Chapitre 51.2 : Les amants maudits VII. Le désespoir de Jean

2.1K 292 1K
                                    

/!\ WARNING /!\ : Ce chapitres est la seconde partie du chapitre 51. Elle a été posté presque en même temps que la première partie ! Assurez-vous d'avoir bien lu la première partie avant de lire celle-ci ou vous risquez de ne rien piger ! Ne me refaites pas le coup ! *Oui, oui, c'est bien à vous que je m'adresse, les dissipés du fonds de la dernière fois xD*

Sur ce, bonne lecture !

___________________________

— Il n'y avait pas de hasard. Il n'y en a jamais eu.

À nouveau, son regard s'évada en direction des fenêtres désormais ouvertes sur un ciel en conflit, les couleurs chaudes du crépuscule se disputant aux tons plus froids et plus sombres de la nuit. À l'intérieur de la pièce, les flammes vacillantes des chandeliers peinaient à imposer leur souveraineté sur les ténèbres qui dévoraient à présent la plupart des trophées empaillés, leurs gueules plongées dans une obscurité inquiétante d'où jaillissait parfois l'éclat mort d'un œil de verre ou l'arête courbée d'un croc jauni.

Cyan réprima un frisson et ajouta, non sans un regard entendu à l'attention de son vis-à-vis :

— Je suis certain que vous comprenez de quoi je parle, monsieur Lémens.

— Et que devrais-je comprendre, selon vous ? rétorqua le bourgeois, à deux doigts de s'emporter.

— Le temps, monsieur Lémens, répondit Cyan d'un ton sentencieux. Tout est une question de temps. Plus on se presse pour le rattraper, plus il nous échappe et plus nous commettons d'erreurs.

Il se retourna alors vers son Etoile Compagne et leva un sourcil moqueur à son attention tandis qu'il expliquait :

— Ceux qui vivent le trois quart de l'année à la capitale auront sans doute tendance à l'oublier car là-bas, les temples de Noctis et Solaris restent ouverts à chaque heure du jour et de la nuit mais à la campagne, les temples respectent les cycles des filles et fils des dieux.

À ces mots, une petite ride soucieuse se creusa entre les sourcils de Sa Méditative Altesse tandis qu'elle réfléchissait à ce que cet indice impliquait. Puis ses yeux s'écarquillèrent sous le coup de la réalisation et, l'instant suivant, elle enveloppait Jean Lémens père d'un regard calculateur.

— Le corps a été découvert un peu moins d'une heure avant le coucher des soleils, se rappela-t-elle d'une voix concentrée. À ce moment-là, seuls les chasseurs, les gardes et la domesticité du château connaissaient son existence. Les chasseurs ont quitté la forêt lorsque la luminosité est devenue trop faible pour continuer à l'arpenter mais aucun d'eux n'est rentré aussitôt. Ils sont tous restés au moins deux bonnes heures de plus afin d'aider les commis à dépecer et à saler leurs proies. Quant aux domestiques et aux gardes, la plupart vivent ici et ne quittent donc pas l'enceinte du domaine. Quant à ceux qui demeurent en ville ou qui y descendent pour se détendre, tous doivent attendre la fin de leur service, à vingt-et-une heure. Aucun d'entre eux n'aurait eu le temps de descendre jusqu'au temple de Solaris pour prévenir les prêtres de la présence du corps de Carl avant que la nuit ne tombe et qu'en conséquent, les portes ne se ferment.

— Et aucun n'en aurait eu l'idée, affirma Cyan. Eli m'a dit que ce n'était pas la première fois qu'un cadavre était retrouvé dans la forêt et il est vrai que ni les commis, ni les chasseurs, ni personne, sinon le jeune garçon qui nous a prévenu à notre retour, ne s'est vraiment ému de cette trouvaille. Du coup, la rumeur au sujet du corps aurait dû se propager de manière ordinaire, depuis le cercle familial ou amical du ou des colporteur(s) source(s), jusqu'aux amis, collègues, voisins de chacun, et ainsi de suite... jusqu'à parvenir aux oreilles des Noviciis puis des Pastorii de Solaris. Et même alors, cette rumeur ne les aurait pas poussés à envoyer quelqu'un au château.

Etoile Noire - Tome  1 : Les Disparus de ResnaDonde viven las historias. Descúbrelo ahora