CHAPITRE 45 : Vision. - PDV June.

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Malory avait insisté, nous n'avions pas pu refuser. Après tout ce qui venait de se passer nous avions besoin de nous changer les idées. Alors Malo' a voulu nous faire découvrir les humains, au plus grand plaisir de Liam. J'avais besoin également de penser à autre chose. Parce que Tristan me hantait, malgré moi, il restait ancré dans mon coeur. Je m'étais murée dans le silence depuis son départ. J'avais d'autres choses à penser. Par exemple, comment Malory avait pu survivre à la prophétie ? C'est une chose que je ne comprenais pas. Ah et une autre : pourquoi son iris avait-il changé de couleur ? Personne n'avait la réponse. Mais Tristan subsistait toujours et encore au plus profond de mon être... A mon plus grand désespoir... Je ne voulais qu'une seule chose. Pouvoir ressentir à nouveau le contact de sa peau contre la mienne. Mais je ne le verrais plus jamais. Et c'est ce qui me tuait. J'étais morte en même temps que je l'avais vu se faufiler entre les arbres après m'avoir révélé la vérité.

Je soupirais alors que j'étais accrochée avec force au bras de Tom. Il me fixa quand je resserais ma prise sur lui, se demandant sûrement pourquoi je faisais ça. Maudit amour. Maudit sentiment. Je te hais. Je soupirais un bon coup et m'occupais du monde extérieur. Nous étions en pleine ville, entourés d'une foule béante d'humains. La fête forraine du village était ouverte et nous étions en pleine immersion. Je pris la main de Tom dans la mienne, non pas comme un couple, mais comme je l'ai toujours fait avec lui depuis que j'avais cinq ans et lui sept. J'étais plutôt petite et je ne voyais pas vraiment vers où nous marchions. C'était agréable de ne pas réfléchir et de se laisser porter par une ambiance joyeuse. Le foule s'éparpilla, nous laissant plus de place pour bouger et respirer. Malory dansait en entraînant Sam et bousculant les gens. Elle était heureuse et son émotion était contagieuse. Tom, Liam et moi décidions de les laisser tous les deux et nous partîmes faire la queue dans un des manèges à sensations fortes. Liam en profitait pour nous expliquer le mode de vie humain et je buvais ses parols tellement elles m'interressaient. Les humains m'avaient toujours fait envie, cette innocence, cette entraide, cet amour communautaire, cette espèce. Nous montâmes sur le manège et je ne voyais pas en quoi il allait me faire vomir. Pour moi, des machines étaient dans l'incapacité de nous faire éprouver quelque chose. Je pensais que c'était pour les mauviettes. Un homme vint vérifier ma ceinture et les sièges se soulevèrent, montant à plus de dix mètres du sol avec une lenteur qui me fit sourire. Si c'était ça leur manège qui rendait malade, ça serait un jeu d'enfant. J'étais assise entre les deux garçons et Liam se tourna vers nous.

- Heureux de vous avoir connu, dit-il en rigolant.

Je pouffais et Tom s'accrocha à pleines mains à sa ceinture. Il ne semblait pas rassuré du tout. Je montrais un point au sol de mon doigt.

- Regardez, Malo' et Sam sont-- AAAAAAAAAAH !! hurlais-je au moment où la machine tomba de tout son poids vers le sol.

Je voyais le sol se rapprocher et je criais comme je n'avais jamais crié. Ue fois de nouveau en haut je tournais mon regard vers Tom. Il fermait les yeux, et ses lèvres bougeaient comme s'il essayait de se rassurer. Je regardais Liam ensuite, il était plus heureux que tout. Il gigotait sur son siège, comme s'il voulait se rajouter des sensations futiles à plusieurs mètres du sol. Puis je n'eus le temps que de reprendre une demi bouffée d'oxygène et la machine redémarra. Mon coeur se souleva quand elle recommença à s'écraser sur le sol, puis elle vira sur la gauche, emportant mon bonnet. Je ne le revis plus. J'hurlais de plus en plus, gardant les yeux ouverts pour ne rien perdre des sensations. Nos sièges se retournèrent et mes cheveux pandouillèrent dans le vide alors que j'étais assise la tête en bas. Le manège continuait ses tours aléatoires, essayant de nous faire cracher nos tripes. Je n'avais jamais rien ressenti de pareil. De l'adrénaline positive. Pas celle qui se propageait dans nos corps pendant une bataille, celle qu'on voulait ressentir encore et encore. Le temps passa à une vitesse fulgurante et la machine ralenti avant de s'arrêter. Tom fut le premier à reposer ses pieds sur le sol. Une fois de nouveau dans la foule se sautillait, comme une ado en manque de substance illicite. Je voulais ressentir une nouvelle fois cette adrénaline.

LIEN DE SANG Sang de loups (T1) /!\ En RéécritureWhere stories live. Discover now