99. Sushis

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Des sushis et des makis étaient posés en cercle sur la table. Les verres, décorés de dessins raffinés, étaient aussi beaux que les assiettes où étaient dessinés de fins filaments dorés entremêlés. Yoake constata que son père avait sorti la vaisselle de sa mère.

"Ton père est dans la cuisine," lui apprit la blonde en allant s'asseoir en face d'elle. Avec un sourire, elle ajouta, "J'aime bien ta façon de t'habiller. Ça te va bien."

"C'est Kase qui m'a acheté ça."

Une expression pensive se peint sur son visage. "Kase ? Celui qui ne plaît pas à ton père ?"

"Oui."

"Justement, à ce propos-là," dit-elle en agitant l'index dans sa direction, "je vais essayer de parler un peu à Hashibira."

Yoake voulait lui demander ce qu'elle voulait dire, mais une silhouette à la fois familière et inconnue se glissa dans la salle à manger avec une nouvelles assiette de makis dans les mains. Il portait la chemise blanche à carreaux qu'il mettait si rarement, et un pantalon noir que Yoake ne lui avait jamais vu.

Hashibira ne croisa pas tout de suite le regard de Yoake. Il attendit d'être assis à table, une serviette sur les genoux, et un verre plein avant de finalement lever les yeux vers sa fille. "Bienvenu parmi nous !" s'exclama-t-il. "Tu m'as manqué."

Yoake détourna les yeux avec un sourire forcé. C'était tout ? Pas de câlin, pas de bisous, pas de salutations plus personnelles ? La dernière fois qu'ils s'étaient vu, la discussion avait tourné au désastre. Et là, maintenant qu'elle était prête à ne pas "faire son cirque", il la traitait comme une simple invitée ? À ce moment-là, Yoake réalisa qu'elle aurait préféré avoir un pauvre repas peu garni, pas de toit au-dessus de sa tête et absolument personne, que de se sentir traiter de cette façon par son père. Les larmes lui montèrent aux yeux ; elle battit des cils pour les chasser.

"Je suppose que tu as déjà fait la connaissance d'Haruma ?" disait Hashibira. "Vous vous étiez déjà rencontré auparavant, mais la discussion n'avait pas exactement bien tourné..."

"Hashibira," dit Haruma d'un ton menaçant.

Hashibira lui glissa un regard et secoua la tête. "C'est vrai, excuse moi. J'avais oublié que nous nous étions mis d'accord pour ne plus en parler."

Haruma fronça ses fins sourcils noirs, mais ne dit rien.

"Bon appétit !" s'exclama le père de Yoake. L'instant d'après, il se servait.

Yoake tendait le bras vers l'assiette de sushis la plus proche quand Haruma tapa du poing sur la table. Tandis que père et fille la devisageaient, elle grogna, "Hashibira, un mot."

Hashibira la contempla quelques instants encore avant de soupirer. Il se leva de table, suivi d'Haruma, et les deux adultes disparurent à l'étage.

***

Cela faisait deux semaines que Shoto et Akemi entretenaient leur relation secrète, et deux semaines que Yoake était sortie de l'hôpital.

C'était le week-end.

Shoto avait demandé à Akemi si elle pouvait sortir pour l'après-midi. Elle avait répondu de façon évasive, mais elle viendrait. Il avait décidé de l'emmener à sa crêperie préférée pour se rattraper auprès d'elle. En effet, avec les cours, il n'avait pas l'occasion de la voir pendant la semaine et cela ne lui avait pas plu. Elle avait boudé pendant un jour ou deux, avant d'admettre que c'était un comportement immature. Finalement, tout allait pour le mieux.

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