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TW du livre : deuil, sang, violences conjugales, violences sexuelles, violences physiques, violence psychologique, violence verbale, insultes, mort, torture.

Disclaimer : ce livre est une DARK romance. Je tiens à le préciser parce que sur Wattpad, beaucoup pensent écrire de la dark romance quand 1 des personnages est mafieux. Dans ce roman j'ai essayé de faire en sorte que les choses soient réalistes et rien ne sera romantisé. Il ne faut pas venir me dire  "c'est horrible", "mais c'est super violent" : c'est une dark romance ! 

• Je tiens à préciser qu'il y a des coquilles, des fautes d'orthographe dans ce livre. Merci d'avance de ne pas commenter à propos de ça. Je n'ai pas prévu de correction par souci de temps, d'énergie, et aussi parce que chaque chapitre modifié fait disparaître les commentaires <3 • 




Partie 1 : le troisième enfer 



Il y a 6 ans.


Je marche dans les rues sombres de Londres. J'ai froid et les larmes ruissellent sur mon visage. Il n'y a personne pour calmer mes pleurs ou m'empêcher de m'effondrer, je dois m'en charger seule comme une grande ; c'est ce que je suis, maintenant, une grande. Mais je ne peux pas le faire. Je n'y arrive pas, je n'arrive pas à me reprendre et à me consoler moi-même. Parce que pour l'instant la douleur est insupportable et monopolise toutes mes pensés, toute mon énergie, si bien que je finis par m'assoir sur un banc, à bout de forces. La place est vide. Silencieuse.

L'enterrement est demain ; suis-je vraiment prête à affronter un monde sans elle ? Ma tante, la seule personne qui me restait, la seule qui m'aimait. Elle m'a légué toute sa maison, tout son argent, et a laissé derrière elle une lettre pour moi que je n'ai pas lu encore, par manque de force sûrement. S'empoisonner à l'anti-gel sans aucune raison apparente n'est pas une chose commune... Pourtant, elle l'a fait. Et je vais me retrouver bientôt seule, émancipée à dix-sept ans, dans cette maison remplie de son odeur et de celle de sa mort, sans aucune arme pour affronter ce monde. Demain, je devrais revêtir une robe noire et assister à ses funérailles sans montrer rien des émotions qui me dévastent. Qu'est-ce qui sera le plus dur ? Prétendre que je suis forte ? Gérer la cérémonie ? La voir mise en terre ? Mes sanglots agitent la nuit autant qu'ils habitent mon corps, et après une longue éternité à pleurer de toutes les larmes de mon corps, je décide de reprendre la route de l'hôtel. Il temps de rentrer dormir, je suppose. J'y loge depuis trois jours en attendant le nettoyage des professionnels, parce que sa mort a laissé des traces - honnêtement, je n'aurais pas pu continuer à vivre dans cette maison sans elle. Je marche, épuisée, les joues mouillées et glacées par le froid, et m'engage dans une ruelle. 

Celle-ci n'est pas longue ou effrayante ; une dizaine de mètres éclairés par deux lampadaires, un raccourci bien pratique pour rejoindre mon hôtel. Mais je m'arrête net quand j'aperçois deux hommes louches qui se disputent au beau milieu de la ruelle. Mon instinct fait remonter dans mon dos des frissons et je regarde autour de moi en quête d'une porte de sortie, sans trouver une quelconque aide bien évidemment. Quand l'un d'eux sort une arme à feu, je me pétrifie et mon corps devient un bloc de pierre qu'il m'est physiquement impossible de bouger. Je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe mais je sais qu'il faut que je fasse demi-tour très vite ou je risque d'être repérée, et pire, prise dans ce conflit. Coincée dans cette enveloppe de béton, j'observe médusée la scène qui est en train de se dérouler sous mes yeux. Les deux hommes ne parlent pas anglais, je pense que c'est de l'italien ou de l'espagnol, une langue du sud, une langue chaude et qui chante. Pourtant l'échange n'est pas chaleureux. Ils sont en train de se  disputer à voix basse. Après une dizaine de secondes, alors que je reprends doucement conscience et possession de mon corps, un cri me fait sursauter : les deux inconnus se sont retournés dans ma direction, mi-énervés mi-paniqués. Mes yeux s'agrandissent, je sens toutes mes forces qui m'abandonnent d'un seul coup et mon corps n'a même pas le temps de se retransformer en béton sous l'effet du choc et de la peur, qu'il part violemment en arrière. Sans comprendre pourquoi je suis soudain déséquilibrée de la sorte, je trébuche sur un pavé mal fixé et je me mange le sol en pleine tête en même temps que j'entends la détonation. 

ULTRAVIOLENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant