CHAPITRE LXVI.

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                             DE

GIGANTESQUES    SURPRISES !!!

                 ( PARTIE I ).

     Laissant médecins et infirmiers alertés s'occuper de Sébastien, les trois femmes sortirent attendre devant la porte. Dès qu'elles furent seules, Annie prit la parole :

   - S'il arrive quoi que ce soit à Sébastien, tu seras la seule et vraie responsable, Wendy ! Alors, nous verrons si tu oseras encore te montrer devant moi !

    Wendy avait honte. Affreusement honte. Sa bêtise était impardonnable et son orgueil démesuré l'avait induite en erreur, une lamentable erreur qui coûterait peut-être la vie à Sébastien, cet homme merveilleux qui lui avait ouvert portefeuille, société, cœur, maison... Son ingratitude serait colossale et sa culpabilité inqualifiable s'il lui arrivait quelque chose de mauvais... Que dieu l'en préserve !

   " Mon dieu ! Pardonnez-moi mon erreur ! Faites, de grâce, que tout aille pour le mieux pour Sébastien ! Je vous en supplie ! Qu'il ne lui arrive rien ! " se répétait telle une litanie Wendy, in petto.

    Julia, d'un coup d'œil, jaugea la situation et incapable de se contenir davantage dit sans détour :

    - Je vais m'en aller. Pour l'instant. J'espère que M. Wendworth s'en sortira. Aveugle et sourd, il n'a rien entendu. Il a dû avoir un malaise. Vous aurez trop de chance s'il lui arrivait quelque chose, Annie. Vous aurez tout. Ou presque. Avec votre cupidité et vos calculs, il n'est pas impossible que vous l'ayez convaincu de tout vous léguer. Calculatrice jusqu'au bout ! Vous filerez alors le parfait amour avec votre gigolo d'amant qui vous a déjà vendue une fois et pourrait le refaire pour une vieille plus riche, annonça-t-elle avouant tout ce qu'elle avait sur le cœur et pensait d'Annie Wendworth.

   Julia avait été très secouée par le malaise, syncope, crise ou toute autre chose arrivée à Sébastien. Pourtant, ce choc ne l'empêchait guère de voir la situation telle qu'elle était et la chance inouïe qu'aurait, une fois, de plus Annie, au cas où Sébastien ne s'en remettrait point. Fautive de bout en bout, elle pourrait être la première profiteuse de la mort de Sébastien. Contrairement à Wendy, elle ne se sentait nullement fautive. Annie devait être démasquée. Il était horrible et même ignoble d'abuser un mari trop gentil en lui faisant croire que l'enfant d'un autre était de lui, était le sien. Julia qui avait souffert compatissait à la douleur de quiconque et détestait l'injustice. Or, à ses yeux, Annie avait fait preuve d'une abominable injustice en trompant époux et fils. Et probablement l'amant qui ne se doutait aucunement de sa paternité. Aimer ainsi, non adorer, raffoler, se laisser guider par l'intérêt, révoltait Julia qui avait souffert, beaucoup souffert même et qui avait découvert le calvaire à travers l'exécrable existence de sa pauvre mère. Annie en se comportant de façon abjecte avec son mari qui l'avait sauvée du ruisseau lui rappelait tout le mal qui existait sur Terre. Un bon mari méritait amour, respect et confiance. Comme elle le faisait avec son partenaire et compagnon. Son mari était aux petits soins pour elle, réalisait tous ses désirs, la considérait comme une princesse et en dépit des occasions qui s'offraient à lui de la tromper avec des filles plus jeunes, plus désirables et plus sexy, il lui restait fidèle car le mariage est un partage, un échange, un contrat basé sur la fidélité et la franchise. Julia était une bonne épouse consciente de cette merveilleuse et unique chance qui avait placé sur son chemin un homme tel son mari. Pour lui, pour le rendre heureux, pour lui montrer son amour et sa reconnaissance, elle ne pourrait jamais en aucun cas commettre un fait honteux, ni lui mentir, ni lui dissimuler une vérité.... Si elle avait été enceinte de quelqu'un d'autre, elle le lui aurait révélé et ainsi il aurait fait son choix. Il aurait PU faire son choix. Or, pour une Annie, aux abois, faire une telle révélation aurait été se condamner à la.... misère, à la honte, à la galère. Au lieu de cela, elle avait menti,... à tout le monde. Julia considérait cet acte comme inadmissible surtout en ayant appris que les deux amants avaient repris leur liaison. Une vraie honte ! Une femme infâme, prête à tout car sans foi, ni loi,... Son âme noire était capable de la pousser aux pires extrémités... Même tuer Sébastien pour défendre ses arrières.

UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME I. (TERMINÉ). Where stories live. Discover now