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Debout devant le miroir, je m'observe. Maintenant que je suis lavée, coiffée et maquillée, j'ai quand même l'air plus belle qu'au magasin tout à l'heure et je perçois enfin toute la beauté de la robe, même si j'essaie d'ignorer mes complexes. C'est clair que j'ai l'air assez élégante dans ce que Victoria m'a acheté, et je ne vais pas dire le contraire ; c'est d'ailleurs la robe la plus belle que j'ai jamais porté, je crois. Nerveuse, je me mord l'ongle du pouce. Est-ce que c'est trop voyant ? Est-ce que j'en ai fait trop, ou au contraire, pas assez ? Est-ce que je vais faire tâche parmi eux ? Les questions s'entassent dans mon esprit comme des feuilles mortes que plus personne ne veux balayer. J'ai légèrement ondulé mes cheveux histoire de leur donner un peu de forme et de volume. Ensuite, j'ai pris trente minutes pour me faire un smokey eyes doré, maquillage que je maîtrise assez peu mais je crois que je m'en suis bien sortie, j'ai ajouté une poudre matifiante et un peu de baume à lèvres. 

Ma robe est couleur rose pâle, mais à la lumière, elle ressort avec des reflets orange. La vendeuse m'a dit que c'était comme un petit coucher de soleil, et elle n'a pas tort... Les sequins apportent de la lumière et le haut de la robe retombe comme une espèce de cape couvrant mes épaules, sublime elle aussi.  Le rose n'est pas ma couleur préféré et je n'en porte pour ainsi dire jamais, c'est pour ça qu'au début, j'étais réticente à l'idée d'avoir d'une robe rose. Cependant après avoir vu le résultat final, c'est moins pire que ce dont ça avait l'air dans mon esprit, et j'essaie de retrouver confiance en moi, ma pochette dorée à la main, faisant les cent pas dans ma chambre. A dix-neuf heures trente, comme me l'a indiqué Victoria, je claque la porte de la chambre. Une famille de vacanciers me dévisage, et je relève le menton pour regagner un peu de prestance. Je dévale les escalier en marbre, talons brillants aux pieds, et ignore encore une flopée de regards intrigués, salue la réceptionniste et sors dehors ; un homme en costume bleu, plutôt âgé, attend debout près d'une Mercedes. Je me dirige vers lui et monte dans la voiture en silence. Le stress monte lentement mais sûrement. Durant tout le voyage, mon pied bat la cadence et j'essaie désespérément de retrouver mon souffle sans y arriver.

 Quand le chauffeur tourne et ralentit, j'ai l'impression que mon coeur va exploser - et on est même pas encore à la soirée. Punaise, j'aurais mieux fait de faire semblant d'être malade... La Mercedes s'avance dans l'allée du domaine, et s'arrête presque devant la maison. Je remercie l'homme, claque la portière et fais les derniers pas jusqu'au porche. Je frappe, comme d'habitude, et entre ; presque immédiatement, des bruits de conversation se font entendre dans le salon et je m'y dirige. J'y découvre Victoria en compagnie d'Alberta et d'une autre femme. Quand la blonde m'aperçoit, elle secoue la tête, un sourire collé au lèvres. 

- Tu est tellement belle que mon utérus palpite. 

-  Beurk, je dis en m'avant vers elle. Tu est sublime. 

Elle me fait un clin d'oeil et me prend par le bras pour me présenter à l'inconnue. Cette dernière doit avoir une quarantaine d'années et porte une combinaison noire très chic et aussi très sobre ( j'en ai fait un peu trop pour cette soirée, je crois ). 

- Voici ma belle-mère, Claudia. Claudia, voici Violence. 

Claudia me tend la main, que je serre par réflexe, et j'ai un flash-back de moi en train de faire exactement la même chose avec Enzo la première fois qu'on s'est rencontré. C'est comme si c'était il y a vingt ans. 

- C'est un prénom très original, dit-elle dans un parfait anglais. 

Ne sachant pas quoi répondre, je souris simplement. 

- Alors, vous faites aussi partie de la mafia ?

Me maudissant mentalement, moi et ma curiosité, je la fixe en attendant sa réponse. Elle jette un regard en coin à Victoria, puis me dit : 

ULTRAVIOLENCEDonde viven las historias. Descúbrelo ahora