10. Prisonnière

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PDV OKITA

Accompagné de Shinpachi, Harada et Chizuru, nous nous dirigeâmes vers la chambre de Chisa. Il était très tôt, j'étais persuadé qu'elle dormait encore. J'avais déjà la merveilleuse technique pour la réveiller mais je dû vite l'oublier lorsque le shoji s'ouvre sur elle, parfaitement réveillée.

- Oh ? Bonjour. nous salua-t-elle poliment.

Elle avait laissé ses cheveux relâchés et s'était vêtue cette fois d'un kimono blanc, très féminin et qui j'avoue, la rendait très belle. Moi je la voyais encore avec sa tenue trop grande, ses petites couettes trop mignonnes et son attitude timide mais froide. C'est sûr que je ne l'avais pas reconnue tout de suite. Avec l'âge, elle était...Superbe.

- Vous avez quoi à vous marrer bande de guignol. grognais-je en les entendant rire, s'appuyant sur l'autre pour ne pas tomber à la renverse.
- Ca fait deux minutes que tu la fixes Okita !
- Coup de foudre ?
rit Harada en faisant un clin d'oeil à Chisa. C'est vrai qu'elle est magnifique ta copine.

La concernée piqua un fard, c'était si adorable que je me surpris à sourire.

- Euh, merci... Ah et je tenais à m'excuser pour la dernière fois. dit-elle en s'inclinant.
- T'inquiète pas ! Il faut dire que tu m'as bluffé ! s'exclama Harada en souriant beaucoup trop à mon goût.
- Ouais pareil, le croche-patte c'était humiliant mais beaucoup trop stylé !
- Hmm c'est ça, maintenant laissez-la tranquille.
marmonnais-je dans ma barbe.
- A-Ano... Merci de m'avoir sauvée Bao-san... murmura Chizuru en tripotant son kimono.

Elle cligna des yeux surprise, puis, un petit sourire fendit ses lèvres.

- Ce n'est rien. Ils t'ont bien traitée au moins ?
- Oh... Oui...
- Souji aussi ?
insista-t-elle en levant un sourcil. Ca m'étonnerait que ce sadique idiot ait été tendre avec toi.
- Eh, je t'entends !

Devant le sourire amusé qu'elle me gratifia, je tournai la tête subitement. Les autres rougissent sans retenue et l'envie de les frapper devenait fortement tentante.

"Reculez, vous êtes trop prêts et ça me dérange."

- Au fait, comment vont tes blessures ? demandais-je, le regard toujours ailleurs.
- Mieux. J'étais surtout épuisée, je n'ai pas dormi depuis des semaines avec ces choses dans les parages. répondit-elle, sa voix devenant amère à la fin.

Puis, elle sembla apercevoir quelque chose car elle se figea de tout son long. Je suivais son regard et quelle ne fut pas ma surprise de voir Hijikata. Il s'arrêta à notre hauteur, et toisa Chisa qui fit de même. La tension entre les deux était palpable. Voir ces deux-là qui autrefois étaient un parfait duo, se détester... C'en était attristant. Il finit par me regarder.

- Qu'elle retourne dans sa chambre. Elle n'a rien à faire à l'extérieur sans autorisation.

PDV CHISA

Mains serrées dans un poing menaçant, je toisais Hijikata avec mépris.

- Je ne savais pas que tu étais mon baby-sitter... Toshizo. lançais-je avec sarcasme.
- Il faut croire que les choses ne changent pas... Chisa.
- Pff, toujours aussi chiant...

Une envie subite de l'étrangler me vint lorsqu'un petit sourire mesquin se dessina sur ses lèvres.

- Et toi toujours aussi glaciale. Je te trouvais bien plus mignonne à l'époque.

Les mots restèrent coincés dans ma gorge. Je me retrouvai coite et bien bête. Pourquoi cette simple phrase me rendait si mal à l'aise ? Il continua sur sa lancée, se penchant délibérément vers moi.

- Le corps d'une femme forte mais une âme meurtrie par la haine et le désespoir. Ton esprit a beau être aussi vif et tranchant que ta lame, tu n'as foi en rien ni en personne. Ta solitude sera et restera ta plus grande faiblesse. Ce n'est pas digne d'une samouraï.

Je me crispai, l'impression que chacune de ses paroles venaient détruire mon impassibilité. Mes traits froids et distants, finirent par s'animer dans une expression de colère. Sombre et dévastatrice. Mon intérieur bouillonnait d'une rage que je contenais avec peine. Alors que j'étais en proie à mes émotions, je finis par éclater de rire. Un rire effrayant qui glaça le sang de tout le monde, y compris moi ; je ne me reconnaissais plus.

- C'est bien ça qui nous différencie Toshi ! Toi, tu as lâchement préférer suivre une voie vouée à l'échec. Alors que moi, je suis prête à tout perdre pour maintenir ma valeur en tant que Bao.

Puis je repris mon sérieux, un halo de puissance m'entourant lorsque je pris le sceau de mon père dans les mains.

- Je veux connaître mes véritables origines avant de pouvoir assumer l'héritage de mon Père. Et je ne m'arrêterai pas tant que la réponse ne me sera pas dévoilée.

Je hochai la tête, une mine ennuyée remplaça la colère.

- Celui qui n'est pas digne de son statut entre nous, c'est bien toi. dis-je en articulant bien.

Il se figea, me regardant froidement et avec hargne. Je le soutins.

- Fais taire ton amie avant qu'elle finisse la langue coupée. dit-il à l'adresse de Souji.
- Moi qui voulais bien m'entendre avec toi. dis-je avec une fausse tristesse. Puis un fin sourire mesquin souleva le coin de mes lèvres. Quel dommage.
- Je vais te-... !

- Arrêtez tous les deux ! s'interposa Okita. Cela ne sert à rien de ressasser le passé ainsi et puis-...
- Okita. Ce n'est pas parce qu'il s'agit de ton amie d'enfance que cela change la situation. le coupa Hijikata, en ne me quittant pas des yeux. Elle n'est plus que l'ombre de celle que nous connaissions autrefois.
- Hijikata !
dis-je d'une voix sifflante en dégainant mon katana. Il fit de même.
- Non ça suffit ! Pourquoi détruisez-vous votre amitié de la sorte ! cria Okita.
- Notre amitié a été détruite ce jour-là. dis-je en dénouant mon kimono afin de révéler ma cicatrice.

Ils restèrent immobile, me regardant longuement et je remis mon vêtement en place.

- Vous... Le Shinsengumi... crachais-je avec haine. Vous n'êtes que les pions de l'empereur. Je refuse d'être avec des toutous qui n'ont pas le courage d'accomplir leur destinée à leur manière.

Je reportai mon regard sur Toshizo, ses yeux améthystes me sondant en deux. Cet homme était devenu bien plus séduisant que je ne l'aurai cru. Si seulement j'avais pu lui confesser mes sentiments...

Je serrai le poing.

Non. Dorénavant lui et le Shinsengumi étaient devenu des nuisances à éliminer.

Sans dire un mot de plus, je tournai les talons et partit.

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ʜᴀᴋᴜᴏᴜᴋɪ ‖ 1 ‖ ꜰʀᴀɢᴍᴇɴᴛꜱ ᴍɪʀᴏɪᴛᴀɴᴛꜱWhere stories live. Discover now