11. Ce que je suis...

71 8 0
                                    

PDV EXTERIEUR

Allongée sur le futon, la samourai laissa échapper un soupir, suivi d'un grondement sourd provenant de son estomac. Pas très élégant. Depuis une semaine qu'elle était ici, Chisa refusait de se nourrir. En colère contre ses anciens camarades, la jeune samouraï ignorait chaque tentative de discussion d'Okita, restait silencieuse et froide lors des rares visites d'Hijikata qui ne cessait de rabrouer son comportement "enfantin" et devenait méchante avec les autres membres du Shinsengumi. Comme elle l'avait dit d'une voix morne, "tant qu'elle était considérée comme indigne de confiance, il ne fallait pas s'attendre à une quelconque aide de sa part."
Elle était une fine connaisseuse en capacité médicale, savant la plupart des remèdes et ses préparations. Chisa pouvait leur être très utile autant dans le soin que sur le champ de bataille. Mais personne ne lui laissait une chance. On n'attendait d'elle qu'elle se taise et reste dans sa chambre. Et non seulement cela la blessait mais cela la mettait aussi en rogne. Suffisamment pour renvoyer une quelconque visite.

Mais ce soir, elle se baladait dans l'enceinte du repaire. Se dirigeant vers la pièce où tout le monde était regroupé pour manger. La jeune fille ne tarda pas à la trouver et alors qu'elle s'apprêter à toquer, Chisa s'arrêta subitement.

- Chisa ne vient toujours pas ? demanda Heisuke.
- Il faudrait vraiment qu'elle s'alimente ! Tu ne peux pas essayer de la convaincre Hijikata ? dit Harada.
- Quelle idiote... soupira Saito.
- C'est inutile. répondit Hijikata. Elle ne m'écoute pas.
- Evidemment si c'est toi. Pourquoi est-ce qu'elle écouterait celui qui lui a infligé cette cicatrice ? rétorqua Okita, avec un ton glacial. Tu n'as même pas essayé de savoir ses raisons.

"Souji..."

- Il suffit Okita ! s'écria Hijikata, furieux sous le brusque silence des autres.
- J'avais loin d'avoir terminé. continua Okita avec mépris. Tu te fiches des sentiments de Chisa, tu ne l'as jamais comprise ou plutôt... tu n'as jamais essayé.
- C'est faux ! Je t'interdit de juger mon acte ! craqua Hijikata.
- Tu l'as blessée ! Tu l'as laissée aux portes de la mort ! Chisa ! Comment peux-tu encore vivre avec ça sur la conscience ?! s'écria Okita, hors de lui.
- Ferme la Okita ! hurla Hijikata.
- Tu la déteste depuis qu'elle est venue dans ce dojo !
- Je n'ai jamais détester Chisa !
craqua Hijikata en brisant ses baguettes en bois. Pas une seule fois !
- Alors pourquoi as-tu-...

- On est écouté. dit soudainement Saito en se levant.

Elle entendit quelqu'un se diriger vers le shoji et l'ouvrit brusquement alors qu'elle avait reculer. Saito la força à entrer. Tout le monde se retourna vers elle alors que son visage entier était aussi blanc que la neige. Puis elle croisa le regard de Toshizo avant de se détourner.

- Bonsoir. commença Chisa d'une voix plate.
- Pourquoi nous espionnais tu ? demanda Saito.
- Ce n'était pas mon intention. Un grondement sourd trahit l'affamée. J'avais faim, c'est tout.

Elle tourna la tête sur le côté, blasée. Chisa voulait partir, aussi affamée soit-elle. La noiraude n'avait aucune envie de se retrouver en présence du vice-capitaine.

- Asseye-toi.

Surprise, la jeune femme regarda Hijikata qui avait coupé ce silence embarrassant. Les deux se regardèrent avec intensité, si bien qu'Harada finit par se râcler la gorge.

- Viens à côté de moi ! l'invita Harada en tapotant le coussin entre lui et Okita.

Elle reporta son attention sur le beau brun.

- Merci beaucoup. le remercia-t-elle d'un signe de tête.

Elle prit place et on lui donna soudainement un plateau rempli de nourriture. Chisa tourna la tête sur le côté pour dévisager Okita avec étonnement.

- Tu ne manges pas ?
- Non.
- Merci Souji.

Puis elle se terra dans le silence alors que ses camarades la regardaient avec espièglerie. Même, Heisuke ricana suivi par Shinpachi. Ils s'attirèrent le regard mauvais de Chisa et celui froid d'Hijikata. Ils se turent subitement en comprenant.

- Hum...
- Désolé Bao.
- Hum... En vérité, je ne suis pas la fille du général de l'armée impériale. J'ai été adoptée. annonça-t-elle en portant la tasse de thé à ses lèvres.
- QUOI ?!!!!! s'écrièrent la plupart des membres du Shinsengumi, à l'exception de Kondo, Hijikata et Saito. Ceux-ci avaient un visage plus que surpris.
- Je ne l'ai su qu'à la mort de mon père. Il m'a écrit une lettre à mon intention et tout y était. Je n'étais qu'une gamine, je n'avais donc pas bien compris. Maintenant si.
Mon père m'aurait trouvé bébé dans une forêt en feu, et il n'y avait aucune autre information à mon sujet.
- Continue, je te prie.
dit Kondo-san dans un sourire bienveillant.
- Mon oncle s'est occupé de moi à la mort de mon père. Très peu de temps car mon oncle m'a confiée à Kondo-san. J'ai grandi dans ce dojo, et c'est là que j'ai fait la rencontre du vice-capitaine et de Souji. Ses yeux s'assombrirent. Quant à ma trahison. Elle posa la main sur son coeur, et par la même occasion sur la longue cicatrice qui traversait son buste jusqu'à sa hanche. Je n'ai pas eu d'autre choix de vous faire croire cela. Dans l'unique but de vous protéger, et parce qu'ils avaient entendus des rumeurs sur mon identité. Je savais déjà que le Choshu serait un problème, et m'infiltrer m'a paru être une bonne idée. Et j'ai... appris quelque chose. Au sujet du docteur Yukimura. Il a disparu.

Elle but une gorgée alors qu'un silence de plomb était apparu.

- Chisa... commença Hijikata.
- Inutile. le coupa la samouraï. Le Shinsengumi n'est plus rien à mes yeux, je le fais pour mon père.

Elle reporta ensuite son regard sur la nourriture.

- Je suis revenue, en étant parfaitement consciente que je n'étais pas la bienvenue. Mais j'ai besoin de vous et j'ai des informations suffisantes pour éliminer entièrement ce foutu régiment. Mais je ne peux pas procéder seule.
- Et... pour mon père ? demanda Chizuru. Sais-tu autre chose ?
- Je suis navrée Yukimura, mais je ne sais rien d'autre que sa disparition soudaine et inexplicable.
- Souka...
- Mais j'ai entendu dire, qu'il aurait changé de camp. avoua soudainement Chisa. Je ne sais rien de plus.

Puis elle se leva, et se dirigea vers la sortie.

- Je sais que vous n'arriverez pas à me pardonner aussi facilement... Je ne cherche pas votre pardon. Mais je peux vous promettre que je m'en irai pour toujours une fois tout cela sera terminé. Je disparaîtrai. Comme l'ombre lorsque le jour se lève.

▣▣▣▣▣

ʜᴀᴋᴜᴏᴜᴋɪ ‖ 1 ‖ ꜰʀᴀɢᴍᴇɴᴛꜱ ᴍɪʀᴏɪᴛᴀɴᴛꜱWhere stories live. Discover now