La Malédiction d'une Créature (T1)

♾ CHAPITRE 2 ♾

C'est comme si la lueur forte et chaude que procure ce feu m'appelait. J'ai vraiment l'impression que mon prénom résonne dans la maison... " Edana... Edana... Touche-moi... " . C'est à cet instant que, sans que je ne puisse bloquer mon corps au sol, je tends mon bras dans ces éclats rouges flamboyants aussi magnifique que peut l'être le monde qui m'entoure, sans m'arrêter.

- DANIIIIIE ! NOOOON ! Gueule mon père en lâchant les tasses et en courant vers moi.

Cependant, il est déjà trop tard. Mon avant-bras et ma main droite sont littéralement en train de flamber dans la cheminée familiale. J'hurle ma douleur qui est en tain de paralyser tout mon corps d'enfant. Pourtant, c'est comme si ma peau résistait au feu, comme si elle buvait les flammes. Étrange... Papa me tire le plus vite possible, puis il place un drap frais pour empêcher la combustion de continuer sa destruction corporelle. Nous sommes rejoints par maman qui panique complètement à la vue de cette scène. Elle crie sur mon père en l'accusant de ne pas savoir me surveiller, ce que je ne peux accepter.

- Non maman, ne gronde pas papa s'il-te-plaît, lancé-je avec force. C'est de ma faute !

- Pourquoi diable l'as-tu fais ? S'emporte-t-elle encore choquée et paniquée, tout en me secouant.

- Je ne sais pas. J'ai essayé de m'arrêter, je te le jure, mais c'est comme si mon corps refusait de m'écouter. Je suis désolée, lancé-je avec conviction.

- Il faut qu'on l'emmène à la maison de l'ombre  pour la faire soigner, envoie papa à maman.

Dans un moment d'hésitation de sa part, qui est incompréhensible pour mon père, il n'attend pas sa réponse pour agir. Il m'embarque à bras levés, il m'enroule dans des couvertures chaudes, puis il me dépose dans son 4x4 blanc en direction d'un lieu que je ne connais pas encore. Heureusement, maman monte à bord pour nous accompagner, car je craignais qu'elle ne vienne pas. Elle est en colère à cause de ma bêtise, mais aussi par la décision de papa.

Le trajet n'est pas long du tout, malgré la douleur qui augmente de plus en plus dans mon bras. J'observe la forêt enneigée dans laquelle nous sommes entrés par un chemin que je n'avais jamais vu, quand je suis éblouie par un énorme château qui a l'air très ancien, en plein milieu du lieu sauvage.

- On est où ? Demandé-je à mes parents.

- Tu n'as pas besoin de le savoir, me balance strictement maman.

- Jade, ricane mon père. Tu pourrais au moins être gentille avec ta fille !

- Tout ceci ne devait pas arriver, s'emporte-t-elle. Ce monde là, je ne veux pas qu'elle le connaisse !

- Sauf qu'elle va grandir et que tu me pourras pas l'en empêcher. C'est sa destinée !

Maman ne semble pas vouloir répondre à papa et à vrai dire, je ne comprends pas du tout de quoi ils sont en train de discuter. Que veut-il dire par " sa destinée " ?

- De quelle monde vous parlez ? 

- C'est rien, répond-elle. Comment te sens-tu ?

- J'ai mal. Mais s'il-te-plaît, réponds-moi maman. De quoi est-ce que vous parlez ?

- ÇA SUFFIT EDANA ! JE T'AI DÉJÀ DEMANDÉ D'ARRÊTER AVEC TES QUESTIONS !

- Mais maman...

- STOP ! TU TE TAIS !

Je ne réponds pas, car je ne sais plus quoi dire. Papa non plus d'ailleurs. Il me lance simplement un regard inquiet par le biais du rétroviseur. La voiture passe au même moment par des très grandes murailles de bronze, qui sont munies du même blason que celui sur l'uniforme de papa, qu'il n'a d'ailleurs pas enlevé. Il y a aussi sur les piques de cet énorme portail, une inscription en bronze qui m'est inconnue. « Sanctuaire Européen ». C'est quoi le Sanctuaire ?