LOGAN - MARVEL

Chapitre 64 : Le Soldat de l'Hiver

« James... je ne peux pas vous aider si vous ne me répondez pas, s'impatiente le psychologue.

- Je m'appelle Bucky. »

Lorsque je le connaissais à Hydra, tout le monde l'appelait James. Il n'a sans doute pas envie qu'on l'appelle ainsi, parce que ça lui rappelle cette période. Ou tout simplement parce qu'il n'aime pas son prénom. Steve observe une feuille avant de la poser sur la table ; sur celle-ci est affichée une photo de Bucky, lors de l'attaque de Vienne.

« Pourquoi les forces spéciales ont-elles divulgué cette photo ? Demande-t-il à Sharon

- Pour faire circuler l'info, recueillir des témoignages... ? Suppose Sharon.

- Oui... une façon de débusquer quelqu'un. On pose une bombe, on diffuse une photo, et le Soldat de l'Hiver devient l'homme le plus recherché de la planète.

- Quelqu'un lui ferait porter le chapeau pour qu'on l'attrape ?

- Nous ça faisait plus de deux ans qu'on le cherchait, rappelle Sam. Et on ne l'a pas trouvé.

- C'est vrai que c'est étrange, répondis-je. Pourtant on avait toutes les données, on a même fouillé des bases d'Hydra à travers le monde, mais on n'a jamais retrouvé sa trace.

- Mais nous, on n'avait pas posé de bombe aux Nations Unies, ajoute Steve. Ça, ça attire l'attention.

- Et si quelqu'un n'avait pas fait ça pour l'attraper, mais plutôt pour qu'il tombe entre nos mains ? Propose Sharon.

- Ça pourrait tenir la route. Mais qui voudrait faire arrêter le Soldat de l'Hiver ? Demandais-je.

- D'abord toutes ces infos sur Logan, puis l'arrestation de Bucky... vous pensez que ça aurait un lien ? Demande Sam.

- Non, je ne pense pas, répond Steve. C'est l'Etat qui a divulgué les infos sur Logan.

- Pas exactement, c'est surtout les médias.

- Ross n'a pas contredit lorsque je lui ai reproché de l'avoir fait, ajoutais-je. Mais si ça a un lien, ça veut dire que quelqu'un aurait quelque chose contre Bucky et moi... Et ça me paraît être une hypothèse plausible : si tu veux t'en prendre à un Soldat de l'Hiver, autant t'en prendre au deuxième qui soit connu dans le monde. »

On est coupés dans notre conversation par une subite coupure de courant qui semble générale. On regarde autour de nous, avant que le regard de Steve croise celui de Sharon.

« Bâtiment Est, cinquième sous-sol, nous dit-elle. »

Nous n'attendons pas une information de plus avant de sortir du bureau en courant. Nous traversons les couloirs le plus vite possible. Arrivés à l'étage, on se met à la recherche de la cellule de Bucky. Et pour ce faire, nous avons une pile d'agents des forces spéciales à terre pour nous guider.

« Au secours... au secours ! »

Le psychologue de Bucky est à terre. Il a l'air encore en vie, ce qui n'est pas le cas des autres. Je ne le crois pas. Steve fonce sur lui et l'attrape par les vêtements pour le relever, puis il le plaque contre un mur.

« Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous voulez ? Demande Steve.

- Voir un empire s'effondrer, répond-t-il. »

L'enfoiré, j'étais certaine que c'était lui. J'entre dans la pièce dans le but d'aller l'assommer de questions, mais je suis surprise par le bras métallique de Bucky fondant sur moi. Je l'évite de peu et fais un pas en arrière pour essayer de l'éviter, mais il se jette littéralement sur moi pour me plaquer au sol. Il me donne un coup de poing en pleine figure avec son bras d'acier, ce qui fait résonner les métaux et siffler mes oreilles. Je me plis pour passer mes jambes sur ses épaules et tente de l'étouffer entre mes cuisses, mais il n'a aucun mal à me soulever et à me plaquer au sol avec force. Sam lui saute dessus pour le faire lâcher prise, mais Bucky l'attrape par la mâchoire avant de le balancer au travers de la pièce. Je me relève comme je peux et vais voir comment va Sam pendant que Bucky s'attaque à Steve. Falcon est amoché, il est un peu sonné, il ne se relèvera pas maintenant. Je lance un regard noir au psychologue et l'assomme de moitié sans le faire tomber dans les pommes, claquant sa tête contre le mur.

« Tu as de la chance que j'ai besoin de toi vivant pour répondre de tes crimes. »

Je quitte la salle et me dirige vers Steve et Bucky. Le brun vient de balancer Steve dans une cage d'ascenseur, détruisant la porte au passage. Je cours vers lui avec la vive intention de l'assommer, mais il m'entend arriver. Il faut dire que je ne suis pas très discrète avec mes deux cents soixante-dix kilos de Vibranium dans le corps. Je me penche juste à temps pour éviter son coup de poing, puis je me plis en arrière, mettant les mains par terre. Je lui balance mes pieds au visage, faisant une roue pour reculer de lui. Lorsque je suis de nouveau sur pied, je lui claque mon poing dans la figure, ce qui semble un peu le ralentir. Il m'attrape par la gorge avec son bras d'acier, me faisant suffoquer. Se faire étrangler par Bucky Barnes est beaucoup moins amusant qu'on pourrait le croire. Je le frappe dans l'estomac, le faisant lâcher prise. Je me mets sur la défensive en le voyant près à me donner un coup de poing, mais il me surprend en me donnant finalement un coup de pied dans la poitrine. Le souffle coupé, je trébuche et tombe à mon tour dans l'ascenseur. Je me sens tomber sur quelque chose qui ne ressemble pas au sol, et, qui plus est, qui lâche un cri de douleur. Je me pousse immédiatement et m'accroupis au sol pour voir l'état de Steve.

« Désolée Steve... »

Les câbles de l'ascenseur craquent et nous font descendre d'un étage. Les portes des étages ne sont pas assez montrées pour nous permettre de les ouvrir et de passer par là, donc il va falloir que nous remontions via les câbles par la porte ouverte de l'étage supérieur.

« Steve, tu es avec moi ? Demandais-je.

- Oui, oui, ça va... la vache... qu'est-ce que tu es lour... que j'ai mal aux côtes...

- Je suis désolée... si j'avais pu, je t'aurais esquivé. Tu peux te lever ?

- Ouais... »

Je passe un bras sous ses épaules pour l'aider à se relever. Vu l'état dans lequel il est, je décide de l'aider à remonter par le câble, le tirant derrière moi. Une fois mes mains posées à l'étage d'où on est tombés, je me hisse et tends les mains pour aider Steve à remonter. Lorsqu'il se retrouve lui aussi au sol, il prend une grande inspiration en se tenant les côtes. Je l'aide à se relever et le tiens un instant. Il pose sa main contre le mur.

« Tu es dans un sal état... Bucky n'est plus là, ni le psy, ni Sam... On devrait vite remonter pour retrouver Buck avant qu'il ne fasse n'importe quoi.

- Je suis d'accord.

- Ça va aller ?

- Ne t'inquiète pas, mes blessures vont passer, je vais vite guérir. »

J'acquiesce, lui faisant confiance. On remonte les étages, suivant la trace de Bucky. En suivant les agents à terre – ainsi que Sharon, Natasha, Tony et même T'Challa – nous arrivons sur le toit du bâtiment. Bucky est monté dans un hélicoptère, prêt à s'enfuir. Steve court vers l'hélicoptère au moment où Bucky tente de décoller ; il compte vraiment arrêter un hélico à la force de ses muscles ? Et il y arrive en plus, ce salop ! J'allais le rejoindre en espérant que mon poids puisse l'aider à faire basculer l'appareil, mais Bucky tourne subitement vers le sol et manque de nous déchiqueter avec les hélices. Lorsque l'appareil s'arrête, je cours vers Steve pour l'aider. Je tourne le visage vers le cockpit de l'appareil, pour me faire subitement attraper la gorge par Bucky. Il attrape également Steve lorsque ce dernier essaie de le faire lâcher prise. Seulement, l'hélicoptère est lourd : il penche suffisamment pour finalement nous faire tous les trois tomber dans le lac du complexe. Lorsque j'entre en contact avec l'eau, il me faut quelques secondes avant de recommencer à bouger, à cause du choc. Bucky semble assommé. J'en profite pour l'attraper par le teeshirt, puis attrape Steve par l'épaule. Bordel de merde, qu'est-ce qu'ils sont lourds ! En revenant à la surface, Steve reprend connaissance, mais pas Bucky. Après avoir pris quelques inspirations, il m'aide à sortir Bucky de là. Une fois sur la rive, il attrape Bucky sur son dos.

« On dégage, tout de suite, annonce-t-il.

- Pars aux hangars qui se trouvent près de l'aéroport, je t'y retrouverais. Je vais d'abord chercher Sam. Tu vas t'en sortir ?

- Oui, vas-y. »