Chapitre 147 - Je t'aime !

2.6K 129 144
                                    

Cette journée avait été magnifique et bien remplie. J'avais pu réaliser un de mes plus grands rêves, et j'avais encore les yeux brillants des reflets du soleil sur les vagues. J'aurais bien passé ma vie là-bas, à me confondre dans les flots avec mon amoureux, mais il y avait un moment pour tout. Toute bonne chose avait une fin, et celle-ci en faisait partie, bien qu'elle ait remplie mon coeur de milliers de souvenirs. Et puis, c'était une fin un peu abstraite, puisqu'elle n'était pas constituée d'une coupure nette. Demain... demain, on allait encore aller à la plage. Le premier jour était fini, mais notre séjour ne faisait que débuter.
Je ne pouvais empêcher mon ventre de papillonner et mes pensées de divaguer au rythme de nos pas dans le hall de l'hôtel.
On monta dans l'ascenseur qui nous mena à la chambre de l'hôtel, la numéro 147. Livaï prit le passe qui servait à déverrouiller la chambre, et on entra tous les deux dans la pièce tamisée. Il alluma la lampe de chevet qui laissa une douce lueur diffuser dans la pièce, et on déposa les bagages dans un coin, vers une baie vitrée fermée par un lourd rideau blanc.

Je découvris maintenant la chambre que j'allais partager avec Livaï et je sentis mon coeur s'affoler, alors que je détaillais le grand lit blanc et moelleux du milieu de la pièce, m'imaginant avec mon amoureux faisant.. toutes sortes de choses... pitié que quelqu'un m'enlève mon imagination débordante, elle allait me perdre un jour.

Je me repris pour ne pas me faire griller, et il alla se laver les dents. J'attendis mon tour pour passer en trépignant presque, osant à peine effleurer le drap blanc du bout des doigts. Rien qu'en ouvrant la porte de la salle d'eau pour en sortir, je crus mourir sur place en voyant Livaï. Je fis semblant de rien et évitais de croiser son regard en courant dans la pièce, trébuchant nerveusement.
Quand je fus dans la salle de bain, j'eus l'air d'être une jeune femme stressée pour son premier rendez-vous qui se terminerait en soirée chaude. Je m'épiais devant le miroir, sentant ma peau et en détaillais chaque parcelle pour voir si je n'avais pas une odeur de transpiration, et me brossais les dent à deux reprises. Nan mais je vous jure, j'étais tellement stressé. À cause de mon anxiété, j'eus l'impression que ma salive pourtant sèche empestait dans ma bouche, et je me relavais entièrement les canines.

Et si ça se trouve on ferait rien, il avait peut-être pas envie...?
Je passais me mains férocement dans mes cheveux, essayant d'oublier ce qui prenait toute la place dans mes pensées, en vain. Rahhhh, j'étais pas possible. Et plus j'y pensais, plus j'étais nerveux et effrayé. Des larmes perlèrent aux coins de mes yeux, menaçant furieusement de s'écouler à tout instant. J'ouvris le robinet et m'éclaboussai d'eau froide pour revigorer mes idées et calmer mon organisme.
Il manquerait plus que je fasse une crise de panique.
Je sortis de la salle de bain, et Livaï leva les yeux sur moi, fronçant les sourcils en voyant que je me mordais fermement la lèvre, et que je me triturais les mains sans m'arrêter. Il pencha la tête sur le côté, et se leva doucement du lit, comme s'il avait peur de m'effrayer.
Sans que je puisse le contrôler, mon coeur battit plus fort, mais pas vraiment d'envie. J'étais terrorisé. Je fis un pas en arrière, manquant de tomber dans mon affolement. Une goutte de sueur dégoulina dans mon dos, m'arrachant un frisson d'une peur pure et lucide.
Comment je devais agir ? Est-ce que j'allais tout gâcher ? Et si mon corps ne lui plaisait pas ? Et si-

- Eren.

Mon prénom résonna dans la chambre de l'hôtel trois étoiles, et je plongeais mes yeux dans les siens. Il avait usé d'une voix incroyablement douce et suave pour le prononcer, et je m'étais un peu calmé.
Ses prunelles sombres ne reflétaient que de la tendresse et de l'inquiétude, et il recula d'un pas également, comme pour me montrer qu'il n'allait pas s'approcher sans mon accord.

Je déglutis lentement, et tentais de maîtriser le tremblement grandissant de mes mains moites, alors que mes yeux devinrent humides. J'étais en train de le faire souffrir. Je le voyais parfaitement bien, à l'éclat désespéré de ses yeux pour me montrer qu'il ne me voulait pas de mal. Il leva les deux mains devant lui, comme pour me montrer qu'il n'avait rien sur lui qui doive m'inquiéter.
Comme un voleur qui lèverait les mains bien droites devant lui avant d'avoir déposé son arme au sol, sous le regard pointilleux d'un officier de police. Il recula encore d'un pas, veillant à bien me prouver qu'il ne faisait que reculer et qu'il ne viendrait pas vers moi.

My Shitty BratWhere stories live. Discover now