𝐍𝐞 𝐦𝐞 𝐦𝐞𝐧𝐬 𝐩𝐚𝐬 𝐇𝐚𝐟𝐬𝐚

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Deux jours étaient passés et j'étais désormais rentrée chez mes parents.
Je n'avais pas décoléré et n'adressais logiquement plus la parole à Haroun et Imani même si en réalité, ceux-ci semblaient avoir totalement cru Qassim car je ne reçus aucun appel de leur part. Pathétique.

Mon père lui m'avait immédiatement cru, ce qui me soulagea d'emblée.

Néanmoins, après cette grosse scène que Qassim et Meriem m'avaient offert le jour de mon accouchement, nos parents décidèrent d'organiser une sorte de réunion de famille d'urgence afin de mettre les choses à plat et de ne pas envenimer davantage la situation.

J'acceptai à contre contre-coeur car d'une part j'allais devoir une nouvelle fois apercevoir la tête de tous ceux qui m'avaient trahit, et d'autre part car pour moi, cette histoire ne concernait que Qassim et moi même si bien sûr qu'à ce stade là, celle-ci avait pris un peu d'ampleur.

~

Le jour de la réunion arriva et j'étais extrêmement angoissée. J'allais une nouvelle fois être au centre de l'attention. Chose que je détestais.

- Elle va se passer où la réunion ? demandai-je.
- A la maison, me répondit ma mère.
- Mais pourquoi est-ce qu'elle commence aussi tôt ? Il n'est que huit heures et les gens arrivent à dix heures.
- Moi non plus je ne comprends pas. Mais d'après ce que m'a dit ton père, c'est Qassim qui aurait demandé à ce qu'elle soit à cette heure-là.

Connaissant Qassim, cela ne présageait rien de bon. Depuis quand est-ce que l'on faisait une réunion de famille à dix heures ? Cela n'était jamais arrivé.

- C'est bizarre je trouve.
- Bah écoute ma chérie, moi ça me conviens comme ça on en finira plus vite.
- Oui tu as raison.

Deux heures plus tard, les gens commencèrent à arriver.

- As-salam Aleykoum, dirent Imani et Issa en entrant.
- WAleykoum salam, répondîmes en chœur.

Alors que j'en voulais terriblement à ma soeur, je réalisai que celle-ci ne m'adressa pas un regard. C'était le monde à l'envers.

- Tu vas bien Hafsa ? me demanda Issa.
- Oui Al HamduliLlah et toi ?
- Ouais ça va Al HamduliLlah.

Celui me regarda d'une façon aimable et rassurante, comme pour me dire qu'il me croyait. Cela me fit beaucoup de bien et je lui souris en guise de réponse.

- Personne n'est encore arrivé ? demanda Imani en déposant son sac sur le meuble de l'entrée.
- Non vous êtes les premiers, répondit ma mère.
- Ok.

Imani et Issa partirent s'installer dans le salon et je fis de même.

L'atmosphère était électrique. C'était d'ailleurs la première fois que nous nous disputions réellement avec ma soeur.

- Tu pourrais lâcher ton téléphone quand même, lâcha ma soeur.
- Qu'est-ce que ça peut bien te faire ? lui répondis-je sur la défensive.
- Pourquoi est-ce que tu me parles comme ça ? T'es folle ou quoi ?
- Imani s'il te plaît, si tu pouvais éviter de m'adresser la parole ça serait juste magnifique.
- Tu parles mal pour une fille qui a trompé son mari et qui a osé nous ramener un enfant qui vient de je ne sais où.

Les paroles de ma soeur me blessèrent terriblement.

- Imani ! s'exclama Issa.
- Non c'est bon Issa, ne t'inquiète pas. J'ai rien à prouver. Quoi qu'il en soit, retiens tes paroles car la vérité fait toujours surface. Je n'oublierai pas le fait que vous m'ayiez tourné le dos au moment où j'avais le plus besoin de vous. Que la mère de Qassim ne me croit pas, ça je veux bien l'accepter mais que vous, mon frère et ma soeur de sang, croient un malade mental qui a faillit tuer votre propre soeur, ça, ça me tue. Mais ce n'est rien. Il ne faudra pas revenir quand vous réaliserez l'erreur que vous avez commis parce que moi je vous aurais déjà oublié.
- C'est bon Hafsa, me dit ma mère en tentant d'apaiser les tensions.
- Non ne t'inquiète pas maman, Hafsa a tellement changé que même quand la vérité est sans appel, elle continue à persister dans son mensonge. Si ça se trouve, Qassim ne lui a jamais levé la main dessus.