vii

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Je suis envahie d'un sentiment de honte.

J'ai honte d'avoir vidé mon sac comme ça, honte des choses que j'ai dites. J'ai honte de pleurer comme ça. J'ai honte que ce soit lui, le pauvre Marco Verratti, que je ne connais pas et qui ne me connaît pas. J'ai honte.

Je m'attends à le voir se lever à tout moment et partir. Ou alors, à me dire qu'il va me ramener à Loïc, car après tout, c'est plus à lui de gérer ça.

À la place, Marco Verratti secoue la tête et dit :

-Tu es une femme très forte.

Et il m'entoure de ses bras. Je reste figée, ne sachant pas vraiment comment réagir. Je n'aime pas vraiment ce sentiment qu'un inconnu m'étreint, mais en même temps, c'est agréable. Pas parce que c'est lui, simplement parce que je ne me souviens pas de la dernière fois que j'ai été dans les bras de quelqu'un.

Je ne sais pas combien de temps je reste à pleurer dans ses bras, mais il finit par me lâcher une fois qu'il n'entend plus mes sanglots. Il plonge sa main dans la poche de son sweat et me tend un paquet de mouchoirs.

-Merci, dis-je en en sortant un avant de me moucher. Désolée.

Il me sourit.

-Est-ce que tu as déjà parlé de tout ça avec quelqu'un ?

Je me mords la lèvre et secoue la tête.

-S'il vous plaît, ne dîtes rien à Loïc. Je ne veux pas qu'il sache.

-Alors, pour commencer, je crois qu'on peut définitivement passer au tutoiement. Et j'imagine que Loïc est le monsieur que j'ai vu, et que sans porter aucun jugement, je pense que lui en parler pourrait t'aider. Il a l'air de se soucier de toi.

Je secoue de nouveau la tête.

-Tout va bien, il n'y a rien dont j'ai besoin de lui parler. Je me suis sentie un peu débordée, c'est tout. Ils grandissent, c'est normal. Mais ça va mieux. Merci, Marco Verratti.

Sur ces mots, je me lève du banc, et c'est à ce moment-là que je vois Loïc, Samuel et Nathan sortir du magasin, me cherchant du regard. Samuel me montre du doigt, et les jumeaux s'approchent de moi en courant avant d'enrouler une jambe chacun de leurs bras.

-Comment tu te sens ? me demande Loic, et je souris.

-Tout va bien. On y va, les garçons ?

Si je m'attends à des protestations de leur part car non seulement nous n'avons rien acheté, mais en plus, ils vont devoir dire au revoir à leur père plus vite que prévu, je n'ai rien de tout ça. Mes fils hochent simplement la tête.

-Voir papa ! s'exclame Nathan, et Loïc les prend dans ses bras et les embrasse. Ils viennent chacun me donner une main, chose qu'ils n'ont jamais fait jusqu'à maintenant, et je dois bien me rendre à l'évidence : leur père les a briefé.

-Je t'appelle ce soir, me dit ce dernier. Repose-toi.

-Bonne soirée, je lui dis. Bonne soirée, Marco Verratti. Merci à vous deux.

Et je me retourne, direction ma voiture. Je sais que Loïc va discuter avec Marco Verratti, mais j'espère que toutes mes forces que le supporter qu'il est va l'empêcher de me mentionner.

framboises » VERRATTI ✓Where stories live. Discover now