CHAPITRE 41 : Révélé. - PDV Tristan.

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- Je peux savoir où tu vas ?

Je me retournais avec surprise au milieu de la forêt et vis June à quelques mètres de moi. C'était le même endroit que là où nous nous étions embrassés la première fois. Elle s'approcha de moi et plongea son regard dans le mien.

- Je pars.

- Pourquoi ?

Je ne pus m'empêcher de faire ça. Je déposais mes lèvres contre les siennes. Je me délectais du moment présent, je savais que je n'avais pas le droit de faire ça. Quelqu'un comme moi ne pouvait pas se permettre d'aimer une fille comme elle. J'allais la faire souffrir. Quelqu'un comme moi n'était pas censé ressentir ça pour une louve. Je n'étais pas censé tomber amoureux, j'étais conçu pour être solitaire. Elle mordit ma lèvre inférieure délicatement et je ne pus me résoudre à lâcher sa bouche. Si elle savait... Tout se bousculait dans ma tête, je voulais une chose impossible à avoir. Je la voulais elle. Ma main caressait sa nuque pendant que je fus pris de remords. Non pas parce que je l'avais embrassé, mais parce que je l'avais embrassé alors que je savais qu'il n'y aurait rien de plus entre nous. Je la faisais souffrir sans qu'elle s'en rende compte. Elle regretterait de m'avoir connu. Mais moi, jamais je ne l'oublierais. Je l'aimais. Je n'eus aucune autre sensation que ses lèvres contre les miennes. Elles avaient un goût de vanille. Je finis par me détacher d'elle et je ressentis un manque dès cet instant, que je ne comblerais plus jamais. Chez mon espèce, les âmes soeurs existaient, pas comme chez les loups. Si je continuais avec elle, je nous ferais souffrir, encore plus que si je l'abandonnais. Je devais tout arrêter avant que je ne puisse plus résister à mes sentiments pour elle. Elle me sourit quand je croisais son regard.

- Je t'aime, me souffla-t-elle à l'oreille.

Ces mots me firent l'effet d'un poignard enfoncé loin dans mon âme. Si elle savait à quel point j'avais besoin d'elle, à quel point j'étais addict. Je fronçais les sourcils et elle parut perplexe.

- On ne peut pas June, lançais-je à voix basse.

- Je sais que, nous ensemble, ça peut paraître étrange... mais une louve et un humain ça c'est déjà vu...

- Non June, haussais-je pour essayer de me convaincre, c'est impossible.

- Quand la prophétie se réalisera je serais comme toi, on pourra s'aimer...

Je lui saisis la nuque avec fermeté et plongeais mon regard dans le sien. Elle ne comprenait pas. Elle ne pouvait pas comprendre. Je n'étais pas humain non plus,mais elle si bientôt.

- Tu ne seras jamais comme moi.

- Pourquoi ça ? Demanda-t-elle avec incompréhension.

- Je ne suis pas comme tu le crois.

J'avoue que cette phrase n'était pas sortie sur le ton que j'aurais voulu, elle avait été trop spontanée et trop agressive. Je lâchais son cou et détournais le regard, Ca y est, je lui faisais mal et ça, je ne me le pardonnerais jamais. Ses larmes commencèrent à couler le long de ses joues, mais je partis, lui tournant le dos et m'enfonçant dans la profondeur de la forêt. Elle me héla avec vigueur et je ne pus m'empêcher de me retourner. Elle courus vers moi et voulu m'embrasser, mais je fis un léger geste de recul, dont elle compris parfaitement la signification.

- Embrasse moi une dernière fois Tristan... Parce que je t'aime.

Je voulais dire non, je voulais paraître fort, mais je ne pouvais pas. Mon coeur s'emballa quand elle passa ses bras autour de mon cou. Je ne pouvais pas résister. Je posais mes mains contre ses hanches et l'attirais vers moi. Je déposais un baiser sur son nez. Nos fronts étaient l'un contre l'autre. Plus rien n'existait autour de nous quand j'eus la sensation de ses lèvres sur les miennes. Je ne voulais pas la quitter, mais je le devais, rien que pour la protéger. La protéger de moi et de ce que j'allais devoir accomplir. Je me détachais à nouveau et je vis qu'elle n'avait pas cessé de pleurer. J'essuyais une de ses larmes avec mon puce et elle déposa sa tête contre mes pectoraux. J'étais si bien avec elle. Mais je la blessais. Je fis quelques pas en arrière pour la regarder et lui tournais le dos.

- Alors tu m'abandonnes espèce de lâche ?! Hurla-t-elle la voix pleine de sanglots.

Je luttais pour ne pas me retourner, pour ne pas lui avouer ce que j'étais et à quel point je l'aimais. Je continuais de marcher, pour m'éloigner d'elle, pour m'éloigner de cette passion dévorante.

- Tu me donnes juste assez pour que j'en veuille plus et puis tu me plaques sans une explication ?!

Sa voix avait pris un air agressif. Son côté animal reprenait le dessus sous de fortes émotions. Je levais les yeux au ciel, suppliant pour qu'elle se taise. Et puis je compris que je ne pouvais pas partir sans lui avoir tout raconté. Absolument tout. Je fis demi-tour et me postais à quelques centimètres d'elle, sans aucun contact. Je croisais son regard absurde et surpris par le fait que je sois revenu vers elle. Je m'étonnais moi-même. Je pensais avoir plus de volonté. Mais je ressentais trop de choses pour elle. L'amour était un sentiment qui faisait affreusement mal. Elle passa ses doigts sur ma barbe naissante et me pris la main avec l'autre. Je respirais fort et mon coeur continuait de s'emballer. Je sentis une force en moi pousser contre ma cage thoracique pour enfin se découvrir, mais je me retins. Si je m'écoutais, j'allais me transformer et je ne le voulais pas. Mes yeux se rétrécirent ainsi que mes pupilles, qui prirent une forme fine et ovale. Comme un félin. Mon iris passa à un brun ténébreux. Je voulais qu'elle comprenne que c'était impossible parce que jamais, jamais elle ne serait comme moi. Jamais.

- Des yeux de chat... souffla-t-elle à demi voix.

- Même si tu redeviens humaine, ce serait trop compliqué, je ne suis pas humain.

- Un hybride félin ?

- Vous descendez de la Lune. Je descends du Soleil. Nous ne devrions pas nous supporter, nous sommes des opposés.

- Mais nous nous aimons...

- On ne peut pas tu comprends ?

Ma voix allait bientôt lâcher si je continuais de parler. Mais je continuais quand même, je lui devais des explications, même si ça devait compromettre ma mission.

- Donc au final tu m'abandonnes ?

Je baissais la tête et la basculais de gauche à droite par pure consternation.

- En fait vous les chats, vous êtes de vraies mauviettes !

Je fêlais de menace quand j'entendis ça. J'avais beau l'aimer, je n'acceptais pas que l'on insulte cette partie de moi. Je sentis ma force exploser, me briser les côtes pour enfin que je me transforme. Mes yeux se révulsèrent et une teinte violette s'empara de mon iris, se mélangeant avec subtilité au brun sombre. Ma voix devint plus caverneuse et plus animale quand j'ouvris la bouche pour lui expliquer. Mais je n'étais qu'à demi félin, je n'avais pas encore effectué ma transformation jusqu'au bout. Avantage que nous avions sur les loups, qui eux en étaient incapables.

- Tu ne comprends pas, j'ai une mission. Je devais vous infiltrer et tous vous tuer. Tout est défini depuis le début. Mélissandre qui pousse Malory à s'enfuir, ma rencontre avec elle, les chasseurs qui débarquent, l'accident de voiture pour enfin finir par vous intégrer.

- Sauf nous.

Je soupirais et vis ses larmes couler de plus bel. J'avais enfin tout avoué. Je devais fuir maintenant, pour mieux revenir, avant que la prophétie ne se réalise. Je devais tous les tuer. Sans exception. Des tâches apparurent sur mon corps et mes os craquèrent. Je finissais ma transformation. Mon squelette se métamorphosa en guépard.

- Pas qu'un simple chat alors, conclu-t-elle face à moi. Un coureur.

- Un guerrier. Un meurtrier. Je ne suis pas quelqu'un de bien June, je suis le méchant de l'histoire.

Je lui tournais le dos et piquais un sprint sans me retourner à travers la forêt pour rejoindre mon unité de combat. Et pour fuir cette fille.

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La vérité est enfin révélée. Qu'est-ce que vous en pensez ? ^^

LIEN DE SANG Sang de loups (T1) /!\ En RéécritureDonde viven las historias. Descúbrelo ahora