La Malédiction d'une Créature (T1)

♾ CHAPITRE 110 ♾

À vrai dire, je n'ai pas vraiment envie de connaître l'histoire. J'en sais déjà assez. Pourtant, le Roi des Enfers ne se gêne pas pour commencer à bourrer mon crâne de toutes les informations dont il a envie. William est toujours allongé sur le sol, dans les vapes. Je ne sais pas s'il respire encore, je ne sais pas s'il y a encore un espoir pour lui ou pour moi. Dorzen qui est juste au dessus de moi commence à parler.

- Fils, prononce Hadès en le stoppant. Laisse-moi l'honneur de raconter à mon précieux ange obscur toute l'histoire.

- Bien, père.

Je suffoque. Je n'arrive plus à respirer correctement. Le roi des démons se place près de moi, alors qu'aucunes larmes ne se pointent sur mes joues rougies par la chaleur de ce lieu. Je veux garder ma force et je ne montrerais pas la faiblesse qui envahit mon coeur. C'est à cet instant qu'il se met à parler.

- Il y a plusieurs siècles de cela, Pluton a créé la première descendante du feu, mais je crois que tu le sais déjà.

- Oui. Et il a été vaincu, crié-je sûre de moi.

Hadès et Dorzen se regardent en explosant de rire, ce qui me fiche une trouille monumentale.

- Pluton a été exterminé par ton ancêtre Tara, n'est-ce pas ? Sourit-il. Du moins, c'est ce que tout le monde croit.

Je déteste ce qui est en train de se passer. Pluton a été vaincu, je ne vois pas ce qu'Hadès a de plus à me dire.

- Je ne comprends rien, gueulé-je.

- Tais-moi et écoute, m'ordonne Dorzen en pinçant douloureusement mon visage.

- Doucement fils, lui ordonne-t-il en s'approchant beaucoup trop près de ma tête. Le problème dans cette histoire c'est que... Tout est faux !

L'angoisse, la peur et la terreur prennent toute la place dans mon corps aux révélation du roi des Enfers. Je m'apprête à lui hurler d'être plus précis, quand il le fait de lui-même.

- C'est impossible, Pluton est mort, assuré-je. Plus personne n'a ré-entendu parler de lui après la guerre des mondes, VOUS MENTEZ, hurlé-je à en perdre ma voix.

- C'est facile de se cacher mon petit ange obscur, caresse-t-il mes joues de ses griffes acérées et aussi longues que la muraille de Chine. Et tu sais ce qui est facile aussi ?

Je ne veux même pas répondre à ce monstre qui profite de ma faiblesse, de mon incapacité à me défendre et de mon amour pour mon protecteur pour arriver à ses fins. Je veux juste que tout s'arrête, pitié.

- Bon, je vais te le dire quand même, sourit-il. L'autre chose qui est tout aussi facile, commence-t-il en s'abaissant à mon oreille et en soufflant un air nauséabond. C'est de changer de nom, me chuchote-t-il.

Quoi ? Je ne comprends pas, c'est impossible. Tout ce qui est en train de se dire autour de moi est incompréhensible. Entre les sorcières qui font un rituel bizarre, les beuglements des messagers de Satan et le discours de l'homme-démon qui se tient toujours devant moi, j'ai du mal à réellement assimiler ce qu'il me dit.

- Et alors quoi ? Crié-je de plus bel. Qu'est-ce que vous essayez de me dire ?

- Quelque chose de très simple, rétorque-t-il toujours aussi près de moi. Pluton n'est pas mort parce que...

On dirait qu'Hadès aime se faire désirer. Il prend tout son temps pour détailler sa réponse, ce qui commence réellement à m'agacer.

- PARLEZ !

- Hou, frissonne-t-il de ses mains. J'aime ton caractère impulsif et agressif, mon enfant.

- ARRÊTEZ ET CRACHEZ LE MORCEAU, SALE MONSTRE !