CHAPITRE V.

43 8 20
                                    

                  COLLISION.
     
        LUNDI.

        HUIT HEURES DU MATIN.

    Wendy était debout depuis l'aube. Elle avait couru dans la forêt, s'était escrimée sur un sac de boxe et avait fait plusieurs longueurs dans la piscine avant de nourrir chiens, chat, perroquet et tortue. Et maintenant, assise à la table du petit-déjeuner, elle prenait tout son temps pour se restaurer et reprendre des forces afin d'attaquer la journée qui s'annonçait du bon pied. Une journée qui serait le début d'une nouvelle ère. Pour Wendy, le premier repas de la journée était primordial.

   Repue, elle se rendit dans sa vaste salle de bain où elle se brossa méticuleusement les dents à les faire briller. Déjà très blanches, elles devinrent étincelantes. Les cheveux brossés, elle se parfuma légèrement, une goutte derrière chaque oreille, une autre au creux du poignet gauche qu'elle frotta contre le droit. En passant dans sa chambre, elle prit ses lunettes de soleil et son sac à dos avant de saisir son téléphone portable et de l'y fourrer. Enfin, jetant un coup d'œil à sa montre, elle salua tous ses chers petits et se dirigea vers le grand portail menant à l'extérieur. Il était alors exactement huit heures quarante-cinq minutes. Elle voulait voir si le chauffeur que Sébastien lui avait alloué était ponctuel ou non; qualité à laquelle elle était fort attachée. Heureusement pour lui, il attendait devant la belle BMW en lisant son journal.

   Wendy l'adopta tout de go. Jeune. Beau. Rasé de près. Très élégant dans sa livrée de chauffeur. Au lieu de perdre son temps avec les réseaux sociaux comme le faisaient un grand nombre de jeunes obsédés par la technologie au point d'en devenir des esclaves, il lisait avec grand intérêt les news.

   En entendant la porte s'ouvrir, il se redressa, jeta le journal dans la voiture et s'empressa d'ouvrir la portière à Wendy.

  - Bonjour, mademoiselle. M. Wendeworth m'a chargé de me tenir à vos ordres et de vous emmener au siège de la société où il vous attend.

  - Bonjour. Moi, c'est Wendy. Et vous ? lui rétorqua-t-elle en lui tendant la main.

   Surpris d'abord, il reprit son aplomb pour la lui saisir et la serrer dans la sienne qui entra en contact avec une main petite, gracile et aux fins doigts effilés. La main d'une vraie artiste.

    À son tour, Wendy fut heureuse de serrer la main à un homme dont la poigne révélait assurance, fermeté et force. Une poignée d'homme loin d'être flasque, ni fuyante. Il devait être quelqu'un de sûr de lui, ne rechignant guère devant la besogne et prenant la vie à bras le corps.

  - Elliott Devreau pour vous servir, mademoiselle.

  - Enchantée, Elliott. Pourquoi ce n'est pas l'autre monsieur déjà venu chez moi ?

   - Ah ! Vous devez parler de Jonas, l'autre chauffeur. Je travaille le matin et le début de l'après-midi. Lui, il prend la relève le reste du temps, parfois le soir et le week-end. Selon le besoin.

   - Et pourquoi seulement à mi-temps ? demanda Wendy, non pas par curiosité mais par envie de mieux connaître les gens qui évoluaient dans son entourage immédiat.

  - Jonas qui est âgé travaille pour ne pas se rouiller comme il le dit. Quant à moi, je poursuis mes études et je travaille à mi-temps pour les payer.

  - Bravo ! Je vous en félicite. Des études en quoi ?

  - Marketing.

  - Et ça marche ?

  - Très bien.

  - Tant mieux. Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à demander.

  - Merci. Je m'en souviendrai.

UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME I. (TERMINÉ). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant