Chapitre 16

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Je prends une grande inspiration, tente de retenir mes larmes et m'avance vers l'écran où les vols sont affichés. Je cherche le vol en direction de Paris et là le drame. Le vol est parti depuis dix minutes, c'est en lisant l'affichage que je sens mes jambes trembler, alors que mes larmes coulent à flots. Je tombe à genoux et pousse un cri de douleur. Autour de moi, tout le monde se demande ce qui se passe puis chacun reprend son chemin. Comme toujours, lorsque je souffre, on ne me voit pas. De plus, je ne parviens pas à me relever, pourtant deux bras m'enlacent fortement. Je tente de me détacher de son emprise, mais je n'y parviens pas alors je relève la tête. Face à moi, se trouve encore une fois Ethan, c'est un ami tellement adorable, mais un manque en moi m'empêche de lui montrer mes remerciements.

Personne ne peut comprendre, je ne sais pas faire quand il n'est pas là, tout me semble faut quand il n'est pas là. J'aimerais qu'il entende ma douleur, je voudrais retourner en arrière et l'avoir dans mes bras. Ses bras musclés, son odeur et son sourire me manquent. Mais je finis par me laisser porter par Ethan, après tout je n'ai plus la force de marcher. Je colle ma tête contre son torse, ses bras musclés me soulèvent du sol et on sort en silence de l'aéroport. Lorsque l'on sort, je vois que mes parents m'attendent dehors à côté de la voiture. Ma mère ouvre la portière arrière, Ethan me dépose lentement et m'attache tandis que mon père monte côté conducteur. Je ne dis pas un mot, les larmes ne cessent de couler, mais Ethan monte avec moi pour me tenir la main. Le moteur ronronne, mon père démarre, et un silence de mort règne dans la voiture, mais ce silence est brisé par ma mère.

« Hannah, pourquoi partir sans donner d'explication ? Tu es inconsciente, puis tu as un comportement inadmissible. Tu sais, il ne faut pas te mettre dans des états pareils pour un garçon. Il faut te dire que ce n'est pas le bon, tu as le temps. Tu devrais d'abord te consacrer à tes études.

- Ta mère a raison, écoute peut-être que tu parles en public grâce à lui, mais crois-moi, il est parti, car tu n'étais pas celle qu'il recherche.

- Vous ne comprendrez donc jamais rien. Jayden, je l'aime, il est tout pour moi, s'il est parti, c'est à cause de moi. On s'est disputé, je lui ai dit des mots que je regrette. C'est lui que j'aime et j'ai besoin de lui ! À cause de moi, il est dans un avion pour Paris, je ne le reverrai plus jamais. Je pensais que vous me soutiendriez, mais non vous pensez seulement à mes études et au fait que vous rêvez de me voir chirurgienne. Désoler de vous décevoir, mais mon rêve est d'être dessinatrice.

- Hannah ne recommence pas, je te promets que cette fois, on ne va pas laisser passer ça. Dès que l'on rentre à la maison, tu vas faire tes devoirs et surtout, je ne veux plus entendre parler de ce Jayden. Depuis que tu étais avec, tu avais changé, tes résultats scolaires étaient mauvais et l'école nous a dits que tu étais peu concentrée.

- Je vous déteste, je vous jure, vous ne m'empêcherez pas de penser à Jayden ! Mes résultats ne vont pas augmenter, Jayden n'est plus là, j'ai aucune raison de sourire et d'étudier ! »

La discussion s'arrête là puisque mon père se gare devant le garage, coupe le contact et sort furieux de la voiture. Ma mère me lance un regard noir, elle m'ouvre la porte et m'invite à sortir rapidement. Ethan lui sort après moi, me prend dans ses bras et me chuchote à l'oreille qu'il prévient, Betty et Taylor que je suis privée de sortie. C'est un véritable enfer de ne plus pouvoir voir mes amis, de devoir rester enfermer et surtout de sentir ce manque qui me ronge de l'intérieur.

Je finis par suivre mes parents, entrer dans le couloir et derrière moi la porte est verrouillée à clé. Furieuse, sans un mot, je monte m'enfermer dans ma chambre. Ils ne comprennent pas qu'avant lui, je n'avais rien, personne ne m'avait montré le chemin à suivre. Quand il n'est pas là, j'étais seule, le bonheur, je ne connaissais pas ça. Je ne regretterai jamais d'avoir posé mes yeux sur lui, j'ai eu le coup de foudre et cela ne se contrôle pas. La preuve lorsque je regarde la photo de nous deux sur le mur, je sens mon cœur se serrer, nous étions si beaux, il souriait tout comme moi. Comme quoi la moindre petite chose peut tout faire voler en éclats. On s'était promis de rester ensemble malgré les hauts et les bas. Ces paroles ne sont plus que des souvenirs, des souvenir douloureux. Puis pour ne rien arranger mes parents ne me soutiennent pas. Ils pensent vraiment que sans lui, je vais travailler dur ? Ils se trompent, je ne toucherai pas à mes cahiers du moins pas ce soir. C'est donc ça ma vie ? Souffrir en vivant avec le manque constant de son petit ami ? Je saisis un mouchoir dans ma poche, me mouche et sorts de ma chambre pour aller me servir dans la cuisine. Je ne me doute pas qu'en rendant dans la cuisine une dispute allait de nouveau éclater entre mes parents et moi. Comment allais-je pouvoir faire face à ce flux de critique ?

Au delà des mauxWhere stories live. Discover now