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J'étais désormais seule avec Qassim. Ma respiration s'accéléra et je commençai à transpirer. J'étais terrifiée par lui. Je regrettais de n'avoir prévenu personne de ma famille. Désormais, j'étais seule face à ce monstre.

- Bon écoute, déjà je vais aller voir les médecins pour que tu rentres parce que ça me saoule que tu reçoives des visites. Ensuite, tu le sais mais t'as pas intérêt à ouvrir ta bouche sur ce qu'il t'es arrivé. Je vais arrêter d'être sympa avec toi étant donné que j'te dégoutes. Tu vas comprendre ce que c'est de détester réellement une personne.

Ses mots étaient froids et menaçants. J'étais terrorisée et me rendis compte que des larmes commencèrent à couler.

- Pas la peine de pleurer hein. Vous les femmes quand on est trop gentil avec vous, vous devenez ingrates et vous prenez la confiance. Non seulement tu me mens alors que tu sais que ça me rend ouf et en plus de ça tu te permets de me dire que tu me déteste. Je rêve.

Désormais il faisait les cent pas et parlait seul. Évidemment, il n'attendait pas de réponse de ma part et bien sûr, je ne comptai pas non plus lui en donner. J'étais assez blessée comme ça.

- Et aussi, à partir d'aujourd'hui, t'arrêtes de travailler. Je t'avais déjà dis que j'aimais pas ça. Donc fini. Demain t'appelles ton patron pour lui dire. Je veux plus que tu sortes.

Il venait de m'achever. J'étais sous le choc. Voilà que le peu de liberté qui me restait venait de m'être officiellement enlevé. Après avoir fait des études dans ce domaine et après avoir été fière d'obtenir ce poste, Qassim venait, sur un coup de tête, de m'ôter ma liberté, ma vie.

[Religieusement parlant, il est mieux et même fortement conseillé à la femme de rester dans son foyer mais à ce moment-là de ma vie, je ne pouvais concevoir de rester enfermée avec un homme aussi violent et le travail était mon seul moyen d'y « échapper » même si heureusement, il y a une multitude d'échappatoires.]

- Tu ne peux pas faire ça !
- Commence par baisser d'un ton avant que je t'encastres. Quand j'te dis un truc c'est comme ça et pas autrement. Je t'ai dis que maintenant t'allais vraiment connaître le Qassim d'avant, le Qassim qui ne fait plus d'effort pour s'améliorer, le Qassim qui n'a plus de cœur et qui s'en fout de faire mal. J'en ai rien à f*****.

Que voulez-vous répondre à ça ? Je n'étais pas dans un état physique correct et encore moins dans un état mental convenable pour m'opposer à lui. J'étais terriblement faible face à lui. Il me terrifiait énormément, à tel point qu'il avait une emprise totale sur ma vie.

***

Un jour plus tard, le médecin m'avait donné le feu vert pour que je puisse sortir de l'hôpital. Une délivrance pour tous mais un calvaire pour moi.

J'étais en fauteuil roulant et Qassim me poussait jusqu'à la voiture.

- Vas-y lève toi et monte. Je vais pas te porter quand même.

Sans même porter attention à sa remarque, je me levai douloureusement et difficilement et pris place dans sa voiture.

- A partir d'aujourd'hui, tu ne sors plus sans mon accord. Quand j'te dis un truc t'as intérêt à t'exécuter parce que je ne vais pas parler longtemps avec toi. Quand je te demande un truc, je veux que ça soit fait rapidement. Et aussi, t'arrête de parler à ma soeur parce qu'elle te retourne trop le cerveau. Et j'ai même pas besoin de te dire que t'as pas intérêt à parler avec un mec parce que là j'te tue toi et lui en même temps.

Qassim me disait tout cela en fixant la route. Il n'avait pas haussé le ton et parlait d'ailleurs très, voire trop calmement.
J'étais désormais une prisonnière. C'était à peine s'il acceptait que je vois ma mère. Il me dégoûtait mais ça, je le pensais seulement.

𝐍𝐞 𝐦𝐞 𝐦𝐞𝐧𝐬 𝐩𝐚𝐬 𝐇𝐚𝐟𝐬𝐚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant