Chapitre 58 - Vengeance à la piscine

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Il continua de m'embrasser, de plus en plus sauvagement alors que je perdais mon souffle, devenant de plus en plus réceptif. Et pourtant, il ne touchait pas mon corps, laissant ses deux mains sur le matelas, ne voulant pas me brusquer, j'imagine.
L'échange finit doucement, Livaï voulant s'empêcher d'aller plus loin, et essoufflé je le regardai tandis qu'il jeta un rapide coup d'œil à la fillette endormie avant de s'enlever et de se mettre à côté de moi, se couchant sur la hanche.

J'étais remplis d'adrénaline et chaque cellule de mon corps réclamait du contact avec lui.
Je me glissai tout de même sous les couvertures comme il l'avait fait, et me mis sur le ventre. Et maintenant comment allais-je pouvoir dormir ?

Je serrai faiblement mon coussin dans mes bras. La respiration lente de mon voisin me signifiait qu'il était, ou qu'il allait s'endormir. Je serrai encore un peu plus fort mon oreiller. J'avais trop de choses à gérer seul, je n'en pouvait plus. Je me faisais tant de soucis pour la petite Emily, je me demandais si j'y survivrai.

Bien trop de questions sans réponses, comme par exemple le fait vraiment étrange que son père ne la poursuive pas plus que cela. Et autre fait bizarre, c'est que dans la maison, j'avais beau avoir regardé chaque murs, je n'avais pas vu de photo de l'enfant avant ses six ans.

Peut-être que son père voulait cacher quelque chose.

Et puis, je me demandais aussi pourquoi on n'appelle pas la police. J'ai voulu, cette nuit-là, mais Livaï me l'a interdit, disant simplement qu'il ne valait mieux pas. Mais après tout, je lui faisais confiance.
Je me retournai assez brusquement, avant de me rendre compte que je venais d'arriver du côté de Livaï, et que je l'avais percuté de plein fouet dans le dos.

Je n'eus pas le temps de me lui implorer pardon qu'il se tourna lui aussi, et que je fus bien plus proche de lui que je ne l'avais été auparavant, son torse en pression contre le miens, chaud, fort.
Je remarquai maintenant que mon corps ne s'était encore pas calmé, et je paniquai donc dans la seconde qui suivit.

- Bah alors gamin, me chuchota-t-il près de mon oreille, ses lèvres frôlant cette petite peau nue, me désarmant totalement.

- J-je... d-d-désolé !

Il mit sa main sur ma bouche, pour m'empêcher de crier encore et de réveiller notre petite princesse.

- Si t'avais envie de dormir contre moi, t'aurais pu le dire depuis le début. Il retira sa main avant que je puisse répondre, mais son affirmation me retourna le ventre et j'oubliais d'être silencieux.

- Q-quoi !? M-mais nan !

- Tch.

Il me saisit le visage et sans me laisser de répit m'embrassa fougueusement, ne me faisant pas cadeau de pouvoir reprendre mon souffle. Il ne fallut pas longtemps avant que sa langue ne vienne jouer avec la mienne, la dirigeant dans une valse folle, faisant crépiter chaque parcelle de ma peau alors qu'il ne me touchait toujours que le visage, laissant des traces brûlantes sur mes joues.

Il se sépara de moi, les yeux brillants d'un bleu océan et me chuchota.

- On dirait bien que c'est la seule manière pour que tu fermes ton clapet, fit-il en s'esclaffant silencieusement.

Je ne pus que le regarder sourire avec son air doux magnifique sur le visage, totalement ébahi.

- Arrête ou tu vas baver gamin. Allez, bonne nuit.

Je murmurais la même politesse, abasourdi et encore dans les nuages, alors que je me mettais de l'autre sens pour ne pas avoir à croiser son regard qui m'embraserait.
Mais tandis que je faisais mon mouvement sans grâce, sa main m'attrapa encore la hanche et me plaqua contre lui. J'avais mon nez contre son torse, aspirant son odeur si enivrante...

Je n'eus plus l'envie de me dégager, et je n'en avais plus la force non plus, et contrairement à ce que j'avais pu imaginer, je m'endormis rapidement, bercé par le coeur battant dans la poitrine de mon noiraud.

Avant de chuter dans les profondeurs comateuses de la nuit, je l'entendis me dire quelque chose, qui ne prendrait de sens pour moi que le lendemain au réveil.

- Demain, vengeance à la piscine.

Je sombrais peu à peu, et je rêvais. Vous vous souvenez de vos rêve vous ? Moi toujours.

J'étais dans le ciel et je volais. Je volais librement, sans barrière ni frontières.
Et puis, Emily apparut. Elle, c'était mon petit ange, ma princesse, mon univers.

Ses cheveux bruns bouclés flottaient au vent et ses grands yeux bruns pétillaient de malice et d'une lueur enfantine . Elle me fit un sourire joyeux, me montrant ses belles quenottes blanches, heureuse.

Je m'approchai d'elle, et elle me regarda dans les yeux, étrangement triste soudainement.

- Je sais tout, 'Ren. Tout ce que même Lili ne saura jamais... et tu sais pourquoi...? Parce je t'aime et que tout simplement, ce sont des choses que tu ne peux me cacher sans me sourire librement..

Comment cette petite pouvait être si intelligente?
J'eus un pincement au cœur, me disant qu'elle n'avait pas besoin de mes soucis en plus.

- Viens 'Ren, créons-nous un monde rien qu'à nous deux, un monde qui nous appartient et qui restera notre secret à nous...

Derrière la fillette, un grand homme apparut, et nous souleva tous les deux, en nous souriant.
Livaï et Emily me souriaient tristement, comme pour me dire que je n'avais jamais pu leur cacher quelque chose d'aussi gros, qu'encore une fois, j'avais échoué à ce que j'aspirais...

Je me réveillai, tout chamboulé. Je vis ma brunette se tourner dans son lit en faisant un petit ronflement trop mignon, et continuer de dormir.
Emily ? Pouvait-elle réellement savoir tout ce qui se passait ?
Impossible, ce n'était qu'un rêve et une gamine de sept ans...
Et Livaï ..?

Je me rendormi et rêvai d'un champ de blé en fleur rose, emplissant tout l'espace de ma vue.

Est-ce que l'avenir pourrait m'accepter...?

My Shitty BratWhere stories live. Discover now