Chapitre 124 : Raisin pourri le retour

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            D'un geste brusque et rapide, je tire sur ma jambe coincée sous un rocher pour la récupérer. Une fois libre de mes mouvements, je m'accroupi et tente de reprendre une respiration normale, les mains tremblantes. Portant une main à l'oreille, je tente de faire fonctionner notre appareil de communication.

« Est-ce que quelqu'un m'entend ? Demandais-je. Steve ? Clint ? Tony ? Il y a quelqu'un ? »

N'obtenant aucune réponse, je retire l'appareil et vérifie s'il fonctionne encore avant de m'inquiéter de ce silence de l'équipe. Il semblerait qu'il ait grillé lorsque ma tête s'est éclatée contre les débris, lors de ma chute. Rageant, je jette l'objet sur le sol et commence à regarder autour de moi. Si je ne peux pas communiquer avec eux, alors je ne peux ni connaître leur état, ni leur position. Faisant un pas sur un sol peu plat, je titube avant de ne me retrouver un genou au sol. Fronçant les sourcils, je m'assieds pour regarder l'état de ma jambe. L'os en Vibranium ne peut être qu'intact, mais ma musculature et ma chair semblent avoir souffert de ce chemin rapide vers les bas-fonds. Je rage un peu plus et retire mes gants longs ; j'en utilise un pour créer un garrot autour de ma cuisse ensanglantée, puis me sers de l'autre pour essuyer le sang qui coule le long de ma jambe. Bien que je ne ressente aucune douleur face à cette blessure qui paraît très grave, je ne pourrais pas me relever avant quelques minutes. Même si mes nerfs semblent mis sur pause, je ne peux pas bouger si mes tendons sont coupés. Je prends une grande inspiration et regarde le plafond du tunnel dans lequel je suis bloquée. L'air est peu respirable dans le coin, il ne faut pas que je m'attarde. Il n'y a cependant rien dans les parages qui pourrait me permettre d'accélérer ma guérison. Alors assise en silence en attendant bêtement que le sérum répare mes blessures, un frisson désagréable me traverse le dos. Menace d'un danger approchant, je plisse les yeux pour tenter d'apercevoir un peu mieux ce qui se cache dans les ténèbres des profondeurs. Il y a quelque chose... quelque chose qui rampe, et qui approche. Glissant une main dans mon dos sans faire de mouvement brusque, je sors un sabre et regarde dans le reflet de la lame pour voir ce qui approche derrière-moi. Un grognement se voulant discret parvient jusqu'à mon oreille, alors que je me mets à pouffer légèrement. Je mets un genou à terre et tente de me lever, bien que ma guérison commence à peine. Je reconnaîtrais ce bruit affreux parmi des milliers d'autres... je sais de quoi il s'agit.

« Viens... murmurais-je. Montre-toi... je ne te ferais aucun mal... »

Pointant mon sabre devant moi, je glisse la main dans le bas de mon dos pour y trouver une grenade aveuglante qui, par une chance inattendue, n'a pas explosé lors de ma chute. Sortant doucement l'explosif de son étui protecteur, je retire le capuchon de sécurité avant de ne la jeter brusquement devant moi. Je me retourne en fermant les yeux, alors que l'explosion provoque des grognements animaliers ressemblant très fortement à ceux que je pouvais entendre au Wakanda, pendant le combat qui nous opposait à Thanos. N'attendant pas une seconde de plus, je me mets à courir pendant que les bêtes sont encore aveuglées et perdues, afin de leur échapper. Sautant de pierres en pierres, je tente de monter le plus haut possible pour me couvrir de ces choses. Dans ma course, je trouve un arc en bois à moitié cassé et un sac de flèches appartenant à Clint. Je les attrape au vol en rangeant mon arme dans mon dos. Boitant dans ma course ralentie par mes blessures, j'attrape une flèche à la marque rouge et jaune, puis mets le carcan sur mon épaule pour ne pas le perdre. La seconde d'après, je me retourne et vise un mur avant de ne tirer avec cette flèche. Cette fois-ci, l'explosion arrête les créatures à ma poursuite. Merci Clint de m'avoir appris à reconnaître les petits codes couleurs de tes flèches... ça m'a été utile, finalement. Sautant un peu plus haut, je vois de la lumière à quelques pas de moi. Je grimpe rapidement les quelques étages qui me séparent encore de l'extérieur, lançant un regard à ma cuisse qui est toujours en train de guérir. Une fois ma course arrêtée, je tapote sur mes côtes pour activer l'une des fonctionnalités que je préfère dans les nouveaux costumes créer par Tony : les nanoparticules. De ce fait, le tissu craqué découvrant mon membre se reforme en un rien de temps. Je reprends ma marche, traversant le laboratoire dévasté, afin de retrouver la grande vitre par laquelle j'ai pu voir le vaisseau ennemi plus tôt. Et ce que je peux voir d'ici ne me plaît pas du tout.

LOGAN - MARVELWhere stories live. Discover now