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-Oui ? demande Céleste, et Marco hausse les épaules.

-Je… voudrais te dire que tu es une très bonne personne. J’ai bien vu à chaque fois que tes enfants faisaient quelque chose dans le magasin, avec la confiture et avec les pâtes, que tu étais toujours… mal avec ça. Et quand tu as dit que tu étais une mauvaise mère, j’ai compris un peu. Tu prends les actions de tes fils pour les tiennes parce que tu penses que s’ils sont comme ça, c’est parce que tu les as mal élevé. Mais ça ne marche pas comme ça. Chaque personne est… quelqu’un.

Il rit, probablement conscient que sa dernière phrase n’a pas beaucoup de sens.

-Tu es toi. Et Nathan est lui. Et Samuel est lui. Vous êtes chacun une personne, une identité. Et la façon dont tu les élèves, ça ne peut pas être parfait. Ça n'est jamais parfait. Et l’éducation n’est qu’une partie, parce que le caractère et les expériences jouent aussi sur notre comportement. On ne peut pas blâmer les parents pour tout. Et puis tu n’élèves pas tes fils seule, donc si c’était une mauvaise éducation, ce serait aussi la faute de Loïc.

Marco s’arrête, dans ses pensées.

-Je pense que tu es une très bonne mère. Tes enfants sont polis, respectueux et heureux.

-Merci, souris-je, consciente que ça n’est rien comparé à sa tirade très sincère.

-Et une très bonne personne aussi. Et peut-être que le playdate était juste une excuse pour qu’on puisse se retrouver tous les deux sans avoir les enfants dans les jambes.

Je le dévisage pour essayer de savoir s’il me fait une blague, mais il semble très sérieux. Ma deuxième réaction est donc de rire.

-Loïc m’avait dit que tu réagirais comme ça, sourit-il, et je hausse les sourcils avant de secouer la tête.

-Attends, quoi ? Vous avez parlé de ça avec Loïc ?

-Ça fait longtemps qu’il sait que tu me plais…

-Longtemps ? répété-je, et je repense à toutes les fois où Loïc a fait des sous-entendus ou a carrément abordé le sujet, et où je l’ai envoyé balader.

-Je voulais pas t’en parler tant que tu n’étais pas bien. Je ne voulais pas t’embêter avec ça, tu avais autre chose à penser, tes fils… c’est plus important. Mais Loïc m’a dit que ça allait mieux, que vous parliez beaucoup...

Et je réalise qu’en effet, si je n’ai pas écouté Loïc, ce n’était pas particulièrement parce que ce n’était pas réciproque, mais surtout parce que je ne pouvais pas envisager que ce le soit tant mes pensées étaient occupées avec d’autres problèmes.

-Merci beaucoup, Marco, souris-je avant de poser une de mes mains sur les siennes.

-Mais peut-être que c’est trop tôt pour toi, et c’est ok, tu as besoin de temps et…

-Marco.

-Oui ?

-Je peux t’embrasser ?

Le visage de l’italien passe de la surprise au doute, et finalement, un sourire se glisse sur ses lèvres. Il ne prend pas la peine de répondre et à la place, il se penche vers moi et pose ses lèvres sur les miennes.

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Dernier chapitre demain suivi de l'épilogue :)

framboises » VERRATTI ✓Where stories live. Discover now