LOGAN - MARVEL

Chapitre 60 : Conflit

            L'équipe entière m'a suivie dans la cuisine. Steve s'est installé sur un fauteuil pour lire les Accords de Sokovie, pendant que je me suis affalé dans un autre pour boire de la vodka. Je sais bien que ce n'est pas la solution à tous mes problèmes, et que ça ne peut pas m'aider à me sentir plus légère puisque je ne peux pas être saoul, mais c'est moins répugnant que du café et on n'a plus de thé. Alors que j'avale quelques gorgées à la suite, Sam et Rhodes commencent à se disputer.

« Le secrétaire d'Etat a été décoré de la médaille d'honneur du congrès, rappelle Rhodes. Tu ne peux pas en dire autant.

- Admettons qu'on signe ce document, bientôt ils nous mettront des bracelets électroniques, comme à de vulgaires criminels ! Suppose Sam.

- Cent dix-sept pays sont d'accord pour signer ce texte ! Cent dix-sept pays, Sam ! Et tu es là en mode 'c'est bon, on assure' !

- Quand est-ce que tu choisiras vraiment ton camp ?!

- Je vous propose une équation, lâche Vision.

- Je t'en prie, accable-nous de ta science, râlais-je.

- C'est sûr que ça va nous détendre, plaisante Sam. »

Je tourne le regard vers Vision.

« En huit ans, après que monsieur Stark s'est fait connaître comme Iron Man, le nombre de personnes déclarées optimisées s'est accru de façon exponentielle. Et au cours de la même période, on a constaté une multiplication proportionnelle des situations de crise potentiellement apocalyptique.

- Et c'est de notre faute ? Demande Steve.

- Le rapport de cause à effet n'est pas à écarter.

- Voilà ce qui n'est pas non plus à écarter, Vis, coupais-je. On n'est pas responsable des actions des gens, d'accord ? Ce n'est pas de notre faute si des idiots ont décidé de détruire le monde au fil du temps. Et l'augmentation du nombre de personne optimisées connue est explicable assez simplement : depuis que Tony s'est déclaré au monde, les gens différents ont moins peur des conséquences de leurs différences. Ils ont pris confiance en eux et ne sont maintenant plus obligés de sa cacher. Selon toi, les gens optimisés devraient vivre dans des grottes pour éviter la fin du monde ? Dans ce cas, toi non plus tu n'as pas le droit à l'existence. Je te rappelle que tu n'es pas humain et que tu tiens ton pouvoir d'une pierre extrêmement dangereuse. En fait, tu es sans doute le plus dangereux de nous tous.

- Le problème n'est pas là, rétorque-t-il. Notre force en soi est un défi, et tout défi a tendance à engendrer un conflit. Et les conflits provoquent des catastrophes. En d'autres termes, un regard extérieur sur nos activités pourrait avoir un certain intérêt.

- Merci, lâche Rhodes.

- Ça ne change rien, râlais-je. Qu'est-ce qu'ils comptent faire de nous, hein ? Des chiens de garde pour l'Amérique ? Je n'ai pas confiance au gouvernement. La dernière fois que quelqu'un a supervisé mes actions, j'ai tué des innocents à travers le monde. Et maintenant que les Etats savent que je peux être une parfaite machine de guerre avec quelques mots, ça ne m'étonnerait pas qu'ils tentent de s'en servir contre moi.

- Tu supposes trop loin...

- Non, Rhodes. Je n'ai pas confiance en l'Etat, ni en quiconque qui tentera de superviser mes moindres faits et gestes. Je refuse de signer ce traité, donc j'ai été ravie d'être votre coéquipière, mais on dirait que je suis maintenant à la retraite. »

Le silence retombe dans la pièce.

« Tony... cette absence d'action oratoire ne te ressemble pas, intervient Natasha.