle est tout le contraire.

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AYLIN / N.O.S (PNL)Where stories live. Discover now