Chapitre 3

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J'arpentais les rues à la recherche d'un hôtel convenable, pas trop cher. J'avais compté les nombreux billets appartenant à mon père, je n'étais pas loin de deux milles euros. Ce qui signifiait que je pouvais m'en sortir mais pas pour toujours, je devais alors trouver un studio rapidement ainsi qu'un travail. Je pris le petit post-it du chauffeur de taxi en main et retenant l'adresse, je m'étais acheté un téléphone en sortant de l'avion et j'étais allée dans une petite boutique d'opérateur afin de me payer un forfait, celui-ci risquait de prendre un peu de temps avant de s'activer, le vendeur m'avait prévenu que normalement, d'ici minuit il serait utilisable. C'était la première fois que je tenais un objet électronique en main autre que la télécommande du salon, celle de la chaîne hi-fi et le téléphone fixe, mon père refusait que j'ai un cellulaire. J'étais incapable de m'en servir, j'avais du mal à comprendre comment il fonctionnait mais je continuerais de m'entraîner plus tard. Je demandais mon chemin à quelques passants qui n'hésitaient pas à se servir d'une carte interactive sur leur téléphone afin de me guider correctement, j'étais fascinée par l'avancée de la technologie. La petite boutique était dans une petite rue assez discrète. Après une petite demi-heure j'avais enfin trouvé la fameuse enseigne. Il devait être aux alentours de seize heure mais je n'étais pas sûre, je n'avais pas encore réglé l'heure de mon nouvel appareil.

Je pénétrai dans la boutique, ma petite valise toujours à la main et souris au vendeur qui m'accueilla avec bienveillance.

"- Bonjour, je viens d'arriver ici et je recherche un travail, Paul m'a dit que vous étiez de sa famille et qu'une main en plus vous serait d'une grande aide, dis-je hésitante.
- Paul? Tu connais Paul? Marisa viens donc, une fille a rencontré Paul! cria-t-il à la jeune femme qui s'approcha à grand pas, souriante.
- Bonjour, s'exclama-t-elle en me tendant la main que je serrai. Où l'as-tu connu? Cela fait quelques semaines que nous n'avons plus de nouvelles, il va bien?
- Je.. oui, soufflais-je un peu abasourdie par tant de mot et de questions, je n'avais pas l'habitude. C'était mon chauffeur de taxi, il m'a emmené à l'aéroport, je lui ai expliqué ma situation et il m'a conseillé de postuler auprès de vous.
- C'est formidable! J'avais peur qu'il lui soit arrivé quelque chose, répondit la prénommée Marisa en regardant tendrement l'homme qui se tenait à côté d'elle.
- Moi aussi, j'ai essayé de le joindre plusieurs fois, mais il se fait un peu vieux alors il doit avoir du mal avec la technologie, rigola-t-il. Tu souhaites passer un entretien d'embauche donc ? Tu as un CV sur toi?
- À vrai dire si vous m'embauchez, ce serait mon premier emploi, dis-je embarrassée, je n'ai jamais travaillé. J'ai obtenu mon baccalauréat en juillet, entre temps j'ai eu quelques soucis et je n'ai pas pu chercher d'emploi. Je n'ai donc pas de CV."

J'évitais de parler de la situation avec mon père, consciente que cela n'avancerait à rien. Il me fit comprendre que ce n'était pas grave, se présenta et m'emmena dans un petit bureau dans l'arrière boutique. Il me posa quelques questions auxquelles je répondis sans soucis. Il était très professionnel malgré son apparence un peu rebelle, il devait avoir aux alentours de vingt-cinq ans et était tatoué, piercé et portait un jean très large avec un t-shirt d'un vieux groupe assez célèbre que j'apprécie beaucoup également.

Après une bonne dizaine de minutes à répondre à ses questions, il me dit que je pouvais commencer dès demain, qu'il me formerait à la vente sans soucis. Il m'expliqua que récemment un employé leur avait fait faux bond et les avait laissé en plan du jour au lendemain, sachant que lui s'occupait de la caisse et sa femme de l'aspect administratif, ils avaient besoin d'une vendeuse et je semblais correspondre à leurs critères. Il me conseilla un hôtel non loin de la boutique, à seulement cinq petites minutes, plutôt bien réputé pour son prix et ses jolies chambres.

Je les saluais en leur souhaitant une bonne soirée et me mettait en route. En effet l'hôtel Felice ne se trouvait pas très loin et le prix était plus qu'abordable, il était de plus très agréable à regarder. Je réservais alors une chambre pour la semaine à venir, expliquant au secrétaire que je risquais de renouveler mon séjour car je cherchais un appartement et que ça risquait de prendre du temps. Il me confia qu'au mois d'août, les appartements et studios se libérait et que c'était le bon moment pour trouver la perle rare. Le vieil homme me fit visiter l'hôtel brièvement et me confia le badge de ma nouvelle chambre avant de partir accueillir de nouveaux clients.

Parlan di teWhere stories live. Discover now