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Où étais-je ? Je ne voyais rien et ne sentais pas mon corps.

-  Je suis désolée madame, les coups qu'elle a reçu ont été si violents que nous avons jugé qu'il était vital de la plonger dans un coma artificiel. Le pire dans tout cela est son traumatisme crânien. Nous sommes d'ailleurs choquée qu'elle respire encore. C'est un miracle.

J'entendis les pleurs d'une femme après les paroles du médecin. Ces pleurs, je les connaissais que trop bien, ceux de celles qui m'avait mis au monde.

-  Mais vous pensez qu'elle se réveillera ? demanda Haroun.
Je ne peux rien vous promettre monsieur. Ce qui est certain c'est que nous ferons le maximum pour que cela soit le cas. Veuillez m'excuser.

J'entendis le bruit de la porte se claquer et un énorme bruit.

-  Haroun arrête ! Tu ne vas pas casser tout le mobilier quand même ! s'exclama ma mère.
Maman je vais devenir fou. Ça fait deux fois en moins de deux mois qu'elle est sur un lit d'hôpital. Et maintenant elle est dans le coma !
-  Je sais Haroun. Moi non plus je ne sais pas quoi faire, avoua-t-elle en se mettant à pleurer.
-   Pleure pas maman, il faut faire des duaas et In Shaa Allah, elle se réveillera.

Quels sons horribles. Ceux qui m'aimaient, souffriraient une nouvelle fois à cause de moi. J'étais en colère contre moi-même. Comment avais-je pu une nouvelle fois pardonner le comportement de Qassim ?

-  Je suis désolée messieurs dames mais je vais devoir vous demander de partir. Les visites sont terminées. Je suis désolée, dit très certainement l'infirmière.

A la suite de cela, j'entendis la porte se claquer. Ils s'en étaient allés. J'étais horriblement contrariée de les rendre si tristes. Tout cela était de ma faute. Mais comment pouvais-je leur expliquer que depuis tout ce temps, j'avais subis les excès de colère de mon mari ? Comment allais-je les convaincre que celui qu'ils pensaient être, était en réalité le monstre qui me détruisait ?

Peu à peu, je réalisais que je sentais de nouveau mon corps, je tentai de le bouger mais cela restait impossible. Néanmoins, je sentis mes doigts contre le drap chaud.
Il fallait que je me batte, que je trouve la force de m'en sortir malgré tout.
Petit à petit, je réussis à reprendre le contrôle de mon corps mais impossible d'ouvrir les yeux. Un bandage me les couvrait. Il devait très certainement s'agir de ces bandages qui protègent les yeux des personnes se trouvant dans le coma pour éviter que leurs yeux ne sèchent.

Après quelques minutes, je m'endormis, épuisée.

***

Quelque temps après, je me réveillai par le contact d'une main sur mon visage. Celle-ci me changeait mon bandage. Je tentai de parler.

-  Ma gorge, de l'eau s'il vous plaît, dis-je difficilement.
Oh mon Dieu elle s'est enfin réveillée ! Attendez madame ! Docteur !

Durant quelques minutes, je pus entendre tout une agitation autour de moi. Je fus surprise lorsque quelqu'un m'enleva ce bandage présent sur mes yeux.

J'ouvris difficilement les yeux et fut éblouie par la lumière blanche située tout autour de moi. Je les refermai immédiatement et les rouvris doucement afin de m'habituer à l'intensité de la luminosité.

J'observai autour de moi et me rendis compte que de nombreux fils étaient accrochés à mon corps. Ma gorge me faisait terriblement mal et plusieurs personnes se trouvaient autour de moi.

𝐍𝐞 𝐦𝐞 𝐦𝐞𝐧𝐬 𝐩𝐚𝐬 𝐇𝐚𝐟𝐬𝐚Onde histórias criam vida. Descubra agora