Yoake suivit Tadamichi sur la grande terrasse qui donnait sur le jardin. Il n'y avait personne, tous les incités étaient restés à l'intérieur, échappant à la brise fraîche que leur offrait cette belle nuit. Tadamichi se laissa lourdement tomber sur l'un des canapés d'extérieur ; il passa sa main dans sa poche et en sortit une boîte en carton rectangulaire et un briquet.
"Alors, ça t'a plu ?" demanda-t-il en ouvrant le paquet pour en sortir une cigarette.
Yoake hocha la tête. "Oui."
"Et t'as vu qu'on est pas bourrés," continua Tadamichi. Il porta la cigarette à sa bouche et l'alluma. La flamme étincela dans la nuit. "Tant que t'abuses pas trop de l'alcool, y a aucun risque."
Yoake hocha de nouveau la tête. Elle ne savait pas trop quoi répondre, et sa tête la lançait terriblement. Elle regrettait amèrement d'avoir accepté de tester l'alcool.
Sous le regard de la lycéenne, Tadamichi sortit une deuxième cigarette de son paquet. Il la tendit à Yoake. "Tiens."
"Je fume pas," refusa Yoake.
"Essaie," insista Tadamichi. "C'est comme l'alcool, y se passera rien si t'en abuse pas."
D'un geste hésitant, Yoake tendit le bras pour attraper la cigarette. Sa surface râpeuse lui arracha un frisson ; elle la porta à ses lèvres avec une lenteur exaspérante.
"Approche," lui dit Tadamichi.
Yoake s'exécuta ; Tadamichi alluma la cigarette à l'aide de son briquet.
Ce fut tout d'abord très désagréable. Yoake ne sentait rien d'autre que la fumée qui lui brûlait la gorge, elle sentait ses yeux se border de larmes. Elle ne comprenait pas quel plaisir on pouvait tirer de cette activité. Mais, très rapidement, elle réalisa que la brûlure qui l'avait fait souffrir s'estompait ; la fumée glissait doucement par ses narines, dans sa gorge, et elle ne toussait plus.
Après de longues minutes passées dans le silence, Tadamichi la regarda avec arrogance. "Alors ?"
Yoake haussa les épaules. Cela fit rire le jeune homme. "C'est comme l'alcool ; c'est chelou au début mais ça devient normal à la fin."
"Ca a quand même un goût répugnant," marmonna Yoake en se débarrassant de la fumée qui résidait dans sa bouche. "Si je suis pas là lundi, c'est parce que je m'inonderais la gorge pour me débarrasser de cette puanteur."
Un rire rendu rauque par la fumée échappa à Tadamichi. "Que tu sois là ou pas, je le saurais pas. Je sèche les cours lundi." Avant que Yoake puisse répondre, il proposa, "Tiens, pourquoi tu viendrais pas avec moi ? Je suis quasiment sûr que t'as jamais fait la conne avec un type aussi cool que moi. Tu verras, on pourra peut-être même faire des rencontres." Il lui adressa un clin d'oeil.
Yoake secoua la tête. "Comme tu le sais déjà, je suis en couple. Je vais pas aller tromper Katsu."
"Mais moi aussi je suis en couple !" répondit brusquement Tadamichi. "Mais ça m'empêche pas de flirter. Tu vois bien, j'ai essayé avec toi et ça a pas marché ! Bah on va essayer ailleurs."
"Et ta copine ne dit rien ?" s'étonna Yoake.
"C'est surtout qu'elle en sait rien." Avec un léger sourire, il ajouta, "Tu crois vraiment que Narita me laisserait flirter auprès de filles plus jolies qu'elle ?"
Sous le choc, Yoake écarquilla les yeux. "Tu sors avec Narita ?"
"Depuis cinq mois," lui apprit distraitement le jeune garçon. "On est un couple libre ; je sais pas ce qu'elle fait quand on parle pas, elle sais pas ce que je fais. Et on s'engueule tout le temps, mais ça on s'en fout."
"Je pensais pas que quelqu'un serait assez patient pour réussir à la supporter," avoua Yoake. "Mais vous avez une drôle de relation, non ? Vous avez l'air de passer votre temps à vous insulter."
"Bah, ça c'est parce qu'elle est con," répliqua Tadamichi. Il secoua la tête et regarda de nouveau Yoake. "Bon du coup, on se retrouve devant chez moi à huit heures lundi matin ?"
Katsuki posa ses mains sur la terre rouge foncé. Il s'accroupit de manière à pouvoir prendre le plus d'élan possible. Un coup d'oeil à côté de lui lui apprit que Shoto était aussi motivé que lui à gagner cette course. Quant à Eijiro, il n'avait même pas l'air conscient des personnes qui l'entouraient.
"Je le répète," dit M. Aizawa, "mais il s'agit d'un exercice. Ce n'est pas une course contre vos camarades mais un test de rapidité pour savoir où en sont vos progrès."
"Ai pitié de Shoto et Eijiro, s'il te plaît," murmura Deku. "Ne vas pas leur faire des croche-pied pour gagner."
"Y a pas de pitié qui tienne," grogna Katsuki.
Mina leva les mains en l'air. "A vos marques ?"
Katsuki tendit ses muscles.
"Prêts ?"
Les trois lycéens levèrent le derrière pour se préparer à partir.
Les mains de Mina claquèrent en même temps que les mots sortirent de sa bouche. "Partez !"
Katsuki poussa sur son pied de toutes ses forces. Tellement fort qu'il aurait pu gagner cette course sans aucun problème s'il était parti. Mais son pied dérapa sur le sol et il tomba face contre terre. Une douleur fulgurante lui traversa la cheville. Devant lui, Eijiro et Shoto couraient le plus vite possible pour atteindre l'arrivée en premier.
"Katchan !" s'exclama Deku. "Ca va ?"
"Merde !" jura Katsuki en s'asseyant dans la terre. En plus de se ridiculiser devant toute la classe, il avait terriblement mal à la cheville.
Denki pouffa. "T'en fais une belle crêpe, toi !"
"Ta gueule !" cracha Katsuki sans parvenir à contenir sa colère.
"Te moque pas, il s'est peut-être fait mal," remarqua Momo sans masquer son inquiétude.
"Tu t'es fait mal ?" demanda Eraser Head en s'arrêtant devant lui.
Katsuki leva un regard défiant vers son professeur, paré à lancer une réponse cinglante, mais il se souvint qu'il devait se montrer respectueux. Il ferma les yeux pour se calmer et les rouvrit en disant, "Nan."
"Bon. Alors relève toi et vas te remettre en place. Tu as le droit de recommencer."
Katsuki poussa sur ses mains pour se remettre sur ses pieds ; sa cheville le lançait, il avait vraiment mal, mais il décida d'ignorer la douleur. Elle finirait bien par passer.
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The game || My Hero Academia
FanfictionCa commence avec un jeu. Puis les sentiments se forgent. Est-ce vraiment là le fruit d'un jeu entre adolescents, ou ressentent-ils vraiment cette tornade en leur intérieur ? Comment rester concentré sur sa vie lorsque la seule chose que l'on voit, c...