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Le mercredi, Marco nous invite de nouveau pour un playdate, qui se passe à peu près de la même manière. Marco nous a préparé des cookies, les quatre enfants sont dans la salle de jeux, et nous, on discute et on s’embrasse.

Le reste du temps, j’évite d’y penser. Je n’ai pas envie de réfléchir à tout ça, je n’ai pas envie de paniquer à cause de tout ça. Je n’ai pas envie de prendre conscience de ce qui se passe de peur que cela m’apporte de la déception.

Le vendredi, je dépose les jumeaux chez Loic. Comme à notre habitude, nous discutons, et Marco n’est pas mentionné une seule fois. Je repars soulagée de ne pas avoir dû en parler. Je ne me sens pas prête à le faire. Je ne saurais pas quoi dire.

Le samedi, aux alentours de quinze heures, Loïc m’appelle. Inquiète, je réponds à la première sonnerie.

-Loïc, tout va bien ? C’est les garçons ?

-Non, tout roule pour les garçons. On est dans un parc avec Marco. Qu’est-ce que vous cachez, tous les deux ?

-Quoi ? demandé-je, pas tant pour feindre l’incompréhension, mais parce que j’ai reçu trop d’informations d’un coup.

-Il ne veut rien me dire, j’en conclus qu’il s’est passé quelque chose entre vous.

-On a fait un playdate mercredi, j’avoue à toute vitesse, et Loïc rit.

-Allez, Cé, je croyais qu’on était une équipe ! Je joue l’entremetteur depuis le début, je mérite de savoir !

Je soupire, vaincue.

-On s’est embrassés. Plusieurs fois.

-Enfin ! Je suis trop content ! J’en reviens pas, c’est… tu te rends compte ? La mère de mes enfants et Marco Verratti !

-Ca va aller, Loïc, rétorqué-je, et il soupire.

Je peux presque le voir lever les yeux au ciel.

-Cache ta joie. Lui, au moins, ça se voit qu’il est content.

Je souris.

-Merci, Loïc. Pour tout.

-Tu devrais remercier les zébulons, sans qui la confiture n’aurait jamais atterri sur lui. Mais comme les zébulons existent grâce à toi et moi, je pense qu’on peut en effet se remercier. On a fait du bon boulot.

-Passez une bonne après-midi. Je veux des photos.

-T’inquiète pas pour ça.

En raccrochant, je prends vraiment conscience de la chance que j’ai. D’avoir Loïc toujours dans ma vie, qu’il prenne avec autant de sérieux son rôle de père mais aussi son rôle d’ami. C’est une bonne personne.

framboises » VERRATTI ✓Where stories live. Discover now