Chapitre 86 - Tu écris chéri !?

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Je l'avais vu essuyer deux traces humide sur ses joues discrètement, tandis que j'enregistrais mes valises. Il était loin, je ne pouvais pas le voir distinctement, mais le geste ne trompait pas.

J'avais mal au coeur, il me manquait trop. Je n'avais pas envie de le quitter dès maintenant.

On survola les nuages, et je regardai par la fenêtre. Toute ma vie allait changer après ce week-end, je le savais mieux que quiconque.
Mais bien entendu, j'étais décidé à revenir sauf et à ne pas prendre autant de risque que je ne l'aurais souhaité dès le départ. J'allais me montrer prudent. Et puis, je n'étais pas certain qu'ils seraient en ville.

En quelques mots: je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait.

Mes parents patientaient en bas de l'aéroport, et me firent un gros câlin de bienvenue. Ils me laissèrent m'installer tranquillement, et je me préparai un thé à la maison.
Maintenant, je savais que je ne voulais pas partir pour eux aussi. Imaginez mes parents dévastés par la nouvelle... comment ma maman l'aurait surmonté ? Elle qui est si douce...hors de question. Je ne veux plus jamais infliger ça à personne.
Livaï m'a vraiment ouvert les yeux.. je ne savais pas que l'on pouvait tant s'attacher à moi.

Je sortis mon ordinateur, et ouvrit mon document. Ma mère se glissa derrière moi et lu mes quelques lignes qui ornaient la feuille sans que je la voie.

- «  Bryan Williams, professeur de 24 ans, rentrait de bon heure dans l'établissement scolaire lorsque le jeune Théodore l'aborda afin de- »

- Maman !! Je claquais le couvercle de l'appareil, manquant de le casser. Heu.. excuse- moi.

- Tu écris chéri !? Je ne savais pas ! De quoi parle ton histoire? dit-elle avec des cœurs dans les yeux.

- Eh bien.. je t'expliquerai une autre fois d'accord ? je lui demandais avec un regard conciliant, lui faisant promettre silencieusement de ne pas trop poser de questions.

- Hum, toussa -t-elle. Bien, je vais aller lire un bouquin, et ensuite ton père et moi partiront au travail, ça va pour toi ? Je te laisse les clés de l'appartement.

Dans son soupir las, je perçu très bien sa déception, et cela me mit un coup de massue au ventre.
Décevoir ma mère était la dernière chose que je souhaitais. Il allait falloir que je commence à faire des efforts avec mes parents aussi.

Je profitai d'acheter déjà mon billet de retour pour dimanche matin, comme il fallait que je puisse faire mes devoirs.

Je passais la journée à écrire sur mon histoire, racontant en détail cet enfant perdu et cet homme qui le sauvait du pont. Ce lien qui était passionnel et interdit par les adultes.

Vers 18 heures, je sortis pour me balader, et décidai d'aller rendre visite à Kuchel.

J'empruntais les mêmes chemin que lors de mon déménagement seulement temporaire à Londres, et me rappelai de chaque instant de ce séjour. J'étais au bout, je pensais qu'il allait aussi m'abandonner. Et apparemment, il avait été là, près de moi. Si j'en crois ce qu'il m'avait écrit sur ce papier que j'ai précieusement gardé, il m'avait vu dans les escaliers. Et c'est lui qui m'avait aidé à ne pas tomber.

Il à toujours été là, sans que je ne m'en rende compte, mais à chaque instants de ma vie, il était là.
À me tenir désespérément la main.

Je tournai un peu en rond avant de retrouver le quartier de ma futur belle maman, si j'en croyais Livaï.
Je rougis à cela. S'il se projetait aussi loin, cela devait être pour me donner de l'espoir quant à l'avenir.. et ça marchait. Ça marchait même très bien, au vu de mon cœur qui palpitait et des mes pensées désordonnées.

My Shitty BratDove le storie prendono vita. Scoprilo ora